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26 octobre 2022

Les bonnes nouvelles du mois pour la planète

Les bonnes nouvelles en matière de consommation énergétique

Alors que des risques de pénuries d’énergie menacent l’hiver qui vient, plusieurs villes envisagent de couper la lumière de leurs principaux monuments. Une mesure à la fois pragmatique, symbolique, mais aussi au service de la santé publique et de la planète.

Les villes éteignent leurs monuments pour économiser de l’énergie

En réponse au risque de carence en électricité qui menace de nombreux pays d’Europe, la stratégie de la sobriété énergétique est adoptée par de plus en plus de villes.

Le concept de sobriété énergétique prend de l’envergure à partir de 2008 à l’initiative du WWF (Fond Mondial pour la Nature) à l’occasion de la Earth Hour (l’heure de la Terre).

Cette initiative consiste, durant des périodes données, à éteindre la lumière, et notamment celle qui éclaire les principaux monuments historiques des villes. Ainsi, le Colisée de Rome, l’Opéra de Sydney ou encore l’Atomium de Bruxelles sont plongés dans le noir durant une heure entre 20 h 30 et 21 h 30.

Depuis, de nombreux pays adoptent ou sont en voie d’adopter ce genre de mesures, qui répondent aux enjeux écologiques, climatiques et économiques d’aujourd’hui et de demain.

Au début de l’année 2022, ce sont quelque 3 000 communes italiennes qui ouvraient la marche de la sobriété énergétique en éteignant plusieurs monuments historiques, mais aussi contemporains. Une action symbolique visant principalement à alerter le gouvernement et à protester contre la hausse des prix de l’électricité et du gaz.

Le second acteur européen majeur à emboîter le pas de la sobriété lumineuse n’est autre que l’Allemagne et sa capitale Berlin. Le gouvernement appelle depuis le mois de juillet à la mobilisation nationale pour économiser de l’énergie, dans un contexte géopolitique et économique critique. À terme, ce sont plus de 200 bâtiments renommés qui pourraient voir leurs éclairages réduits.

Enfin, la France, Paris, et son emblématique Tour Eiffel, pourrait être la prochaine à diminuer ses illuminations, dont la consommation annuelle équivaut à 6,7 GWh, soit celle d’une ville d’environ 3 000 habitants.

Un nouveau plan de sobriété énergétique pour les grandes enseignes et commerces

Le secteur public et les monuments historiques ne sont pas les seuls à se convertir à la sobriété énergétique.

Afin d’économiser de l’énergie, d’éviter de potentielles pénuries et de limiter la hausse des prix, tous les secteurs se mobilisent progressivement, comme dans le cas des magasins de la grande distribution et des commerces.

Dans le cadre du plan de sobriété énergétique, la fédération des acteurs de la distribution et du commerce responsable Perifem s’est engagée à appliquer un ensemble de mesures visant à réduire la consommation énergétique du secteur.

Dès le 15 octobre prochain, ces mesures entreront en application. Celles-ci comprennent la coupure de la lumière dès la fermeture des magasins ; la baisse générale de l’intensité lumineuse des éclairages ; la baisse de la température ambiante des points de vente ou encore la fermeture des portes extérieures en présence de chauffage ou de climatisation.

Les entreprises du secteur souhaitent ainsi réduire leur consommation d’énergie de 10 % dans les deux années à venir. Un objectif en accord avec la loi Élan qui vise à obliger les magasins à réduire leur consommation énergétique de 40 % d’ici à 2030.

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De nouvelles ressources pour fabriquer l’énergie de demain

Au-delà des mesures d’urgence prises lors des périodes de crises, de nouvelles pratiques, plus structurelles, sont à l’étude afin de transformer la production et la consommation énergétique de demain.

La première révolution énergétique du genre est finlandaise et développée par l’entreprise Polar Night Energy. Cette nouvelle technologie est principalement centrée autour du sable. Plus concrètement, le sable peut désormais être utilisé comme support de stockage de l’énergie à l’intérieur d’un nouveau genre de batterie, remplaçant alors celles à lithium.

Grâce au système de transfert de chaleur du sable, ce nouveau type de batterie permet le transport, puis le stockage de l’énergie solaire ou éolienne accumulée durant les périodes chaudes. Cette énergie peut ensuite être utilisée pour les besoins de chauffage ou d’électricité durant l’hiver suivant.

La seconde innovation énergétique nous provient d’Australie. Grâce à des recherches menées dans l’université de Deakin, il est désormais possible de stocker de l’hydrogène (initialement gazeux), sous forme de poudre.

Cette prouesse scientifique est rendue possible grâce à la collision entre de la poudre de nitrure de bore et des petites billes en acier inoxydable, le tout placé dans un broyeur. S’ensuit une réaction mécano-chimique qui entraîne l’absorption du gaz par la poudre.

Ce procédé a l’avantage de stocker de grandes quantités de gaz, assurant une facilité de transport et un plus haut niveau de sécurité.

De plus, cette technique n’utilise pas de produits chimiques agressifs et n’entraîne pas de production de déchets. Enfin, pour en extraire le gaz, la poudre doit simplement être réchauffée.

De nouvelles solutions pour rafraîchir les villes

L’îlot de chaleur urbain est une des nombreuses conséquences du changement climatique. Afin de lutter contre ces désagréments, d’agir pour la préservation de l’environnement, mais aussi pour améliorer la qualité de vie des citadins, les villes agissent pour créer des îlots de fraîcheur.

Des structures végétales autonomes et connectées pour lutter contre la chaleur urbaine

La première innovation en matière de rafraîchissement des villes est née d’une start-up française nommée Urban Canopee.

Les principales réalisations de Urban Canopee consistent à végétaliser l’espace urbain grâce au déploiement de structures végétales autonomes et connectées, faciles à entretenir.

Celles-ci ont pour fonction première de lutter contre le réchauffement climatique tout en agissant pour la protection de la planète et le développement de la biodiversité. Enfin, les installations végétales permettent également de lutter contre la pollution atmosphérique.

Le concept est simple et efficace. Là où des arbres ne peuvent pas être plantés, ces structures végétales peuvent être installées.

Les Corolles peuvent être composées d’une vaste palette végétale allant de 3 à 8 plantes différentes. L’entreprise propose 5 gammes de Corolles à tailles, poids et systèmes intégrés progressifs.

Les structures végétales possèdent leurs propres réserves d’eau et de substrat, ainsi que des capteurs d’humidité et des contrôleurs de pompe. Une fois les réserves affaiblies ou si un dysfonctionnement a lieu, le boîtier connecté donne l’alerte pour qu’une intervention de maintenance soit effectuée.

Le cool roofing : une pratique en plein boom

Le cool roofing est une pratique de plus en plus plébiscitée et liée à la rénovation énergétique des bâtiments. Celle-ci consiste à rafraîchir les bâtiments par les toits grâce à une peinture spéciale. En effet, la peinture blanche et réflective comporte plusieurs avantages.

Premièrement, elle permet de renvoyer les rayons émis par le soleil vers le ciel. Grâce à cette capacité de réflexion, le toit absorbe moins de chaleur. Ceci entraîne mécaniquement un refroidissement du logement ainsi qu’une préservation de la toiture vis-à-vis des dégâts provoqués par la surchauffe.

Enfin, équiper son toit d’une peinture réflective permet de réduire la consommation énergétique utilisée par la climatisation, une aubaine pour la protection de l’environnement et pour le portefeuille des usagers.

Paris mise sur la Seine pour rafraîchir ses bâtiments

Depuis près de vingt ans, la Capitale dispose d’un vaste réseau de froid composé de 89 kilomètres de tuyaux souterrains contenant une eau à 4 °C.

Ce vaste réseau est utilisé afin de maintenir au frais les principaux monuments parisiens parmi lesquels le Louvre ou l’Assemblée Nationale.

Dans le but d’élargir ce réseau à tous les arrondissements et de devenir le premier réseau mondial de froid d’ici à 2040, la ville de Paris a signé un contrat sur 20 ans avec le groupe Engie, principal détenteur de la société Fraîcheur de Paris.

Pour l’instant réservé au secteur tertiaire, commercial, culturel, hôtelier et institutionnel, un des objectifs de ce contrat est d’étendre ce réseau de froid aux hôpitaux, écoles et stations de métro.

Grâce à la récupération et au refroidissement de l’eau de la Seine, le réseau permet de maintenir un écart allant de 5 à 8 °C entre l’intérieur et l’extérieur. Ce qui entraîne, finalement, la diminution de l’usage massif de la climatisation, grosse consommatrice d’électricité et forte émettrice de gaz à effet de serre.

Innovations environnementales : les solutions de demain pour protéger l’environnement

Les bonnes nouvelles en matière de mobilité

Le secteur des transports représente la quasi-totalité des émissions polluantes à effet de serre. En transformant le secteur des transports et en développant la mobilité durable, il est possible d’agir de manière significative pour l’environnement.

Des ferries électriques pour concurrencer le métro et la voiture

La première bonne nouvelle nous provient de Suède où la première flotte de ferries électriques pourrait être lancée dès 2023 à Stockholm par le constructeur de bateaux électriques Candela.

Le Candela P – 12 se veut devenir une alternative plus rapide et plus écologique que les transports individuels et en commun classiques. Le navire mesure 12 mètres de long, peut accueillir une trentaine de passagers, est silencieux et offre une autonomie d’une centaine de kilomètres, soit 50 miles. La vitesse de croisière moyenne est de 25 nœuds (46 km/h).

La navette est équipée d’un système de coque d’ailes immergées, aussi appelées “foils”. Ceci permet un léger décollage au-dessus de l’eau au-delà d’une certaine vitesse, annulant tout sillage nuisible et générant une meilleure stabilité pour ses occupants.

En comparaison aux transports classiques, la durée des trajets ordinaires pourrait être réduite de moitié et les coûts pour les opérateurs réduits jusqu’à 90 % en termes d’énergie.

Une restriction du trafic aérien pour lutter contre la pollution

Afin de renforcer la lutte contre la pollution atmosphérique, le gouvernement néerlandais a acté une réduction des vols annuels de l’aéroport d’Amsterdam Schiphol. Troisième aéroport d’Europe, le nombre de vols sera désormais plafonné à 440 000 par an contre 500 000 auparavant.

Premièrement, cette mesure a pour but de réduire la pollution sonore subie par les résidents locaux qui vivent dans les régions autour de Schiphol, une zone densément peuplée.

La deuxième cause de cette restriction du trafic aérien concerne la pollution chimique et les gaz à effet de serre générés par les avions, objets de nombreuses plaintes et inquiétudes des habitants, tant pour leur santé, que pour celle de la nature et du climat.

En France, habitants et associations demandent le même genre de limitations aériennes pour l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.

Une chose est sûre, le débat ne fait que commencer et s’entendra certainement à l’échelle européenne, puis internationale.

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Des villes qui font la part belle aux vélos

Le dernier volet des bonnes nouvelles du mois pour la planète nous conduit une fois de plus aux Pays-Bas, mais à Rotterdam cette fois-ci où la mobilité douce est mise sur le devant de la scène.

À l’origine, Rotterdam est moins adaptée qu’Amsterdam pour le déplacement à vélo. Pourtant, la municipalité a progressivement réussi, depuis les années 2000, à faire éclore puis grandir ce mode de déplacement qui atteint désormais plus de 28 % des déplacements urbains.

Pour cela, de nombreuses mesures ont été mises en œuvre. Parmi elles, le développement d’un vaste réseau de pistes cyclables, le déploiement de milliers de places de parkings dédiées aux vélos, la création de grands espaces verts ou encore la promotion des cours de cyclisme dans les écoles.

Le développement de la mobilité durable et du vélo permet d’obtenir un air plus pur, de réduire la pollution sonore et atmosphérique pour finalement bénéficier d’espaces plus harmonieux et agréables à vivre.

Conclusion

Nous voici arrivés à la fin de ce numéro des bonnes nouvelles du mois pour la planète.

Côté économies d’énergie, de nouvelles mesures sont prises par les grandes enseignes et commerçants français dans le cadre du plan de sobriété énergétique.

Afin de rafraîchir les villes, l’innovation prend le pas grâce au déploiement de structures végétales autonomes et connectées, mais aussi grâce à l’élargissement du réseau de froid de Paris.

Enfin, la mobilité durable prend la forme de ferries volants et électriques, rapides et écologiques, pour le plus grand bonheur des usagers… et de la planète !

Quelles solutions pour plus de nature en ville ?

Crédit photos : fanjianhua, Skitterphoto, Luciano Teixeira

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