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19 avril 2022

Pollution atmosphérique : tour du monde des meilleures initiatives pour lutter contre la pollution

La pollution de l’air est un mal invisible aux multiples visages. Mise en lumière grâce à de nombreuses alertes scientifiques, la pollution atmosphérique correspond à la concentration excessive de particules et de gaz nocifs dans l’air.

Phénomène aux causes et aux conséquences variées, la pollution de l’air représente une menace majeure de notre époque, tant pour la santé publique que pour l’environnement.

Quels sont ses origines et ses effets ? Est-il possible de l’enrayer et si oui, comment ?

Pollution atmosphérique : quelles sont les principales causes ?

Comment se forme la pollution de l’air ?

La pollution de l’air peut se former de deux manières. La pollution naturelle est issue des éruptions volcaniques, des tempêtes de sable ou des incendies de forêts. Elle représente une faible proportion de la pollution atmosphérique totale.

La pollution de l’air la plus significative est d’origine artificielle, c’est-à-dire issue des activités humaines. Elle provient principalement des transports (aériens, maritimes et routiers), de l’industrie, de l’agriculture et du chauffage résidentiel.

Ces deux types de pollution émettent des polluants sous forme de gaz ou de particules fines dans l’atmosphère. Ces substances peuvent ensuite être transportées par le vent et la pluie et risquent d’être modifiées, décuplées sous l’effet de certaines conditions météorologiques, telles que la chaleur ou l’humidité.

En analysant les concentrations de polluants dans l’air, nous pouvons en distinguer deux grandes catégories. Il s’agit des polluants primaires (émis directement), puis secondaires (issus de transformations chimiques dues à des interactions entre polluants et conditions climatiques particulières).

Décryptage des chiffres de la pollution dans le monde

Consciente de l’enjeu capital que représente la pollution de l’air, la communauté scientifique alerte les différents secteurs de la société depuis plusieurs années. Ainsi, de nombreuses statistiques, principalement sanitaires et économiques, sont régulièrement publiées.

Les premières données concernent le taux de décès prématurés provoqué par la pollution atmosphérique. Selon un rapport de l’OMS de 2016, la pollution de l’air extérieur aurait été responsable d’au moins 4,2 millions de décès prématurés, soit l’équivalent d’un décès sur dix dans le monde. Ce chiffre grimpe à 7 millions si l’on comptabilise aussi la pollution de l’air intérieur et à 9 millions si l’on prend en compte toutes les sources de pollution.

En France, Santé Publique France décompte chaque année plus de 40 000 décès prématurés dus à la pollution de l’air. Une étude récente aggrave ce constat et évalue les conséquences de la pollution atmosphérique à plus de 100 000 morts par an.

À l’échelle européenne, les résultats ne sont pas plus favorables puisque les morts de la pollution sont estimés à plus de 500 000 par an.

Les principales victimes de la pollution à l’échelle mondiale (avec 72 % des morts) se trouvent sur le continent asiatique, principalement représentées par la Chine et l’Inde.

En définitive et au-delà du coût humain (décès et maladies), la pollution de l’air a des répercussions économiques considérables. En France, un rapport sénatorial de 2015 estime à environ 100 milliards d’euros par an le coût de la pollution atmosphérique. Ce chiffre comptabilise plusieurs données telles que les dépenses de santé, l’absentéisme au travail ou encore la baisse des rendements agricoles.

Celui-ci s’élève à 189 milliards d’euros par an pour l’Europe (d’après l’agence européenne pour l’environnement) et à 225 milliards de dollars pour le monde entier en 2013 (la Banque mondiale).

Énergies fossiles : la cause principale de la pollution de l’air

Constituées depuis des centaines de millions d’années par l’accumulation de matières organiques et végétales, les énergies fossiles représentent aujourd’hui plus des trois quarts de la consommation mondiale d’énergie primaire.

La combustion d’énergies fossiles est également la principale source de pollution atmosphérique avec 80 % des émissions de CO2 générées. Les énergies fossiles sont majoritairement utilisées dans les domaines du transport, de l’industrie, de la production d’électricité et de l’habitat. Les transports représentent 80 % des émissions polluantes tandis que les autres secteurs représentent les 20 % restants.

Le pétrole est la première source d’énergie primaire dans le monde et représentait 33 % du mix énergétique mondial en 2019. Exploité depuis les premiers forages pétroliers au cours du 19ᵉ siècle, le pétrole est principalement utilisé dans le secteur du transport et de l’habitat.

Le charbon est la deuxième source d’énergie primaire avec une part de 27 % du mix mondial. Utilisé comme combustible et source d’énergie, démocratisé depuis le 18ᵉ siècle et la révolution industrielle, il est la principale source d’électricité dans le monde, mais aussi l’énergie fossile la plus polluante avec plus de 40 % des émissions mondiales de CO2.

Le gaz naturel vient clôturer le podium des énergies primaires les plus utilisées avec 24 % du mix. Il est extrait de gisements naturels et est essentiellement utilisé dans l’industrie, puis pour l’habitat. Même si c’est l’énergie fossile la moins polluante des trois, lors de son extraction, le gaz naturel dégage énormément de méthane, autre gaz à effet de serre au potentiel de réchauffement 30 fois supérieur au CO2.

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Pollution atmosphérique : des conséquences lourdes pour la planète et notre santé

Pollution de l’air et réchauffement climatique : un cercle vicieux

Malheureusement pour l’environnement et pour la santé publique, la pollution de l’air et le réchauffement climatique sont étroitement liés. En effet, la pollution de l’air a tendance à augmenter le réchauffement climatique et inversement.

Le premier exemple concerne la végétation. En impactant négativement la photosynthèse des plantes, la pollution ralentit leur croissance et diminue leur résistance. Ceci se traduit par des maladies et un dépérissement progressif qui vont ensuite occasionner une absence de régulation de la température et, par voie de conséquence, le réchauffement climatique.

Un autre phénomène est constaté jusque dans les régions polaires les plus reculées. En effet, les particules fines issues des moteurs thermiques ont tendance à se déposer sur les glaces et sur les neiges à travers toute la planète. Celles-ci sont alors assombries et perdent leurs capacités de réflexion de la chaleur. Cette dernière reste alors emprisonnée dans l’atmosphère.

Dans l’autre sens, le réchauffement climatique augmente aussi la pollution atmosphérique. En effet, il provoque des incendies (particules fines), des catastrophes climatiques et inondations (moisissures) et augmente la désertification (particules sableuses).

Enfin, le réchauffement climatique favorise l’exode rural et l’urbanisation (augmentation de la population et de la pollution des villes), aggrave les pics de pollution et provoque des interactions chimiques néfastes lors des vagues de chaleur.

goéland - faune en danger

Pollution de l’air : la faune et la flore en danger

La pollution de l’air a également des conséquences dramatiques sur la faune et la flore. En d’autres termes, les sols, la végétation, l’eau, les animaux, ainsi que les fruits et légumes que nous consommons subissent la pollution atmosphérique de plein fouet.

Comme expliqué précédemment, la végétation est fortement impactée par la pollution de l’air qui provoque une baisse de ses processus vitaux, ainsi qu’une réduction de sa capacité de purification de l’air, ce qui accentue au passage la pollution atmosphérique.

La pollution atmosphérique se dilue aussi dans l’eau, ce qui a pour répercussion, à la suite de son cycle naturel, de provoquer de la pluie, de la neige et des brouillards acides et toxiques. Cette même eau viendra ensuite polluer les sols, la végétation et les cours d’eau.

Enfin, les animaux subissent, eux aussi, la pollution de l’air. Ils inhalent et ingèrent ces différents polluants à leur insu avant d’être mangés par le maillon du dessus à qui ils transmettront ces substances toxiques, jusqu’à l’homme.

Pollution de l’air : un facteur de mortalité pour l’homme

Nous inhalons quotidiennement entre 10 000 et 20 000 litres d’air. Parti de ce constat, il est aisé de comprendre que l’espèce humaine n’échappe pas aux conséquences de la pollution atmosphérique.

La catégorie de pollution à laquelle l’homme est le plus exposé est principalement artificielle, la pollution naturelle reste dangereuse, mais est plus occasionnelle.

Les différents types de pollution qui frappent l’homme sont d’origine chimiques (ozone, hydrocarbures, composés organiques volatils…), physiques (particules fines) et biologiques (pollens et moisissures). Celles-ci proviennent en grande majorité des transports, de l’industrie, de l’agriculture et de l’habitat.

Les effets de la pollution de l’air sur l’homme sont nombreux et varient en fonction du polluant inhalé, de sa taille, ainsi que de la durée d’exposition. Les particules fines sont classées cancérigènes depuis 2013. Plus elles sont fines, plus elles sont capables de pénétrer profondément dans l’organisme (voies respiratoires, organes, circulation sanguine).

Des polluants tels que l’ammoniac (agriculture), le dioxyde de soufre (industrie) ou les hydrocarbures et composés volatils (chauffage au bois) provoquent des irritations, voire des brûlures des voies oculaires et respiratoires.

D’autres polluants comme l’oxyde d’azote, l’ozone ou encore les particules fines peuvent provoquer l’apparition de maladies respiratoires et cardiovasculaires, des troubles du développement neurologique chez l’enfant ainsi que le développement de différents types de cancers.

De plus, l’interaction entre polluants chimiques, physiques et biologiques favorise l’asthme, les bronchites et les difficultés respiratoires.

Enfin, l’exposition à la pollution de l’air peut être chronique (entraîne les conséquences sanitaires les plus graves) ou plus brève, notamment lors des pics de pollution.

Lutte contre la pollution : zoom sur 3 initiatives brillantes

L’art au service de la lutte contre la pollution

Bien heureusement, des solutions existent et de nombreuses initiatives sont lancées à travers le monde afin de réduire la pollution de l’air.

La première est artistique et nous provient de la ville de Mexico. Plusieurs artistes du collectif espagnol Boa Mistura se sont réunis en 2018 au nom de l’initiative Absolut Street Trees. Celle-ci consiste à réaliser des peintures murales géantes dans les rues. La peinture a été réalisée aux abords du célèbre boulevard de la Reforma et représente un arbre de vie multicolore. L’œuvre fut ensuite complétée par les artistes mexicains Revost et Seher One.

L’innovation de ce chef-d’œuvre provient de sa peinture. En effet, l’Airlite est une peinture spécifique, qui, au contact du soleil, purifie l’air selon un processus comparable à celui de la photosynthèse. Ainsi, cette création permettrait de purifier l’équivalent de 60 000 véhicules par an en termes de pollution, pour une durée d’action de 10 ans.

D’autres projets aux objectifs similaires peuvent être cités. C’est le cas de la feuille BioSolar, créée par l’Imperial College de Londres en collaboration avec la startup Arborea. Celle-ci est en fait une sorte de plaque géante, recouverte de microalgues et de phytoplanctons, des micro-organismes aux capacités extraordinaires. Ainsi, BioSolar serait capable d’absorber le CO2 et de libérer l’équivalent de 100 arbres en termes d’oxygène.

GreenUr, l’outil des espaces verts urbains et santé

D’autres innovations technologiques comme l’outil prototype green UR ouvrent de nouvelles perspectives.

GreenUr est un plug-in (programme ajoutant de nouvelles fonctionnalités) à utiliser avec le logiciel gratuit et open source de type SIG (système d’information géographique) QGIS.

Combinés et grâce à un système d’algorithmes, ils permettent de mesurer les différents paramètres des espaces verts urbains notamment en termes de disponibilité et d’accessibilité. GreenUr est par exemple capable de mesurer les impacts directs et indirects des espaces verts sur la santé.

Des microcapteurs en ville pour surveiller l’évolution de la pollution de l’air

Afin de mesurer la qualité de l’air extérieur en temps réel et en continu, de plus en plus d’agglomérations installent des microcapteurs. Ceux-ci peuvent être alimentés par des panneaux solaires dans le but de garantir un fonctionnement permanent. Les données de ces microcapteurs sont ensuite stockées sur des serveurs et analysées afin d’agir de manière ciblée et efficace pour diminuer la pollution de l’air.

Conclusion

Nocive pour la santé de tous, mais également pour l’environnement, la pollution atmosphérique est un défi incontournable de notre temps.

En identifiant les causes de la pollution, en changeant notre paradigme, et en déployant de multiples outils alternatifs, qui améliorent la qualité de l’air, tout en luttant contre le réchauffement climatique, il est possible d’inverser la tendance !

En participant à la création et à l’entretien d’espaces verts purifiants, mais aussi à l’innovation technologique durable au service de la santé publique et de la biodiversité, idverde est fier d’apporter sa pierre à l’édifice pour améliorer la qualité de l’air et lutter contre la pollution atmosphérique.

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