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08 février 2023

À quoi ressemblera le bâtiment du futur ?

La crise environnementale de notre époque conduit à la nécessité d’une réelle transition écologique. Dans le domaine de la construction, le bâtiment du futur fait figure d’indispensable pour faire évoluer ce secteur, répondre aux besoins de la société, tout en protégeant la planète.

Quels sont les enjeux environnementaux du secteur du bâtiment ? Qu’est-ce que le bilan carbone d’un bâtiment ? Qu’est-ce que l’écoconstruction et le bâtiment durable ? idverde vous explique tout !

Le bâtiment, un secteur à fort impact environnemental

Quel est l’impact de la construction sur l’environnement ?

Lorsque nous parlons d’écologie, le domaine de la construction ne peut être évité. En effet, celui-ci impacte l’environnement à différents niveaux, notamment en termes de ressources naturelles, de biodiversité, de pollution atmosphérique et de production de déchets.

Selon différentes études, le secteur de la construction est responsable de 23 % de la pollution de l’air, de 40 % de la pollution de l’eau potable et de 50 % des déchets présents dans les décharges.

La consommation de ressources naturelles

Qu’il s’agisse de rénovation ou de construction à neuf, le secteur de la construction fait partie de ceux qui nécessitent le plus de ressources naturelles.

En France, la construction des logements et infrastructures mobilise plus de 355 millions de tonnes de minerais (graviers, sables…) par an. D’après le World Watch Institute, l’industrie de la construction consomme près de 40 % des pierres brutes, graviers et du sable, ainsi que 25 % du bois vierge extrait chaque année. Il faut également prendre en compte le transport de ces matériaux, ainsi que l’eau utilisée pour la construction.

La pollution atmosphérique et les émissions de GES

Le secteur de la construction porte aussi sa part de responsabilité en matière de pollution atmosphérique (monoxyde de carbone, oxydes d’azote et dioxydes d’azote, oxydes de soufre, hydrocarbures, composés organiques volatils…). En France, 23 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent du BTP.

À l’échelle mondiale, et selon un rapport international en coordination avec l’ONU, le secteur de la construction serait responsable de 39 % des émissions de CO2 liées à l’énergie et aux procédés de construction.

La biodiversité impactée

La construction impacte aussi l’ensemble de la biodiversité. En effet, la faune et la flore sont affectées par la destruction d’espaces verts jusque-là préservés et qui provoquent la fragmentation des populations, par la pollution sonore et lumineuse, en plus de la pollution de l’air et de l’eau.

Une importante production de déchets

À l’échelle française, le BTP génère plus de 240 millions de tonnes de déchets par an. Ceux-ci sont composés à 93 % de déchets inertes (gravats, béton), à 6 % de déchets non inertes (bois, isolant) et à 1 % de déchets dangereux (amiante…).

Consommation énergétique et émissions une fois bâtis

Enfin, une fois les bâtiments construits, ceux-ci génèrent 43 % de la consommation énergétique française. Le secteur résidentiel et tertiaire représente par la suite environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre.

Comment calcule-t-on le bilan carbone d’un bâtiment ?

Mise au point par l’ADEME (Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie), le bilan carbone est une méthode visant à calculer les émissions de gaz à effet de serre d’une entreprise, d’un produit ou d’un individu. En France, le secteur du bâtiment est le deuxième plus grand émetteur de GES (environ 25 %) derrière le secteur des transports (27 %).

Lorsqu’il s’agit du secteur de la construction, on distingue deux types d’émissions de GES : celle liée à la phase de construction (matériaux et énergie nécessaires pour les fabriquer et les acheminer) et celle liée à l’usage des bâtiments (consommation d’énergie générée par ses occupants).

Le calcul du bilan carbone, impact carbone ou empreinte carbone, s’appuie sur deux nouveaux indicateurs pour mesurer l’impact environnemental d’un bâtiment, de sa construction à sa démolition. Il s’agit de l’Impact carbone énergie (IC énergie) et de l’Impact carbone construction (IC construction).

Le premier (IC énergie), comptabilise l’ensemble des consommations énergétiques des occupants tout au long de son cycle de vie. Celui-ci est fixé à 50 ans.

Le second indicateur (IC construction), se base sur l’utilisation de fiches FDES (fiche de déclaration environnementale et sanitaire). Ces fiches permettent aux constructeurs de déterminer avec précision le taux d’émissions de chaque matériau utilisé. Enfin, l’impact environnemental du chantier et des équipements sont comptabilisés dans l’IC construction.

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Quels sont les enjeux du bâtiment pour répondre aux défis de demain ?

S’adapter pour répondre aux attentes et usages des habitants

Plus que tout autre secteur, celui du bâtiment porte avec lui le devoir de s’adapter aux attentes et usages des habitants. Ceci est dû au fait que les logements représentent une place centrale dans la vie des populations.

De plus, l’évolution de plusieurs paramètres sociétaux fait que les bâtiments d’antan ne conviennent plus forcément aux besoins présents des occupants. L’évolution démographique, le vieillissement de la population, ainsi que le développement d’Internet et la porosité travail / habitation figurent parmi les principaux phénomènes qui changent la donne et les besoins dans le secteur de la construction.

Dans le but d’augmenter le taux de satisfaction des habitants et de répondre à tous les types de profil, le secteur du bâtiment doit s’adapter dès la conception, en intégrant les besoins des utilisateurs.

Améliorer la productivité du secteur

Contrairement à d’autres secteurs, notamment celui de l’industrie, la croissance de la productivité du BTP est très lente, voire stagnante. Le secteur de la construction implique de nombreux acteurs et intermédiaires, ce qui impacte inévitablement les délais, la qualité, ainsi que les coûts de production. De plus, les enjeux environnementaux, ainsi que les nouveaux besoins des usagers, complexifient de nombreux chantiers.

Afin de se renouveler, tout en gagnant en productivité et en réduisant les coûts, plusieurs pistes sont à disposition des acteurs de la construction.

Pour parvenir à une gestion efficace et plus productive des chantiers, la coordination et la collaboration de tous les maillons opérationnels sont essentielles. La préfabrication hors site est également une des pistes à envisager. Elle permet une personnalisation des pièces dès la conception, ce qui limite d’une part les besoins de main-d’œuvre qualifiés sur site, mais aussi les risques d’erreurs, les coûts et les délais.

Enfin, l’utilisation des nouvelles technologies et du digital offre de nombreuses opportunités en matière de productivité. Le BIM (Building Information Modeling) ou modélisation des données du bâtiment font partie des solutions qui révolutionnent la construction. Il s’agit d’une maquette numérique et intelligente qui rassemble l’ensemble des processus liés à un projet ou un ouvrage. Les données peuvent alors être transmises de manière simultanée à tous les intervenants, tout au long de la conception et de la construction d’un bâtiment. Le BIM permet une meilleure collaboration, une réduction des coûts, des délais et donc un gain significatif de productivité.

D’autres technologies telles que les robots et objets connectés, les matériaux intelligents, l’impression 3D, la réalité virtuelle ou encore les drones s’invitent peu à peu dans le secteur de la construction dans une logique de gain d’efficacité et de productivité, tout en réduisant la pénibilité du travail humain.

Bâtir tout en préservant l’environnement

La protection de l’environnement est le troisième enjeu central du secteur de la construction. En accord avec les besoins des occupants et alliés aux nouvelles technologies et méthodes plus productives, il consiste à construire le bâtiment du futur, tout en préservant la planète.

Plus concrètement, l’écoconstruction, ou construction durable, vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre (extraction, production, transport des matériaux), la consommation de ressources naturelles (matériaux et consommation énergétique pendant le chantier et durant le cycle de vie du bâtiment) et donc l’empreinte carbone générale du secteur.

Plusieurs méthodes sont utilisées dans l’écoconstruction. Peuvent être citées la réutilisation de matériaux et donc la réduction de la production de déchets, l’utilisation de machines “vertes” ou à faible taux d’émissions de GES, l’utilisation de matériaux et objets intelligents et connectés moins nocifs pour la planète, ou encore le travail avec des fournisseurs qui privilégient la préservation de l’environnement.

De nouvelles normes pour accélérer la transition vers un immobilier durable

Depuis le 1er janvier 2022, la nouvelle réglementation environnementale (RE 2020) est entrée en vigueur. Elle vient remplacer la réglementation thermique 2012 dans le cadre de la SNBC (Stratégie Nationale Bas Carbone) et de la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’énergie).

La réglementation environnementale 2020 fait partie des grandes orientations nationales adoptées dans le but d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Créée dans le but d’améliorer la performance énergétique et le confort des bâtiments tout en diminuant leur impact carbone, la RE 2020 s’articule autour de 3 axes principaux :

  • Améliorer la performance énergétique et baisser la consommation des bâtiments neufs, notamment grâce à une hausse de la qualité de l’isolation.
  • Diminuer l’impact environnemental (matériaux, construction, consommation et émissions) du bâtiment, de sa construction à sa fin de vie à travers une analyse complète de son cycle.
  • Offrir aux occupants une qualité de vie et de travail adaptée aux conditions climatiques futures.

La RE 2020 vise à transformer progressivement les techniques de construction, les filières industrielles et les solutions énergétiques afin de réduire les coûts de construction tout en garantissant la montée en compétences des professionnels.

Enfin, celle-ci s’applique en plusieurs temps. Sont prioritaires les maisons individuelles et logements collectifs. Suivront ensuite les bureaux et bâtiments de l’enseignement primaire et secondaire. Pour terminer, elle touchera les bâtiments spécifiques du tertiaire tels que les commerces, hôtels, gymnases, etc.

À quoi ressembleront nos immeubles dans le futur ?

Vous en savez désormais un peu plus sur l’impact environnemental, les chiffres et différents enjeux relatifs au secteur du bâtiment. Entrons maintenant dans le concret : à quoi ressemblera le bâtiment du futur ?

Des constructions décarbonées

La première caractéristique du bâtiment du futur se trouve dans sa construction. En effet, le bâtiment du futur sera décarboné, autrement dit sa construction utilisera des procédés et matériaux plus sains, réduisant ainsi ses émissions de GES.

D’après Chloë Voisin Bormuth, directrice des études et de la recherche à la Fabrique de la Cité, “60 % des émissions d’un bâtiment ont lieu au moment de la construction”.

En utilisant des matériaux biosourcés, c’est-à-dire issus de matières organiques renouvelables comme le chanvre, le bois, le liège, la paille, le béton vert ou les briques en papier recyclé, une grande partie des produits pétrochimiques pourraient être remplacés.

Ces procédés entraînent finalement, une optimisation de l’isolation, ainsi qu’une réduction d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre.

Des bâtiments intelligents

Le bâtiment du futur sera également connecté et intelligent. Celui-ci utilise l’intelligence artificielle qui facilite le quotidien tout en réduisant la consommation d’énergie (accès sécurisés, systèmes domotiques pilotables à distance, ascenseurs intelligents, chauffages et sols connectés…).

Le bâtiment du futur connecté optimise également la qualité de l’air pour que les impuretés et autres virus ne polluent pas l’intérieur.

Des immeubles à énergie positive

Un bâtiment à énergie positive est une structure autonome qui produit plus d’énergie thermique ou électrique qu’elle n’en consomme.

Ceci est possible grâce à l’utilisation de matériaux économes en énergie, isolants, étanches et connectés (chauffage, électroménager…). Pour obtenir un bâtiment à énergie positive, l’orientation de ce dernier, ainsi que l’utilisation de l’énergie solaire sont utilisées.

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Des espaces modulables et partagés

Afin de favoriser le partage, l’interaction, l’adaptabilité ou d’autres fonctions comme le travail à domicile, les constructeurs tablent sur des bâtiments entièrement modulables.

Ceci sera valable non seulement pour les habitations (transformation du salon en bureau ou en chambre d’ami et vice-versa), mais aussi pour les enceintes collectives qui pourront rassembler plusieurs fonctions en un seul et même lieu.

Enfin, afin de faciliter les interactions, les immeubles privilégieront les espaces communs.

Équipé de ce type de fonctionnalité, le bâtiment du futur sera plus pratique, adapté aux besoins de chacun, propice au changement, ainsi qu’aux partages et aux échanges.

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Des bâtiments végétalisés

Le dernier atout du bâtiment du futur, c’est le végétal. En effet, l’architecture de demain accordera une place prioritaire au vivant dans et autour des bâtiments.

Ce type de bâtiment végétal existe déjà depuis 2014, dans le centre-ville de Milan et porte le nom de Bosco Verticale (bois vertical). Composé de deux tours, ce complexe unique, conçu avec l’aide de botanistes et d’horticulteurs, ne réunit pas moins de 20 000 arbres, arbustes et plantes.

Le bâtiment végétalisé permet de rafraîchir l’air ambiant, d’absorber les émissions de GES. Il permet aussi la préservation et le développement de la biodiversité, tout en améliorant l’esthétisme et la qualité de vie des habitants.

Conclusion

Au croisement de la révolution numérique et de la crise climatique, le secteur du bâtiment, actuellement deuxième émetteur de gaz à effet de serre et premier consommateur final d’énergie, doit se renouveler.

Grâce à l’utilisation de matériaux biosourcés et renouvelables, aux nouvelles technologies et à la végétalisation des bâtiments, l’immobilier durable vise un faible impact carbone et la préservation de l’environnement, tout en répondant à l’évolution démographique, climatique, sociale et culturelle des populations.

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