Et ce phénomène s’observe dans le monde entier. À Toronto par exemple, au Canada, le Toronto Food Policy Council a rendu obligatoire la végétalisation d’au moins 20 % des toits. Non loin, à Montréal, c’est même une serre commerciale, les fermes Lufa, qui a été mise en place sur le toit d’un immeuble.
Les toits offrent donc de nouvelles perspectives pour un urbanisme durable dans de nombreuses villes.
Créer des parcs suspendus : nouveaux lieux de promenades urbaines
L’un des exemples les plus célèbres de transformation urbaine est certainement la High Line à New York, qui a vu le jour au début des années 2000. C’est une ancienne voie ferrée aérienne des années 30 qui s’est transformée en parc suspendu. Longue de 2,3 kilomètres, cette balade végétale au cœur de la ville permet de contempler différemment les quartiers de New York.
Autre exemple de reconversion, à Séoul, en Corée du Sud. En 2017, le parc végétal Skygarden, aussi appelé Seoullo, a été planté sur un viaduc de près d’un kilomètre de long. Ce projet d’urbanisme s’inspire ouvertement de la High Line de New York. Perché à 16 mètres de hauteur, le parc comprend plus de 2 400 végétaux.
Enfin, la France n’a rien à envier à ces deux villes. Au contraire ! Il semblerait même que la fameuse high line new-yorkaise soit inspirée d’une infrastructure mise en place à Paris : la coulée verte. Aussi connue sous le nom de Promenade Plantée, cette balade, longue de 5 km, s’effectue sur l’ancienne ligne de Vincennes, fermée en 1969. Cette promenade propose aux riverains une parenthèse de verdure dans le 12e arrondissement de Paris.
Ces parcs d’un nouveau genre permettent de développer un vrai urbanisme végétal. Mais pas seulement. Il y a là une véritable fonction éducative et pédagogique. Cela permet d’en apprendre plus sur les différentes espèces végétales mais aussi de sensibiliser au développement de la biodiversité.
Végétaliser les façades : l’art de mélanger architecture et écologie
Après les toits et les anciennes lignes désaffectés, c’est au tour des façades de se voir végétaliser. Cela a de nombreux avantages.
D’abord, cela permet la rétention des eaux de pluie. En retenant entre 4 et 40 mm d’eau, les façades végétales évitent que les canalisations soient saturées et évitent donc les inondations.
Aussi, les façades vertes permettent de procurer des abris à la faune locale. De nombreuses espèces peuvent se nourrir, se reposer et se reproduire. Cela favorise le développement de la biodiversité. En plus, les façades végétalisées régulent la température des villes. Si le béton retient la chaleur, les végétaux rafraîchissent et humidifient l’air ambiant.
Enfin, végétaliser les façades de bâtiments permet aussi d’améliorer la qualité de l’air. Quand on sait que les villes sont très polluées, ce ne peut être que bénéfique, pour la planète et pour la santé des habitants.
Côté technique, ce genre de façade permet de conserver des températures modérées. C’est ce que l’on appelle l’inertie thermique Elles offrent une meilleure isolation thermique pour l’hiver et évitent de faire trop monter les températures en été.
L’aspect visuel ne peut être oublié. Les façades végétalisées offrent un cadre de vie beaucoup plus apaisant pour les riverains. Que du bonus pour cette tendance architecturale et à la clé, un urbanisme écologique !
Micro-forêts urbaines : transformer la ville positivement
Ce concept nous vient du Japon et porte le nom de son créateur : la méthode Miyawaki. Cela consiste à replanter des arbres dans la ville, afin de créer un véritable urbanisme végétal. Bordures d’autoroutes, friches industrielles ou encore parkings… Tous les endroits sont bons pour recréer des « micro-forêts ».
Et cela se fait de façon minutieuse et précise. Il faut planter au moins 30 espèces d’arbres différentes, de façon très serrée : trois jeunes plants par mètre carré. Une fois la micro-forêt constituée, celle-ci ne demande pas d’entretien. L’idée étant de laisser la nature reprendre ses droits.
Et pour aller encore plus loin dans la végétalisation des espaces urbains, les nouveaux projets, issus de collaborations entre botanistes et architectes sont très innovants. C’est le cas de la première ville forêt à Liuzhou, en Chine.
Ce concept de ville qui se confond à la forêt se nomme biophilie et permet de lutter contre la pollution de l’air. Ces projets d’urbanisme végétal se multiplient. Il sera bientôt possible de voir de telles villes au Moyen-Orient ou en Amérique du Sud.
Une autre innovation du même type : les sphères d’Amazon, à Seattle, aux États-Unis. Ces boules géantes de verres renferment elles aussi des centaines d’espèces végétales. Elles accueillent les employés d’Amazon dans un environnement exceptionnel.
Espaces urbains : comment embellir nos villes grâce à l’art urbain
Forêts urbaines : zoom sur 3 Tiny Forest de Miyawaki by idverde
Nous vous parlions plus haut des micro-forêts de Miyawaki. idverde a déjà contribué à développer certaines d’entre elles. Le but final de ces projets ? Favoriser la biodiversité et améliorer la qualité de vie des habitants. Comment ? En améliorant la qualité de l’air et en luttant contre les îlots de chaleur.
Une micro-forêt urbaine à Bruges