Une sensation de stress et d’oppression qui n’a fait que s’accroître avec la crise sanitaire COVID-19 apparue en 2020 et le confinement. Subitement, les citadins, coincés dans un environnement très urbain, ont ressenti le besoin de se reconnecter à la nature. Aussi, ces derniers se sont sentis beaucoup plus concernés par les problèmes environnementaux. Cela s’est confirmé avec une étude effectuée en mai 2020 par l’Observatoire de l’Habitat Nexity.
En effet, selon cette étude, au sortir du confinement, ce ne sont pas moins de 8 personnes sur 10 qui se disaient conscientes et concernées par l’urgence environnementale. Un chiffre encore plus significatif de cette étude : 90 % des Français seraient prêts à changer leurs habitudes pour avoir un impact positif sur l’environnement. Enfin, plus de la moitié des Français (57 % exactement), sont de plus en plus attentifs à la pollution.
Cela révèle donc bien une chose : les Français souhaitent faire entrer ou faire revenir la nature dans la ville pour améliorer leur cadre de vie et réduire leur impact sur l’environnement. Entre 2018 et 2020, le pourcentage de la population citadine souhaitant renouer avec la nature est passé de 84 à 87 %. Une grande majorité, donc. Plus largement, on ressent chez ces derniers une aspiration à créer des villes plus vertes, plus écoresponsables et durables.
Des citoyens en quête d’un retour à la nature
Dans les faits, les habitants des grandes villes recherchent donc à faire entrer directement la nature dans leur habitat. Que ce soient des balcons ou des terrasses vertes, voire des jardins, ces espaces verts sont très demandés. Toujours selon le sondage de l’Observatoire Nexity, 96 % des citadins trouvent important de pouvoir bénéficier d’un espace extérieur. Et même, presque la moitié des Français souhaite une végétalisation à l’intérieur même de leur habitat, par le biais de murs végétaux ou de constructions en bois, entre autres…
Mais lorsque ce n’est pas possible, les habitants des villes se tournent vers les espaces verts publics. La proximité d’un parc à côté de leur logement devient primordial pour 68 % d’entre eux. Pour 39 %, c’est la proximité d’un jardin partagé qui sera un critère déterminant, et pour 36 %, la présence d’un toit végétalisé, comportant des serres, des potagers, des ruches…
Et si beaucoup personnes se contentent de petits espaces de nature au milieu des espaces urbains, ils sont aussi nombreux à opter pour un changement radical. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, puisqu’en 2020 déjà, 6 Français sur 10 souhaitaient déménager. Pour les citadins vivant en région parisienne ou dans Paris intra-muros, ce ne sont pas moins de 88 % qui songeaient alors à partir. Une tendance qui n’a pu être que renforcée par les confinements à répétition et l’augmentation du télétravail. Se sentir bien chez soi et dans un environnement verdoyant devient une priorité. Certains sont même prêts désormais à s’éloigner de leur lieu de travail pour améliorer leur cadre de vie.
Plus besoin d’être un écologiste convaincu pour opter pour un retour à la nature. Avec l’évolution des modes de travail et la redécouverte des bienfaits de la nature, nombreux sont ceux, de tous profils et de tous horizons, à vouloir partir pour changer de vie. Cela afin de gagner en confort et en espace (verts).
La nature au cœur des villes : les bienfaits des espaces verts sur la santé
Comment rendre les villes plus vertes et plus accueillantes ?
Vous l’aurez compris, les attentes des citadins quant à leurs lieux de vie évoluent. Il devient donc nécessaire pour répondre à ces attentes de faire évoluer les villes. Mais cela ne se restreint pas seulement à améliorer la qualité de vie dans les grandes villes.
Les enjeux sont aussi environnementaux : pollution, bétonnisation, manque de biodiversité… Autant de facteurs qui doivent nous pousser à modifier les villes que nous connaissons aujourd’hui pour adopter des aménagements urbains durables et plus respectueux de l’environnement. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe déjà des solutions pour concilier urbanisme et nature.
L’urbanisme durable : une nouvelle façon de penser la ville
Avant de s’intéresser aux solutions pour un urbanisme durable, il convient de le définir. L’urbanisme durable consiste à repenser la ville en permettant d’allier quatre facteurs clés, qui doivent être complémentaires. Le premier, l’écologie. Le rapport à la nature et à la biodiversité doit être au cœur des préoccupations des villes. Le deuxième critère, c’est l’aspect social. L’idée étant de proposer un environnement agréable à vivre pour les riverains, sain, mais aussi équitable et qui permet d’avoir une unité entre tous ces habitants. Ces deux premiers critères ne vont pas l’un sans l’autre.
Et pour que ces deux facteurs puissent se développer au sein des villes, il est indispensable d’en repenser l’organisation. Il faut optimiser l’espace et rendre ces villes plus efficientes. C’est là le troisième facteur qui est un facteur technique. Enfin, c’est sans oublier le critère économique. Car toutes ces améliorations ne peuvent se faire au détriment du développement économique.
L’alliance de tous ces facteurs permet donc d’obtenir une ville à la fois écologique, sociale, dont l’organisation est optimisée et où l’économie n’est pas négligée mais encouragée, sous une nouvelle forme, plus responsable. C’est ça, l’urbanisme durable. Cela implique forcément d’opter pour de nouveaux modes de vie, de nouveaux habitats ou encore de nouveaux moyens de locomotion, mais ces changements ne peuvent être que bénéfiques.
Le développement des écoquartiers
De façon concrète, nous avons pu voir ce nouveau modèle se développer ces dernières années, à l’échelle de quartiers. Ce sont les écoquartiers. Ces écoquartiers sont des « mini » modèles de l’urbanisme durable et se construisent exactement selon les mêmes critères : écologie, social, technique et économie.
Ils se veulent de répondre à des objectifs fixés, notamment, par la loi Grenelle de l’environnement qui a été revue en 2010 (Loi Grenelle 2). Parmi ces objectifs : diviser par 5 la consommation d’énergie des constructions neuves et favoriser les énergies renouvelables.
Pour ce faire, les moyens mis en place sont nombreux. D’abord, le choix de l’emplacement de l’écoquartier. L’idée est toujours de revaloriser les espaces : réutilisation de friches industrielles ou de lieux laissés à l’abandon… Aussi, les écoquartiers recourent tous aux énergies renouvelables. Les matériaux de construction sont, eux aussi, étudiés avec attention et réutilisés lorsque c’est possible. Cela permet de réduire drastiquement la consommation énergétique de ces quartiers. Des systèmes de récupération d’eau de pluie sont également installés, pour permettre la réduction des consommations d’eau. L’eau récoltée permet d’arroser les espaces verts, de nettoyer la voie publique ou d’alimenter l’eau des WC.
Cela passe également par une réduction et une nouvelle gestion des déchets : tri sélectif et composts sont mis en place dans les quartiers et sont ensuite utilisés pour les jardins et les espaces verts.
Le modèle de l’écoquartier prouve donc qu’il est possible de vivre autrement, de façon plus durable. D’ailleurs, ils se multiplient en France, comme le montre la carte interactive des écoquartiers mise en ligne par le Ministère de la Transition Écologique.