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18 juillet 2022

Zoom sur la transition écologique et environnementale des milieux urbains

Et pour atteindre cet objectif, désormais prioritaire, il est indispensable de revoir le modèle de nos milieux urbains. Car ils sont en grande partie responsables des émissions de CO². Selon la Banque mondiale, en 2020, la population urbaine représentait plus de la moitié de la population mondiale. Des villes qui consomment environ deux tiers de l’énergie mondiale et produisent plus de 70 % des émissions de CO² dans le monde.

Et bien que l’on constate ces derniers temps une aspiration de nombreux citadins à plus de nature, la tendance reste que, d’ici 30 ans, plus de 70 % de la population vivra en ville. Alors comment entamer une transition écologique pour faire de nos villes des villes vertes et durables ?

Quels sont les principaux impacts de l’urbanisation sur l’environnement ?

L’urbanisation, un phénomène qui ne cesse de s’accélérer

Il ne faut pas confondre urbanisme et urbanisation. Si l’urbanisme désigne la façon de construire les villes et l’aménagement urbain, l’urbanisation désigne, elle,, la croissance des zones urbaines qui gagnent du terrain sur les espaces ruraux.

Et depuis ses débuts, l’urbanisation n’a fait qu’accroître. Depuis des siècles, les populations quittent les campagnes pour trouver de meilleures conditions de vie et du travail dans les villes. À l’inverse, il n’a jamais été constaté de mouvement massif de retour vers les campagnes… L’urbanisation et donc un phénomène qui ne cesse d’augmenter.

Si aujourd’hui la croissance démographique des zones urbaines semble avoir ralenti, elle avait connu jusqu’alors une augmentation exponentielle partout dans le monde. Représentant moins de 4 % en 1800, la population mondiale vivant en zone urbaine avait atteint les 15 % en 1900 puis a doublé pour atteindre 30 % en 1950. En 2007, la barre symbolique des 50 % était franchie. La moitié de la population vivait alors en ville, des chiffres encore valables aujourd’hui. D’ici seulement 3 ans, il est estimé que dans certains pays, le taux de population urbaine atteindra les 80 %. Il est donc urgent d’opter pour une urbanisation durable.

L’urbanisation entraîne une accélération de l’artificialisation des sols

Qui dit urbanisation, dit modification de l’environnement : construction, bétonnisation mais aussi artificialisation des sols. Un phénomène qui vise à modifier les sols naturels au bénéfice d’aménagements urbains : routes, habitats, commerces… Ce processus entraîne évidemment une imperméabilisation des sols, totale ou partielle.

Penser que les espaces naturels, agricoles et forestiers couvrent encore la majorité de notre territoire en France est une erreur. Avec l’urbanisation, ces territoires perdent du terrain. Rien qu’en France, ce ne sont pas moins de 20 000 à 30 000 hectares qui sont artificialisés chaque année. Une artificialisation des sols qui croît 4 fois plus vite que la population. Avec des conséquences multiples.

Accélération de la perte de la biodiversité, réchauffement climatique, amplification des risques d’inondations, réduction de la capacité des terres agricoles à nourrir… C’est pourquoi l’arrêt de l’artificialisation des sols devient primordial, et plus globalement le développement d’une urbanisation plus verte.

L’urbanisation renforce la pollution de l’air

Il n’est pas rare d’avoir constaté ces dernières années des pics de pollution. Plus ou moins fréquents et plus ou moins importants en fonction des zones urbaines, mais de toute évidence plus nombreux. Par exemple, les mesures faites dans le Vaucluse en 2019 étaient révélatrices : le département avait alors atteint un record de pollution atmosphérique, avec déjà cinq jours de pollution aux particules fines pendant les 2 premiers mois de l’année. En 2018, dans ce même département, la quantité d’ozone avait dépassé le seuil de pollution admis dans l’air à neuf reprises.

C’est grâce à la surveillance de la qualité de l’air que l’on peut arriver à ce constat. Une surveillance qui permet aussi d’identifier les polluants, qui ne sont autres que les particules, le dioxyde d’azote et l’ozone. Ces polluants viennent principalement des sources de pollution comme le trafic routier, les industries, le chauffage… Une pollution qui est donc due à l’accroissement urbain, mais aussi accentuée par les conditions météorologiques, notamment les épisodes de fortes chaleurs ou de grand froid.

L’urbanisation en cause dans la création d’îlots de chaleur

Parmi les nombreuses conséquences de l’urbanisation, on peut également souligner la multiplication des îlots de chaleur. C’est ainsi que l’on nomme le phénomène d’effet de dôme thermique, qui crée un microclimat urbain au sein duquel les températures sont significativement plus élevées.

Pour expliquer de façon simple le processus d’îlot de chaleur, les matériaux utilisés dans les constructions urbaines emmagasinent la chaleur la journée, et à la tombée de la nuit la rejette. Ce qui explique que dans les zones urbaines, même la nuit, on peut constater des écarts de températures de plus de 10 °C. C’est d’ailleurs ce qui avait été constaté le 30 septembre 1997, avec une différence de température de 11,4 °C entre Paris et la campagne. La minéralité des villes et la densité de constructions sont donc les facteurs les plus importants à prendre en compte dans l’apparition des îlots de chaleur. Trouver une solution pour un immobilier durable est l’un des critères majeurs dans la construction de villes plus écologique.

L’urbanisation transforme nos modes de consommation

L’urbanisation a aussi des conséquences sur notre façon de consommer. En effet, les populations urbaines consomment à la fois plus d’énergie, plus de nourriture et plus de biens durables que les populations rurales. Par exemple, dans les années 1970 en Chine, la population urbaine mangeait 2 fois plus de porc que dans les campagnes.

Avec le développement économique, ces différences se sont réduites, mais elles persistent. Et si c’est valable pour la nourriture, ça l’est également pour le reste. Reprenons l’exemple de la Chine. Au début des années 1990, les foyers urbains avaient 2 fois plus de chances d’avoir un téléviseur, 8 fois plus d’avoir une machine à laver ou encore 25 fois plus d’avoir un réfrigérateur.

Des chiffres significatifs qui risquent d’augmenter. Les foyers urbains étant plus petits que les foyers ruraux et continuant à se réduire (taux de fécondité plus bas), tandis que les revenus et l’éducation augmentent. Cela laisse présager que le taux de consommation de biens durables en zone urbaine va continuer d’augmenter, au-delà du taux de croissance de la population.

Quels sont les leviers pour des villes plus écologiques ?

La mobilité, un enjeu majeur pour des villes plus durables

Pour faire d’une ville une ville écolo, cela passe avant tout par une transition pour une mobilité durable. On peut aussi parler d’écomobilité ou de mobilité douce, définie comme suit : « L’écomobilité, ou mobilité durable, est une politique d’aménagement et de gestion du territoire et de la ville qui favorise une mobilité pratique, peu polluante et respectueuse de l’environnement, ainsi que du cadre de vie ».

Une mobilité durable qui se concrétise de plusieurs façons différentes. D’abord, par l’éducation et la sensibilisation citoyenne. Il faut inculquer, dès le plus jeune âge, les bonnes habitudes et les réflexes écoresponsables à avoir. Ce que l’on peut aussi appeler écocitoyenneté. Et dans les bonnes habitudes, on trouve le non-transport, rendu possible désormais grâce aux nouvelles technologies. Cela peut se traduire par plus de télétravail, ou en limitant les déplacements non essentiels.

La mobilité durable passe également par l’aménagement du territoire urbain, pour favoriser les transports en commun non polluant, comme les bus électriques, le tramway ou le vélo.

Une autre action qui peut aussi être mise en place, c’est évidemment le partage de transport. Le covoiturage par exemple, qui permet d’optimiser le nombre de passager par voiture et donc de réduire le nombre de véhicules polluants.

Sans oublier les nouveaux services de déplacements (trottinettes, vélos et véhicules électriques), mis à disposition dans de nombreuses villes, par les villes elles-mêmes ou par des sociétés privées.

Enfin, le développement de la mobilité durable est aussi rendu possible par l’augmentation du nombre de stations de recharge de véhicules électriques. En effet, plus les bornes seront nombreuses, moins les gens seront réticents à investir dans un véhicule électrique. D’autant plus qu’aujourd’hui, l’État propose des aides financières pour le financement de ces véhicules qui permettent de baisser les émissions de CO² dans les villes.

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La transition écologique des villes passe par la transition énergétique

Avec la mobilité, la transition énergétique est l’un des leviers qui, à terme, rendra nos villes plus vertes. Faire une transition énergétique en ville implique de repenser les codes et les usages en matière d’énergie (électricité, chauffage, mais aussi construction et matériaux…).

Concrètement, il peut donc s’agir de faire appel aux énergies renouvelables par le biais de panneaux solaires ou de panneaux photovoltaïques, de rénover les logements pour faire baisser la consommation d’énergie (isolation thermique, chauffage notamment…). Mais il peut aussi s’agir de réintroduire la nature dans la ville grâce à des espaces verts ou à de la végétation (arbres, plantes, fleurs…), qui permettent d’améliorer la qualité de l’air…

Autant de mesures qui permettraient d’économiser de l’énergie pour des modèles de villes plus durables.

Des projets immobiliers plus durables pour des villes plus vertes

La rénovation énergétique est une des clés pour une ville plus durable. Mais en termes d’immobilier ce n’est pas la seule façon de permettre une urbanisation plus verte. En effet, ces dernières années, on voit apparaître de plus en plus souvent le concept d’immobilier durable.

Un concept qui veut bouleverser les codes actuels de l’immobilier. L’idée du concept est d’encourager non seulement la gestion collective des projets, mais aussi la lutte contre l’obsolescence des bâtiments, l’efficacité énergétique, et de favoriser le confort des occupants. Il s’agit donc d’une vraie démarche écoresponsable.

Les villes les plus écoresponsables du monde

Zoom sur trois villes pionnières en matière de transition écologique

Roubaix, la ville zéro déchet

Cela fait maintenant plus de cinq ans que Roubaix a commencé sa transition écologique. Cette ville du Nord tend à devenir une ville zéro déchet. Chaque année, la ville propose à une centaine de familles volontaires de s’engager dans le zéro déchet en réduisant leurs déchets domestiques de 50 %.

Une opération couronnée de succès puisque les poubelles des foyers concernés ont été divisées par trois ou quatre. Aussi, ils ont pu réaliser environ 1 000 euros d’économies par an. Au-delà des habitants, la mairie, plusieurs écoles, mais aussi des entreprises et des commerces se sont lancés dans la démarche. Des ateliers gratuits sont aussi proposés pour apprendre les gestes et techniques zéro déchet : fabriquer ses produits d’entretien, bien conserver ses aliments…

Grenoble, pionnière de la mobilité verte

Un autre modèle de ville écologique se trouve plus au sud-est de la France, c’est Grenoble. La ville a même déposé sa candidature pour devenir capitale verte de l’Europe en 2022.

Et pour cause, Grenoble souhaite diviser par deux ses émissions de particules fines et par quatre ses émissions de dioxyde de carbone avant 2030. Pour pouvoir rendre cela possible, la ville a le projet de construire un téléphérique urbain afin de permettre aux habitants d’emprunter la voie des airs pour aller travailler.

La fin de construction de ce projet est prévue pour l’année prochaine. Aussi, dès cette année, Grenoble souhaite également s’affranchir de l’énergie nucléaire pour n’utiliser que des énergies renouvelables, incluant l’hydraulique.

Langouët, le laboratoire des idées

Enfin, direction la Bretagne, dans une petite commune de 600 habitants, à Langouët. Là-bas, cela fait maintenant plus de 20 ans que le maire de la ville, écologiste, met en place toutes les mesures possibles pour faire de sa ville une ville durable. Logements sociaux, cantine bio et locale, maisons-potagers, jardin de formation en permaculture, café associatif, centrale solaire, pépinière d’activités centrée sur l’économie sociale et solidaire, voiture électrique partagée, interdiction des pesticides…

Un modèle, aussi bien en termes d’urbanisme durable que de mobilité verte, mais aussi pour les mesures sociales qui sont mises en place !

Conclusion

Si l’urbanisation permet la croissance, à la fois démographique, économique, et offre de nombreuses opportunités, elle a pourtant des conséquences sur l’environnement et sur la santé des citadins. Il faut donc trouver des solutions pour pouvoir rendre les zones urbaines plus durables.

Énergies renouvelables, rénovation énergétique, mobilité douce, réduction des déchets… Autant de solutions efficaces qui peuvent être mises en place dans les villes quelles que soient leurs tailles et leurs densités !

Et vous, quelles sont vos actions pour rendre vos villes plus durables ?

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