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03 août 2022

Quel est l’état de la forêt française ?

Toutefois, cette bonne santé apparente n’est-elle pas l’arbre qui cache la forêt ? Pour continuer à voir l’état de la forêt française s’améliorer il faut avoir conscience des dangers qui la menacent. La protection des forêts est une lutte de tous les jours pour préserver les espaces forestiers du réchauffement climatique, des espèces invasives et des maladies.

De plus en plus de forêts en France

Contrairement à une idée reçue, la surface forestière en France n’a cessé de croître ces dernières années. Grâce à une politique en faveur du reboisement, l’état de la forêt en France s’est grandement amélioré et la part des espaces naturels forestier ne cesse d’augmenter sur tout le territoire.

Quelle est la surface forestière actuelle en France ?

L’Office National des Forêts (ONF) suit de près l’état de la forêt française. Selon le dernier inventaire forestier réalisé en 2017, la métropole compte aujourd’hui près de 17 millions d’hectares de forêt. Une superficie en hausse de 0,7 % par an depuis 1985.

31 % du territoire métropolitain est ainsi recouvert par les forêts, faisant de la forêt la deuxième occupation du sol après l’agriculture. Cependant, il existe une certaine disparité en fonction des régions et des départements. En métropole, les régions les plus vertes sont la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie et l’Auvergne Rhône-Alpes. Ces 3 régions abritent plus de la moitié de la surface forestière du pays. Dans les DOM-TOM, c’est la Guyane qui est le territoire le plus vert : plus de 90 % de son territoire est recouvert d’une dense forêt tropicale.

À l’inverse, certains départements comptent très peu de forêts. C’est le cas notamment de la Manche, de la Vendée, de la Mayenne, du Calvados, du Pas-de-Calais, des Deux-Sèvres et de Loire-Atlantique, qui ont moins de 10 % de leur territoire dédié aux forêts.

Quelle a été l’évolution de la surface forestière depuis 1985 ?

La forêt n’a pas toujours été aussi présente sur le territoire français. Au XIXe siècle, l’état de la forêt en France était au plus mal. En effet, la surface forestière du pays était comprise entre 8,9 et 9,5 millions d’hectares.

C’est alors que la protection des forêts commence à voir le jour. En 1827, le Code Forestier est mis en place. Il a pour objectif de favoriser le reboisement sur le territoire et engage la lutte contre la déforestation. D’autre part, le développement de nouvelles énergies détourne les ménages du bois qui ont accès à d’autres solutions pour se chauffer.

De ce fait, en 1985, la forêt couvre 14,1 millions d’hectares. Et depuis le milieu des années 80, la forêt ne cesse d’augmenter. En effet, la surface forestière en France progresse d’environ 85 000 hectares en moyenne par an, soit l’équivalent de 100 000 terrains de foot chaque année !

Bien sûr, dans les régions traditionnellement forestières, la progression est moindre. Mais une grande partie des régions françaises, notamment celle du pourtour méditerranéen et de la côte Atlantique Nord, voit leur surface forestière progresser de 1 % à plus de 2 % par an.

 

Le code forestier est revu de fond en comble en 2012 puis affiné en 2016. Cette nouvelle version met l’accent sur la protection de la biodiversité et la lutte contre le réchauffement climatique.

La grande diversité des forêts françaises

La forêt française est riche et diversifiée. En effet, la métropole mais aussi les DOM-TOM offrent de multiples variétés de milieux naturels. Cette richesse d’environnement permet le développement d’une biodiversité aux écosystèmes forestiers variés.

Les régions françaises abritent donc des trésors naturels aux caractéristiques bien spécifiques. Forêt du littoral, forêt de plaine, forêt de montagne et forêt d’outre-mer sont les espaces forestiers présents sur le territoire.

Comment fonctionne l'écosystème forestier ?

L’écosystème forestier est caractérisé par la prédominance des arbres mais aussi par la présence de communauté d’animaux intégrés, de plantes et de micro-organismes. Pour qu’un écosystème forestier se développe, il faut que les températures soient supérieures à 10 °C, que l’eau soit présente en quantité suffisante et que les sols soient profonds et riches en nutriments.

La biodiversité des forêts est variée. Il existe une grande diversité de faune et de flore dans les écosystèmes forestiers. La faune et la flore changent en fonction de la localisation géographique et de la zone climatique. Les êtres vivants des écosystèmes forestiers interagissent entre eux et cet ensemble de communautés végétales et animales interdépendantes est organisé en réseau alimentaire.

Les écosystèmes forestiers sont aussi le théâtre d’échanges d’énergie et de matière indispensables au bon fonctionnement de notre planète. C’est le cas de la photosynthèse et de l’évapotranspiration. Les arbres et les plantes des forêts absorbent une grande quantité de CO2 de l’atmosphère et permettent ainsi de purifier l’air que nous respirons. Quant à l’évapotranspiration, elle permet de réguler les températures grâce à l’humidité que génèrent les plantes.

Quels sont les types de forêts françaises ?

La France offre de nombreux paysages et les forêts françaises ne font pas exception. En effet, selon la région et le climat, les espaces forestiers ont des caractéristiques bien différentes. Forêt du littoral, forêt de plaine, forêt de montagne et forêt d’outre-mer, petit tour des particularités des surfaces forestières françaises.

Les forêts du littoral

Les forêts du littoral sont présentes le long de l’arc méditerranéen et de la côte atlantique. Leurs caractéristiques varient selon leur implantation géographique, mais elles sont pour la plupart composées de dunes et recouvertes de pins maritimes. Ce sont des espaces forestiers fragiles à deux pas de la mer ou de l’océan. De ce fait, les forêts du littoral sont soumises à une forte pression touristique. Elles jouent pourtant un rôle écologique important. En effet, elles participent à lutter contre l’érosion et certains risques naturels.

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Les forêts de plaine

Les forêts de plaine composent la majorité des forêts françaises. Elles se caractérisent par une grande variété d’arbres et de plantes, principalement des feuillus. Elles abritent également une vaste et précieuse biodiversité. Les forêts de plaine sont des espaces facilement accessibles. Elles ont donc un intérêt économique important pour les territoires puisqu’elles offrent aux Français le moyen de se dépenser et de se reposer au cœur de la nature.

Les forêts de montagne

Les forêts de montagne se retrouvent dans tous les massifs montagneux français. Selon l’altitude, elles sont composées de feuillus mélangés ou non à des conifères. Les forêts de montagne situées en altitude élevée sont composées uniquement de conifères. Elles jouent un rôle très important dans la prévention des avalanches, des chutes de pierre et des glissements de terrain. Les montagnes abritent les sources des plus grands fleuves d’Europe. Les écosystèmes des surfaces forestières de montagne permettent la régulation des eaux tout en assurant leur qualité.

Les forêts d’outre-mer

Les territoires et départements d’outre-mer abritent 8,7 millions d’hectares de forêts. Les taux de boisement de l’outre-mer sont parmi les plus importants de France : 38 % pour la Guadeloupe, 40 % pour La Réunion, 42 % pour la Martinique et 95 % pour la Guyane. Les forêts d’outre-mer se caractérisent par une très grande diversité des espèces végétales et animales.

C’est le cas notamment de la forêt guyanaise qui fait partie de la forêt amazonienne. Cette forêt tropicale humide recèle une biodiversité exceptionnelle avec plus de 1500 espèces de végétaux, 1 200 espèces de vertébrés et près de 400 000 espèces d’insectes. Et certaines espèces n’ont été observées qu’en Guyane ; ce qui en fait l’une des forêts à la biodiversité la plus riche du monde.

Une grande variété d’essences

En France métropolitaine, les forêts comptent une grande variété d’essences. Pas moins de 190 espèces d’arbres différentes ont été répertoriées sur le territoire. Les essences d’arbres diffèrent selon les régions. Mais parmi les essences les plus présentes dans les forêts françaises, il y a le chêne, le hêtre, le châtaignier, le pin sylvestre, l’épicéa et le sapin.

Néanmoins, plus de la moitié de la forêt française est peuplée d’une seule essence dominante. C’est le cas par exemple de la forêt des Landes, un massif forestier composé uniquement de pins maritimes. Mais certaines espèces cohabitent. En effet, 33 % des forêts métropolitaines sont composées de deux essences dominantes et 4 % en contiennent au moins quatre. Les forêts du nord-est de la France et du Massif central sont les plus diversifiées.

Le reboisement au coeur de la lutte contre les changements climatiques

Quelles sont les principales menaces pour nos forêts françaises ?

Les forêts doivent faire face à de nombreuses menaces qui ont un impact direct sur le paysage français et sur la biodiversité. Réchauffement climatique, sécheresse, maladies, espèces invasives et incendies sont les principales causes de la dégradation des surfaces forestières en France.

Le réchauffement climatique et les sécheresses

Les effets du réchauffement climatique se font de plus en plus sentir sur l’état de la forêt française. Les canicules à répétition et les épisodes de sécheresse récurrents mettent à mal les écosystèmes forestiers. En effet, le manque d’eau et les températures entraînent la mort de nombreuses essences à travers tout le pays. En 2018, par exemple, 300 000 hectares de forêts françaises ont été touchés par une hausse de la mortalité des végétaux suite aux épisodes de sécheresse.

Le manque d’eau et les fortes chaleurs affaiblissent les arbres. Leurs feuilles jaunissent, rougissent ou tombent en masse. De plus, ils deviennent la cible de parasites et peuvent de ce fait contracter des maladies.

Contrairement aux humains, la nature ne peut pas s’adapter à ces changements. Car l’adaptation génétique est beaucoup plus lente que la hausse des températures. C’est pour cela que le reboisement et la mise en place d’une gestion durable des forêts sont indispensables pour lutter contre les conséquences désastreuses du réchauffement climatique sur les forêts françaises.

Les maladies

Les maladies sont également une grande menace pour nos forêts. Des champignons mais aussi des bactéries et des virus infectent les arbres et les endommagent. Et les arbres déjà affaiblis par le manque d’eau sont particulièrement exposés à ces maladies.

Parmi les maladies les plus dangereuses pour les surfaces forestières françaises, il y a la chalarose du frêne. Ce champignon introduit en France en 2008 est originaire d’Asie. Il se dissémine via des spores transportées par le vent. Celles-ci viennent se déposer sur les feuilles des arbres. La maladie se propage très rapidement et impacte la croissance de l’arbre adulte et tue les jeunes pousses. La chalarose du frêne décime les peuplements de frênes depuis 1990 à travers toute l’Europe. Aujourd’hui, près de deux tiers de la France sont concernés par cette maladie.

Les espèces invasives

Une espèce invasive est une espèce exotique animale ou végétale nuisible à la biodiversité du milieu dont elle n’est pas originaire. Les espèces invasives engendrent une perte de la biodiversité irrémédiable et font des ravages dans les forêts françaises. Les espèces invasives peuvent causer la disparition voire l’extinction de certaines espèces végétales.

Les forêts d’épicéa sont par exemple décimées par les scolytes. Ces insectes de quelques millimètres s’attaquent aux épicéas sur tout le tout territoire et menacent l’équilibre de ces écosystèmes forestiers.

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Les incendies

Sous l’effet du réchauffement climatique, les feux de forêts sont une menace de plus en plus importante pour les forêts françaises. Chaque année, la France est confrontée à des feux de forêts plus ou moins forts, notamment autour du bassin méditerranéen.

Les conséquences des incendies en forêts sont très importantes. En effet, ils portent atteinte à la biodiversité puisqu’ils détruisent des écosystèmes entiers et privent de nombreuses espèces de leur habitat naturel. Mais les conséquences sont aussi sanitaires et écologiques. En effet, les fumées et les cendres dégagées dégradent fortement la qualité de l’air et de l’eau pouvant alors perturber d’autres écosystèmes.

Conclusion

La surface forestière en France ne cesse d’augmenter au fil des ans. La politique menée depuis plus de 30 ans en faveur de la protection des forêts et de la reforestation du territoire a permis la création de plusieurs hectares d’espaces forestiers.

Néanmoins, il ne faut pas oublier que les menaces pèsent toujours. Les événements extrêmes comme les tempêtes, les incendies, les sécheresses, combinés aux maladies peuvent endommager de grandes surfaces forestières.

 

Crédit photo : tembela bohle, pille kirsi, pixabay

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