Comment devient-on paysagiste professionnel ?
Devant la multiplicité des types de projet sur lesquels il est susceptible d’intervenir, le paysagiste professionnel a besoin d’acquérir de nombreuses connaissances.
En effet, il doit avoir non seulement une bonne connaissance du monde végétal mais aussi des compétences en architecture, mécanique, génie civil, maçonnerie et plomberie.
Côté formation, il existe une filière dédiée aux aménagements paysagers qui permet de commencer à travailler dans le paysagisme dès le niveau Bac.
En effet, le métier d’ouvrier paysagiste est accessible avec un Bac Pro aménagements paysagers ou un CS constructions paysagères. La poursuite d’études est possible et permet d’accéder à des postes plus qualifiés.
Un BTS ou une licence professionnelle en aménagements paysagers permet bien souvent d’obtenir le titre de technicien paysagiste.
Enfin pour devenir paysagiste concepteur, il est nécessaire d’obtenir soit un diplôme d’ingénieur spécialisé en paysage soit un diplôme de l’École Supérieure d’Architecture des Jardins ou bien le Diplôme d’État de Paysagiste. Par la suite, le métier de paysagiste peut s’exercer en libéral, au sein d’une collectivité ou d’une entreprise privée spécialisée dans les espaces verts.
Quelle que soit la formation suivie, le paysagiste professionnel doit avoir certaines qualités pour mener à bien ces missions en lien avec la nature. En effet, il doit faire preuve de créativité et avoir un certain sens de l’esthétisme pour sublimer le végétal. Il est également important de savoir travailler avec rigueur et minutie car les missions confiées requièrent précision et sens de l’organisation. Enfin, le paysagiste professionnel ne travaille pas seul. Il doit montrer un bon esprit d’équipe et de l’aisance relationnelle pour collaborer avec d’autres professionnels et mener à bien le projet.
Portrait de 3 célèbres architectes paysagistes français
Des paysagistes français ont su marquer l’histoire grâce à leur création. Certains ont révolutionné la conception des jardins et créé un véritable style que les étudiants analysent encore aujourd’hui. Leurs noms ont marqué l’histoire. André Le Nôtre, Louis Benech ou encore Gilles Clément, chacun d’entre eux a su imposer son style dans le seul but de mettre en valeur la nature.
André Le Nôtre, le père des jardins à la française
Jardinier du roi Louis XIV, André Le Nôtre est l’auteur des plus beaux jardins du XVIIe siècle. Il a fait de Versailles son chef-d’œuvre absolu en transformant le jardin royal en jardin “à la française”.
Issu d’une famille de jardiniers du roi, André le Nôtre est au service de la monarchie dès le début du XVIIe siècle. Il commence sa carrière en tant que jardinier du frère du roi Louis XII qui lui confie ses jardins de Saint Cloud et du Luxembourg. En 1637, il obtient la survivance de jardinier de son père aux Tuileries. Il y redessine l’espace en créant les allées et les bosquets pour mettre en valeur la perspective sur les Champs Élysées.
Il acquiert une renommée internationale lorsque lui est confiée la réhabilitation des jardins de Vaux le Vicomte. C’est alors que Louis XIV le prend à Versailles, il restera le jardinier du roi de 1662 à 1700. Cette période sera marquée par ses nombreuses réalisations de jardins à la française dont le jardin du château de Versailles est encore aujourd’hui l’emblème.
Le chantier paysager du jardin de Versailles va lui demander près de 20 ans de travail. Il dessine les plans de ces jardins qui ordonnent la nature selon les principes de la géométrie, de l’optique et de la perspective.
Sa renommée devient si importante, qu’on le demande pour créer des jardins à la française partout en France et ailleurs. Il laisse derrière lui de nombreux jardins qu’il est toujours possible de visiter aujourd’hui pour s’imprégner de cet art mêlant nature et géométrie.
Louis Benech, le paysagiste magicien
Louis Benech, architecte paysagiste français, a acquis au fil des ans une réputation internationale. En effet, il a su exporter son art à travers le monde, et a participé à des chantiers paysagistes d’envergure sur 4 continents.
Autodidacte, Louis Benech s’est formé en jardinant et en se documentant sur les plantes. Après des études de Droit, il prend la décision de vivre de sa passion et part travailler en tant qu’ouvrier horticole aux pépinières Hillier en Angleterre. À son retour en France, il prend un poste de jardinier privé en Normandie puis décide d’entamer sa carrière de paysagiste en 1985.
Sa curiosité insatiable pour l’univers des jardins l’a poussé à imaginer et concevoir des espaces verts pour des clients prestigieux à travers le monde. Il a participé à l’aménagement de plus de 300 jardins publics et privés, et doit notamment sa notoriété à la rénovation du jardin des Tuileries en 1990.
Louis Benech est un artiste paysager. Sa première source d’inspiration est la nature. Tel un peintre, il utilise les plantes et les fleurs comme une palette de couleur. Il les dispose à des endroits clés pour apporter de la lumière ou de la profondeur à un lieu. Pour Louis Benech, le jardin doit avant tout être en harmonie avec le lieu qui l’accueille. C’est pourquoi, lorsqu’il entreprend un projet paysagiste, il étudie et s’imprègne de l’histoire du lieu. L’aménagement est alors étudié pour mettre en valeur le patrimoine existant tout en prenant en compte les contraintes de circulation du lieu. Avec le souci de créer des jardins pérennes et une grande préoccupation écologique, il conjugue esthétisme et biodiversité sur chacun de ses projets.
Gilles Clément, vivre avec la nature et non pas contre
Gilles Clément entretient une relation étroite avec la nature et les végétaux. Fervent défenseur de l’environnement, depuis le début de sa carrière, il conçoit tous ses jardins dans le respect de la biodiversité et des écosystèmes. Il participe notamment à l’aménagement du parc André-Citroën à Paris, inauguré en 1992.
Il grandit dans la Creuse où il apprend à travailler la terre : bêcher, semer, récolter sont ses premières expériences de jardinier. Par amour pour la terre et les plantes, Gilles Clément se forme au paysagisme dans le but de sublimer la nature. Il puise son inspiration en entretenant le jardin de sa maison dans la Creuse et en voyageant.
Il aime observer les plantes et n’a pas pour objectif de dompter la nature mais plutôt de la laisser faire. Pour le paysagiste Gilles Clément, le jardin est en perpétuel mouvement et le travail du jardinier consiste à faire avec ce qu’offre la nature. Un espace vert n’a pas vocation à cantonner les plantes dans un lieu précis afin d’organiser une création végétale. Au contraire, un espace vert doit être un champ libre à l’expression de la nature grâce au travail des jardiniers paysagistes.
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