Si des phénomènes météorologiques violents ont pu être constatés depuis toujours dans différentes régions du monde, nous utilisons aujourd’hui le terme de catastrophes climatiques.
Car ces phénomènes météorologiques, non seulement s’intensifient, mais deviennent également plus fréquents, n’épargnant désormais aucune région du monde. Que ce soit en Asie, aux États-Unis ou en Europe, depuis 20 ans maintenant, toutes les populations du monde sont victimes de ces changements climatiques, certaines plus que d’autres.
En 2020, le Bureau des Nations Unies pour la Réduction des Risques de Catastrophes (UNDRR) révélait qu’entre l’année 2000 et 2019, ce ne sont pas moins de 7 348 catastrophes naturelles qui ont été enregistrées. Le double de ce qui avait pu être enregistré entre 1980 et 1999. Laissant au passage de lourdes traces derrières elles, autant sur le plan humain qu’économique.
Mais alors, comment se définit une catastrophe naturelle ? Quelle relation peut-on établir entre réchauffement climatique et catastrophe climatique ? Comment expliquer l’augmentation des catastrophes naturelles et comment lutter contre ce phénomène ? Autant de questions auxquelles nous tenterons de répondre dans cet article.
Catastrophes climatiques : des phénomènes en forte augmentation
Catastrophes climatiques : de quoi parle-t-on ?
En 2016, l’INSEE donnait une définition de catastrophe climatique, aussi appelée catastrophe naturelle. « Une catastrophe naturelle est caractérisée par l’intensité anormale d’un agent naturel […] lorsque les mesures habituelles à prendre pour prévenir ces dommages n’ont pu empêcher leur survenance ou n’ont pu être prises. »
Plus concrètement, une catastrophe naturelle, c’est un aléa climatique brutal et d’une forte intensité qui n’a pu, ni être anticipé, ni contenu par quelques mesures que ce soit. Ces aléas provoquent systématiquement des bouleversements importants et de grands dégâts, matériels et humains. Cela fait partie intégrante des « risques naturels ». Malheureusement, ces dernières années, ces risques naturels ont fortement augmenté et les catastrophes climatiques avec. On peut citer parmi les catastrophes naturelles les inondations, les séismes, les éruptions volcaniques, les incendies, les vagues de chaleur, les ouragans et les cyclones ou encore les tsunamis…
L’une des catastrophes climatiques les plus marquantes de ces 20 dernières années est sans doute le tsunami qui a frappé l’Asie du Sud-Est en 2004. Tout a commencé par un tremblement de Terre sous-marin d’une magnitude de 9 sur l’échelle de Richter. S’en est suivie une vague gigantesque, qui a frappé plusieurs pays : la Malaisie, la Thaïlande, le Sri-Lanka, l’Inde… De nombreuses villes ont alors été dévastées avec un bilan humain dramatique estimé à 220 000 morts. En 2008 et 2010, d’autres catastrophes naturelles, comme le séisme en Haïti, ont été recensées. Elles ont aussi provoqué la mort de plus de 200 000 personnes.
Ces vingt dernières années, les inondations et les tempêtes ont été les catastrophes les plus fréquentes. Néanmoins, selon l’ONU, le problème le plus grave dans le futur sera celui des vagues de chaleur.
5 fois plus de catastrophes naturelles depuis 1970
C’est l’Organisation Météorologique Mondiale qui a fait ce constat. En seulement 50 ans, le nombre de catastrophes climatiques a été multiplié par 5.
Plus concrètement, entre 1970 et 1979, on dénombrait 711 catastrophes exactement. Alors qu’entre 2000 et 2009, il avait été enregistré plus de 3 500 catastrophes naturelles. Une tendance qui a légèrement baissé entre 2010 et 2019, avec 3 156 catastrophes enregistrées, soit encore beaucoup plus que dans les années 1970.
Au total, sur cette période entre 1970 et nos jours, ce sont plus de 11 000 catastrophes naturelles qui ont été répertoriées. Soit plus de la moitié de toutes les catastrophes enregistrées au total dans le monde et ce, en seulement 50 ans. Et ce n’est pas sans un lourd bilan, à la fois humain et économique.
Les sécheresses sont indéniablement les catastrophes naturelles les plus meurtrières. Suivies par les tempêtes, les inondations et les températures extrêmes. Côté économique, les aléas climatiques les plus coûteux ont été les tempêtes et les inondations. Au total, les pertes économiques liées à ces catastrophes ont, elles aussi, augmenté et ont même été multipliées par sept entre les années 1970 et les années 2010 (source Novethic).
Quelles sont les régions du monde les plus touchées par les catastrophes naturelles ?
L’année dernière, l’organisation German Watch publiait son rapport Global Climate Risk Index 2021. Cette analyse permet de connaître les pays les plus touchés et les plus menacés par les catastrophes naturelles.
Ce rapport révèle qu’entre 2010 et 2019, les dix pays les plus affectés par des catastrophes climatiques étaient, dans l’ordre : Puerto Rico, le Myanmar, Haïti, les Philippines, le Mozambique, les Bahamas, le Bangladesh, le Pakistan, la Thaïlande, puis le Népal. Ce classement tient compte des conséquences des catastrophes climatiques sur les différents pays. Toutefois, c’est la première année que l’organisation ne prend pas en compte les données des États-Unis.
Or, si l’on se base sur le nombre de catastrophes naturelles, alors ce sont bien les États-Unis et la Chine qui arrivent en tête de classement, avec respectivement 457 et 424 catastrophes naturelles enregistrées pour chacun des deux pays entre 2010 et 2019.
Ces données révèlent deux choses. La première, c’est que si l’on prend en compte le nombre de catastrophes par pays, huit des dix premiers pays enregistrant le plus grand nombre de catastrophes sont asiatiques. La deuxième, c’est que les conséquences des catastrophes climatiques sont beaucoup plus lourdes sur les pays pauvres ou en développement. C’est ce que révèle le rapport de German Watch, confirmé par Vera Kuenzel, qui a participé à son élaboration : “Les pays pauvres sont plus touchés parce qu’ils sont plus vulnérables aux effets dévastateurs des aléas et ont des capacités plus faibles pour les surmonter”.
Comment agir contre le changement climatique ?
Décryptage de l’impact du réchauffement climatique sur les catastrophes naturelles
Comment le réchauffement climatique agit sur les catastrophes naturelles ?
La question qui se pose est donc la suivante : y a-t-il un lien entre réchauffement climatique et catastrophes climatiques ? Si oui, quel est-il ?
Pour répondre à ces deux questions, nous avons vu émerger ces dernières années de nombreuses « études d’attribution », dont la première a été effectuée en 2015 par le World Weather Attribution (WWA), à l’occasion de la canicule qui a eu lieu en Europe.
Le but de ces études d’attribution est de déterminer si, oui ou non, un évènement climatique extrême a été entraîné par le réchauffement climatique. Et ce, dans les quelques jours qui suivent la catastrophe, donc beaucoup plus rapidement que par le passé.
Mais la grande innovation de ces études d’attribution, c’est qu’au-delà de déterminer la cause de ces catastrophes naturelles, elles permettent de quantifier à quel point le réchauffement climatique a favorisé la catastrophe. C’est ce que souligne Robert Vautard, directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL) : « On ne se contente pas de dire si le réchauffement a rendu plus probable ou plus intense tel événement extrême, on calcule de combien cette probabilité d’occurrence et cette intensité ont été augmentées. ».
Et la réponse est là : oui, le réchauffement climatique provoque des catastrophes naturelles et les accentue. Même si cela n’est pas toujours évident… Car si l’on peut s’attendre à ce que des périodes de canicule extrême provoquent des mégafeux, le lien entre réchauffement climatique et période de gel tardif est moins évident. Pourtant, il est avéré (source Les Echos).
Quels sont les autres facteurs à l’origine de l’augmentation des catastrophes naturelles ?
Au-delà du réchauffement climatique, il existe d’autres facteurs qui peuvent provoquer ces phénomènes, ou du moins expliquer que les bilans humains et matériaux soient si lourds.
Car le choix des lieux où s’implantent les populations, les infrastructures ou les activités humaines est déterminant. Et lorsque cela se fait dans des zones soumises aux aléas naturels, il y a forcément des conséquences.
Aussi, la modification de certains milieux naturels peut également augmenter les dégâts engendrés. On peut donner pour exemple une urbanisation mal réfléchie, la déforestation, la destruction de la biodiversité présente dans certains milieux ou des constructions dans des zones à risques…
Quelles solutions pour lutter contre les catastrophes naturelles ?
Zoom sur le programme des solutions fondées sur la Nature pour lutter contre les changements naturels