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18 mai 2022

Pourquoi avons-nous besoin des abeilles et comment agir pour les protéger ?

Les abeilles sont apparues il y a plus de 100 millions d’années, peu après les premières plantes à fleurs. Ces butineuses ont évolué parallèlement à la flore sauvage, pour former un partenariat idéal, contribuant à la biodiversité végétale.

Les abeilles sont des insectes passionnants à étudier. Elles sont aussi un excellent indicateur de la santé de notre planète. C’est pourquoi leur déclin inquiète les scientifiques. On assiste certaines années à des épisodes de surmortalité inquiétants.

Heureusement, tout n’est pas joué et nous pouvons, chacun à notre niveau, agir pour préserver les abeilles. Au sein d’idverde, nous souhaitons participer à la protection de la biodiversité.

À quoi servent les abeilles ?

Pour beaucoup, les abeilles sont très intéressantes, puisqu’elles produisent un miel savoureux, à étaler sur les crêpes ou pour confectionner pain d’épices, nonnettes et nougat. Mais leur générosité envers l’Homme ne s’arrête pas là.

Des insectes indispensables pour la pollinisation

La pollinisation est le mode de reproduction des végétaux à fleurs. Si elle n’est pas pollinisée, la fleur ne peut pas donner de fruits, ni de graines. Ainsi, une plantation agricole sans abeilles ne donnera pas, ou peu de légumes, de fruits ou de graines. On estime en effet que 80 % des plantes, arbres et fleurs sont pollinisées uniquement par les abeilles. Ces insectes sont donc le garant du contenu de nos assiettes.

Chez de nombreuses espèces végétales, les gamètes mâles se situent sur le pollen, fixé sur les étamines, non mobiles. Pour féconder le pistil d’une autre fleur, le pollen doit être transporté. Il peut l’être par le vent, la gravité ou par un insecte.

Abeilles_pollinisation

Les abeilles sont les reines du transport le pollen. Durant leur vol, les petits poils qui recouvrent leur corps se chargent en électricité statique. Attirée par le nectar sucré, l’abeille arrive dans le cœur de la fleur. Le pollen saute alors littéralement sur l’abeille, aimanté par cette électricité statique. Comme elle butine de fleurs en fleurs, l’abeille rend possible la rencontre des gamètes, tel un Cupidon en tenue jaune et noir. La plante assure ainsi sa descendance et les abeilles nourrissent leur colonie. Une symbiose qui fonctionne depuis des dizaines de milliers d’années.

Les abeilles sont essentielles pour la biodiversité

Les abeilles sont capables de visiter une centaine de fleurs à la suite. Chargés d’une multitude de pollens différents, les pistils femelles sélectionnent ce qui convient le mieux à la survie de leur espèce. Au fil des années, les plantes se reproduisent, évoluent et s’adaptent.

Sans les pollinisateurs, des nombreuses variétés disparaîtraient. L’INRAE, Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, relate les résultats d’une étude qui porte sur le lien entre abeilles et biodiversité. Les résultats mettent en évidence que la chute du nombre de pollinisateurs dans un secteur entraîne l’extinction de dizaines d’espèces végétales.

Sans pollinisateurs, les seules plantes qui pourraient survivre sont celles qui dépendent du vent pour transporter le pollen, soit principalement les céréales. Les pommiers, les fraisiers, le tournesol ou les tomates ont besoin de la visite régulière des insectes pour voir le jour.

À l’inverse, sans biodiversité, comme dans les champs en monoculture intensive, les abeilles ne peuvent pas survivre, affaiblies par un régime trop pauvre.

De grandes productrices de miel

Naturellement, les abeilles fabriquent du miel pour nourrir les larves du couvain, ainsi que pour se nourrir durant l’hiver. À la belle saison, elles consomment directement le nectar. La colonie prévoit toujours de grandes réserves de miel. C’est pourquoi les apiculteurs peuvent en prélever une partie pour notre consommation.

Le miel est fabriqué à partir du nectar, un liquide sucré, contenu dans le pistil. Les abeilles possèdent les glandes et les enzymes qui permettent de transformer le nectar en miel. Elles le stockent dans des alvéoles de cire, que les ouvrières cirières fabriquent elles-mêmes.

Les abeilles vivent en colonie et fonctionnent avec entraide et répartition des tâches. Au fil de sa vie, l’abeille évoluera sur chacune des fonctions, excepté celle de reine, cette dernière étant la seule à pouvoir pondre. L’abeille est tour à tour nettoyeuse, maçon, nourrice, ventileuse, soldat et butineuse.

Par beau temps, elle est capable de travailler 24 heures sur 24.

Une ruche produit ainsi plusieurs dizaines de kilogrammes de miel en une année. Mais comme les abeilles et les larves en consomment pour se nourrir, l’apiculteur prélève en moyenne 20 à 30 kg de miel par ruche et par an. En France, ce n’est pas moins de 45 000 tonnes de miel qui sont récoltées !

Quelles sont les menaces qui pèsent sur les abeilles ?

L’or jaune est en passe de devenir une denrée rare. Les apiculteurs s’inquiètent de constater une surmortalité, 30 % plus élevée ces dernières années, et parlent de “syndrome d’effondrement des colonies”.

Abeille - lavande

Les pesticides, des fléaux pour les abeilles

Certains pesticides sont déjà interdits en France, en plein champ, à cause de leur effet sur les abeilles. En butinant une fleur contaminée au pesticide, l’abeille meurt avant même d’être rentrée à la ruche. Leur nocivité est donc vraiment puissante. C’est le cas en particulier des néonicotinoïdes, presque tous interdits en Europe, car ils dérèglent le système nerveux des abeilles.

Cependant, les fabricants de pesticides parviennent assez rapidement à concevoir de nouveaux produits – nouveaux donc non interdits – mais dont les effets peuvent être aussi dévastateurs.

D’autre part, certaines plantes produisent leur propre insecticide. C’est le cas notamment des OGM. Il y a peu de temps, les scientifiques ont mis en évidence leur dangerosité pour les pollinisateurs.

Grâce aux actions des associations de défense de l’abeille et de l’environnement, la loi adapte les interdictions et les recommandations au fil des résultats de recherche.

Le nouveau tueur d’abeilles : le frelon asiatique

Le frelon asiatique est arrivé accidentellement sur l’Hexagone dans les années 2000. Il s’est très vite adapté et, ces dernières années, sa concentration a augmenté. Or, c’est un grand prédateur des abeilles. Il s’attaque directement aux ouvrières, et s’invite jusqu’à l’intérieur des ruches.

Si vous découvrez un nid de frelons asiatiques, prévenez votre mairie, qui avertira le référent local FREDON. On reconnaît un frelon asiatique à sa taille de 3 cm, l’anneau sur son abdomen et ses pattes bicolores jaunes et noires.

La monoculture, un danger pour les écosystèmes

Les grandes superficies en monoculture sont très néfastes pour les abeilles et pour les écosystèmes en général.

Les abeilles meurent de faim dans ces zones très pauvres en nourriture. Elles ont besoin de différentes protéines, qu’elles puisent dans la variété des pollens. C’est pour cela qu’il est recommandé de réduire les surfaces en monoculture, de conserver les haies naturelles et de laisser des espaces en jachère entre les champs.

Il en va de même dans nos jardins. S’ils ressemblent à des terrains de golf, tondus net, sans arbres ni fleurs “sauvages”, les abeilles ne peuvent y vivre.

A la rencontre de la faune urbaine des villes européennes

Comment agir pour protéger les abeilles ?

Il existe de nombreuses actions simples et agréables à mener, pour favoriser le retour des abeilles.

Cultiver votre jardin pour prendre soin des abeilles

Pour attirer les abeilles, plantez des espèces mellifères et nectarifères : basilic, ciboulette, mélisse, romarin, lavande, thym. Les abeilles, mais aussi tous les membres de votre famille vont se régaler.

Pour nourrir les abeilles dès le printemps, plantez quelques arbres fruitiers.

N’hésitez pas à laisser quelques zones plus libres, comme les haies, les massifs ou les plans d’eau.

Pour vos fleurs et votre potager, prenez le temps d’étudier les associations de plantes et les engrais naturels, comme le purin d’ortie ou de consoude, pour booster vos cultures. Évitez les engrais non compatibles avec l’agriculture biologique ; ils font rarement bon ménage avec les abeilles.

Encourager la pratique d’une agriculture raisonnée grâce au label BeeFriendly

Le label BeeFriendly est né de la volonté de protéger les abeilles et les autres pollinisateurs. Une des causes de la disparition des abeilles est imputée à l’agriculture intensive. Le groupe BeeFriendly informe et soutient les agriculteurs qui souhaitent s’orienter vers une pratique raisonnée et éco-gérée. Cela implique une remise en question de leurs habitudes et des efforts que nous, consommateurs, pouvons soutenir, en choisissant les produits labellisés.

L’association BeeFriendly a mis au point une charte en 27 points. On y trouve, entre autres, une liste noire de pesticides incompatibles avec la bonne santé des pollinisateurs. Les agriculteurs s’engagent à ne pas les utiliser et consentent à des tests inopinés sur leurs cultures.

Par ailleurs, ces professionnels doivent créer un espace favorisant la biodiversité, comme les terres en friche, les haies ou les sous-bois non aménagés.

Plus de 2 000 agriculteurs, conscients des enjeux environnementaux et économiques, ont aujourd’hui le label. N’hésitez pas à en parler à vos magasins préférés, pour qu’ils proposent une sélection BeeFriendly.

Construire un hôtel à insectes

Les abeilles vivent au sein d’un biotope que vous pouvez stimuler facilement, grâce à quelques aménagements.

Les pollinisateurs, comme les papillons ou les bourdons par exemple, favorisent la reproduction des fleurs, qui nourriront à leur tour les abeilles. D’autres insectes nettoient et enrichissent les sols, favorisant ainsi la prolifération des arbres et plantes à fleurs, ou se nourrissent d’indésirables du jardin, comme les pucerons. Tout ce petit monde cohabite et coopère.

Pour les attirer, vous pouvez reproduire leur habitat en créant un hôtel à insectes, avec des matériaux de récupération naturels. Cette activité manuelle est très agréable à mener seul, mais également avec des enfants, des personnes porteuses de handicap ou avec des seniors.

Pour créer les différents abris, vous aurez besoin de branchettes, de tiges de bambou, de petits rondins de bois que vous percerez de trous, de chutes de planches, de briques, de petits pots de fleurs en terre cuite, de foin (herbe sèche) ou de paille. Confectionnez un cadre en bois, avec des compartiments et un toit. N’attendez pas forcément de tout avoir pour vous mettre au travail. Vous pouvez garder quelques sections vides et les remplir plus tard.

Fixez votre hôtel à insectes contre un mur ou sur pilotis, à 20 cm du sol, voire plus haut si vous avez un chien. Vous pouvez laisser libre cours à votre imagination et opter pour des formes originales.

idverde soutient leur installation : nous proposons à nos clients d’installer des hôtels à insectes très esthétiques, au cœur de leur aménagement paysager. Bien en vue, ils suscitent la curiosité des usagers et les sensibilisent à la préservation de la biodiversité, par la même occasion.

Durant l’hiver, laissez un espace plus sauvage, avec quelques branchages et des pierres en tas. Les insectes et les hérissons seront ravis de trouver un abri et sauront remercier votre jardin le printemps venu.

idverde impliquée dans la protection des abeilles sur le chantier du campus de MAAF Assurances – Groupe Covéa à Niort

Nous sommes ravis de constater que de plus en plus de grands groupes sont séduits par nos propositions d’aménagements paysagers éco-responsables.

C’est le cas de notre chantier à Niort, pour MAAF Assurances. Ce qui devait être une simple amélioration du parc du campus s’est transformé en véritable action fédératrice, porteuse de valeurs fortes. L’idée novatrice d’inviter un apiculteur local à poser des ruches au sein du parc a reçu un bel accueil.

idverde montre, encore une fois à travers ce projet, qu’art de vivre et gestion éco-responsable sont pleinement compatibles. Les usagers profitent du miel, mais aussi de la pollinisation des abeilles pour agrémenter le parc : les plantes à fleurs attirent une biodiversité de faune et de flore qui incite au calme et à la contemplation.

Cet aménagement éco-géré, intégrant la préservation des abeilles, éveille la curiosité, questionne, sensibilise et génère des échanges entre les usagers qui s’exportent jusque dans les familles. Pour le groupe MAAF, c’est une belle réussite qui lui donne l’occasion de fédérer ses équipes et de s’engager dans un projet vert de belle envergure.

Conclusion

Dans certaines régions de Chine, l’agriculture intensive aux pesticides a fait disparaître les abeilles. Les agriculteurs doivent tenter de polliniser eux-mêmes les arbres fruitiers en les secouant, pour favoriser la libération du pollen.

Nous n’en sommes pas à ce stade en Europe, mais il manquerait 13 millions de ruches pour assurer la biodiversité et la fécondation des cultures.

Heureusement, nous avons les cartes en main pour favoriser le retour des pollinisateurs.

Les grands groupes, les PME, les ONG et les collectivités peuvent s’inspirer des aménagements idverde pour créer des espaces verts BeeFriendly. Il est aussi possible de s’investir ou de soutenir une association environnementale. Les particuliers peuvent simplement aménager leur balcon ou un espace de leur jardin en prenant soin de favoriser la biodiversité.

Ainsi, les abeilles viendront butiner de plus belle. Elles rempliront nos pots de miel, nos paniers de légumes colorés et nos paysages de fleurs odorantes.

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