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09 juin 2025

Les bonnes nouvelles environnementales du mois

Quelles bonnes nouvelles environnementales, ce mois-ci, témoignent d’une transition écologique désormais tangible en France et à travers le monde ?

Après plusieurs années dominées par les alertes sur le réchauffement climatique et la perte de biodiversité, l’année 2025 apporte des avancées mesurables.

Initiatives politiques ambitieuses, succès de conservation de la biodiversité, avancées technologiques et signaux positifs sur le climat offrent des raisons d’espérer.

Tour d’horizon des actualités positives pour notre planète.

La Norvège protège ses fonds marins de l’exploitation minière

Face aux risques écologiques, la Norvège a décidé de faire une pause historique dans l’exploitation minière de ses fonds marins.

Le gouvernement norvégien, sous la pression des ONG, des scientifiques et d’un parti écologiste minoritaire au Parlement, a ainsi annoncé qu’aucun permis de prospection minière ne serait délivré dans les eaux norvégiennes en 2025.

Initialement, le pays envisageait d’ouvrir plus de 280 000 km² d’océan Arctique à l’extraction de minerais stratégiques (métaux pour batteries, éoliennes, etc.), malgré les menaces pour des écosystèmes marins fragiles.

Cette suspension, arrachée lors des négociations parlementaires sur le budget 2025, constitue une victoire pour la biodiversité sous-marine.

« Nous avons arrêté les projets d’extraction de minerais dans les fonds sous-marins », a déclaré Kirsti Bergstø, la cheffe du Parti socialiste de gauche norvégien, en saluant cette décision.

Même s’il s’agit pour l’instant d’un moratoire temporaire d’un an, ce revirement laisse espérer la réalisation d’études d’impact approfondies et, possiblement, un abandon définitif de l’exploitation minière des océans.

 Il s’agit d’un signal fort en faveur de la préservation des milieux marins et des services écologiques qu’ils rendent (régulation du climat, ressources halieutiques, etc.).

Cela encourage aussi un modèle de transition énergétique respectueux de la nature.

Un accord « historique » pour verdir l’agriculture au Danemark

Le Danemark vient de s’engager sur une trajectoire inédite en Europe, avec l’intention de rendre son agriculture durable et de restaurer ses écosystèmes.

Un accord qualifié d’historique a été conclu fin 2024, entre le gouvernement danois et plusieurs partis, qui fixe des objectifs ambitieux à l’horizon 2045.

Cet accord prévoit notamment de convertir 15 % des terres agricoles en forêts et zones naturelles d’ici à 2045, soit environ 250 000 hectares représentant près d’un milliard d’arbres à planter.

Un tel effort de reboisement rendra au passage environ 10 % de la superficie totale du pays à la nature, dans un pays où l’agriculture occupe aujourd’hui plus de la moitié du territoire.

Parallèlement, le Danemark instaurera la première taxe carbone au monde sur les émissions du bétail, afin d’inciter les éleveurs à réduire l’empreinte carbone de l’agriculture animale.

Les fonds collectés par cette taxe seront en partie redistribués pour aider les agriculteurs à investir dans des pratiques plus vertueuses.

Enfin, une enveloppe de 43 milliards de couronnes (5,8 milliards d’euros) est allouée à la dépollution des fjords et des eaux côtières, gravement touchés par l’excès d’engrais agricoles.

Bien que certaines voix militantes jugent ces mesures encore insuffisantes, elles marquent néanmoins un tournant majeur en faveur de la biodiversité et de la transition climatique.

Comme l’a souligné le quotidien Politiken, « les prochaines générations se souviendront du 18 novembre 2024 » (date de l’accord) tant cette décision prépare un avenir plus vert pour nos enfants et nos petits-enfants”.

Le Danemark ouvre ainsi la voie à une agriculture conciliant production, protection de la nature et lutte contre la pollution climatique.

L’Inde double sa population de tigres en dix ans

La biodiversité peut de nouveau prospérer de manière spectaculaire lorsque des mesures fortes sont déployées sur le terrain.

L’Inde en fournit la preuve éclatante.

En un peu plus d’une décennie, le nombre de tigres sauvages y a doublé, passant d’environ 1 700 individus en 2010 à près de 3 700 en 2022.

Ce succès, officialisé par une étude scientifique parue début 2025 dans la revue Science, fait de l’Inde le refuge de 75 % des tigres mondiaux.

Autrefois en voie critique d’extinction, le tigre du Bengale voit donc sa population reprendre des forces grâce aux efforts de conservation sans précédent menés dans le pays.

Selon les auteurs de l’étude, dirigée par le Dr Yadvendradev Jhala (Wildlife Institute of India), ce résultat a été obtenu par une combinaison de mesures : lutte anti-braconnage intensive, protection stricte des habitats naturels, maintien d’une base de proies suffisante pour les grands fauves et réduction des conflits entre tigres et populations locales.

Fait notable, ces programmes de conservation ont également bénéficié aux communautés humaines vivant aux abords des réserves. Ceci via l’essor d’un écotourisme responsable et des initiatives de développement local.

« Ce succès offre des leçons importantes aux autres pays abritant des tigres, en montrant que la protection de la biodiversité peut aller de pair avec le bien-être des populations locales » conclut l’étude.

Bien qu’il y ait encore beaucoup d’obstacles à surmonter pour garantir la survie du tigre en Asie, le cas de l’Inde prouve que l’extinction prévisible d’une espèce emblématique n’est pas inéluctable.

Il s’affirme comme un vecteur d’espoir pour la conservation de la biodiversité à l’échelle mondiale.

Les énergies renouvelables dépassent enfin le charbon

La transition énergétique franchit un cap historique en 2025.

Pour la première fois, les énergies renouvelables deviennent la première source de production d’électricité dans le monde, devant le charbon.

D’après les projections de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la capacité mondiale installée en solaire, éolien, hydraulique et autres renouvelables progresse si rapidement qu’elle devrait dépasser la production charbonnière dès le début de cette année.

Cette bascule s’explique par une accélération sans précédent des investissements verts depuis deux ans.
La crise climatique et les exigences de sécurité énergétique ont en effet poussé de nombreux pays à massifier les projets solaires et éoliens, d’autant plus que leurs coûts ont chuté.

« Le monde s’apprête à ajouter autant de capacité renouvelable sur les cinq prochaines années qu’il en a installé au cours des vingt dernières », souligne le Dr Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE, qui y voit un « tournant historique vers un système énergétique plus propre et plus sûr ». Exemple significatif d’innovation technologique et de progrès efficace à grande échelle.

En 2025, les renouvelables devraient donc assurer plus d’un tiers de l’électricité mondiale et reléguer ainsi le charbon (énergie la plus polluante) au second rang.

Cette tendance, tirée principalement par l’essor du solaire photovoltaïque, pourrait s’amplifier dans les années à venir.

L’AIE prévoit en effet que le solaire deviendra la principale source d’électricité mondiale d’ici à 2027.
Franchir cette étape est un symbole encourageant dans la bataille contre le changement climatique.

Il semble donc que la décarbonation du secteur électrique soit engagée de manière irréversible. Elle contribuera à réduire les émissions de CO et la pollution de l’air à long terme.

Les spécialistes soulignent cependant la nécessité de poursuivre les efforts (stockage d’énergie, réseaux intelligents, etc.) pour consolider cette transition. Et remplacer complètement les énergies fossiles par des solutions durables.

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Des signaux rassurants pour les ressources d’eau en France

Bonne nouvelle sur le front de l’adaptation au climat.

Après plusieurs années de sécheresses préoccupantes, la situation hydrologique en France s’est nettement améliorée à la sortie de l’hiver.

Les précipitations automnales et hivernales abondantes ont en effet permis une recharge efficace des nappes phréatiques sur une large partie du territoire.

Au 1er janvier 2025, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) indiquait ainsi que 65 % des nappes affichaient un niveau supérieur à la normale saisonnière.

Ce taux, exceptionnellement élevé, traduit des réserves d’eau souterraine reconstituées dans de nombreuses régions.

Il offre également un répit bienvenu après les déficits des années précédentes.

« La situation est très satisfaisante sur une grande partie du territoire, avec 61 % des niveaux au-dessus des normales mensuelles », souligne le BRGM tout en notant que seules quelques zones (Roussillon, Corse) restent déficitaires.

Les pluies de début janvier ont poursuivi cette tendance, si bien que les experts espèrent des niveaux d’eau suffisants au printemps 2025 pour alimenter les cours d’eau, l’agriculture et les usages urbains sans tensions majeures.

Bien sûr, la vigilance demeure de mise.

Cet « hiver pluvieux » ne garantit pas qu’il n’y aura pas de sécheresse estivale et le changement climatique impose de poursuivre les efforts d’économie d’eau et de gestion durable des ressources.

Néanmoins, ce retour des nappes phréatiques à des niveaux satisfaisants constitue une bouffée d’oxygène pour les écosystèmes aquatiques, l’agriculture et l’approvisionnement en eau potable.

Il est aussi la preuve qu’une gestion préventive (restrictions en période critique, aménagements pour augmenter l’infiltration, etc.) peut renforcer la résistance climatique des territoires.

Forte baisse de la déforestation en Amazonie

L’Amazonie envoie enfin un signal d’espoir.

La destruction de la plus grande forêt tropicale du monde a nettement ralenti.

Les derniers rapports indiquent qu’au Brésil, la déforestation amazonienne a reculé d’environ 32 % en 2024 par rapport à 2023, atteignant son niveau le plus bas depuis au moins six ans.

D’après les données du système de surveillance brésilien (MapBiomas), c’est la première fois depuis 2018 qu’une baisse généralisée est observée sur l’ensemble des grands biomes1 du pays (Amazonie, Cerrado, etc.).

Ce net progrès coïncide avec le retour au pouvoir du président Luiz Inácio Lula da Silva, qui a fait de la protection de l’Amazonie une priorité nationale.

Concrètement, le gouvernement brésilien a renforcé la surveillance des défrichements illégaux, augmenté les moyens des agences environnementales et multiplié les opérations contre l’exploitation forestière et minière clandestines.

Parallèlement, des initiatives de reboisement et de développement durable pour les communautés locales ont été relancées. Les effets ne se sont pas fait attendre.

1,24 million d’hectares de forêts ont été épargnés en 2024 par rapport à l’année précédente.

Les experts soulignent qu’il s’agit de la deuxième année consécutive de décrue de la déforestation au Brésil, inversion de tendance après une période de hausse alarmante.

Si plus de 3,4 millions d’hectares ont encore disparu en 2024 (l’équivalent de 8 000 terrains de football par jour), ce ralentissement apporte une lueur d’espoir pour le climat et la biodiversité.

Préserver la forêt amazonienne limite effectivement l’impact environnemental global et protège une riche diversité biologique.

La communauté internationale salue donc ce tournant positif. Il rappelle qu’avec de la volonté politique, des financements adéquats et l’appui des peuples autochtones, il est possible de freiner la destruction de la nature à grande échelle.

Le défi reste immense d’ici l’atteinte de l’objectif affiché par le Brésil d’éradiquer la déforestation illégale d’ici à 2030.

Mais la trajectoire prise en 2024-2025 est résolument encourageante.

Vers une dynamique mondiale renforcée

Ces avancées consolident une dynamique européenne et mondiale de transition écologique.

Elles démontrent qu’une action climatique rigoureuse génère également des bénéfices socio-économiques : attractivité territoriale, emplois verts, amélioration de la qualité de vie en ville comme dans les espaces récréatifs.

Dans les villes de Paris et Lyon, de nouvelles lignes de transport nocturne 100 % électriques ont été déployées depuis février 2025 : elles réduisent la consommation de carburants fossiles et l’empreinte écologique des déplacements urbains la nuit.

La multiplication des programmes de génie écologique, d’aménagement paysager durable et de rénovation bas-carbone renforce la résilience climatique de nos infrastructures.

Optimiser la gestion de l’eau, stocker le carbone dans des sols vivants et favoriser la biodiversité urbaine permet aux acteurs publics et privés de réduire largement la pollution.

Mais aussi d’atteindre plus rapidement leurs objectifs de développement durable.

Ces résultats constituent un exemple d’engagement conjoint entre entreprises publiques, collectivités et citoyens. Pour la transition énergétique et pour la préservation de l’environnement à l’échelle mondiale.

Pour conclure

De l’Amazonie à l’Himalaya, de l’océan Arctique aux campagnes danoises, ces bonnes nouvelles environnementales montrent que des progrès réels sont en cours aux quatre coins du globe.

Des décisions politiques courageuses protègent ainsi des écosystèmes menacés.
Des efforts de conservation permettent à des espèces emblématiques de rebondir et la transition écologique s’accélère dans le secteur de l’énergie comme dans l’aménagement des territoires.

Bien sûr, le chemin reste encore long avant d’atteindre un modèle véritablement durable.

Cependant, chaque avancée concrète contribue à bâtir un avenir plus vert.

Ces signaux encourageants de début d’année alimentent l’optimisme et la prise de bonnes résolutions .

Chez idverde, nous encourageons  ces dynamiques vertueuses à s’amplifier dans les mois et années à venir.

Les « bonnes nouvelles environnementales du mois »” pourraient donc se pérenniser r en réalités durables.

1 Un biome est une très vaste zone géographique caractérisée par des conditions climatiques homogènes.

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