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23 octobre 2023

Quelles solutions énergétiques pour atteindre la neutralité carbone en 2050 ?

En décembre 2015, 183 pays adoptent l’accord de Paris lors de la COP21. Parmi les objectifs de cet engagement international historique, la neutralité carbone à horizon 2050 fait figure de défi majeur. Définition, objectifs, enjeux, bilans, solutions… idverde vous explique tout sur la neutralité carbone !

Mieux comprendre comment atteindre la neutralité carbone

Qu’est-ce que la neutralité carbone ?

La neutralité carbone, aussi appelée neutralité climatique ou zéro émission nette, est un concept environnemental et économique visant à limiter le dérèglement climatique.

La neutralité carbone fait référence à une situation dans laquelle les émissions nettes de gaz à effet de serre (GES) issues des activités humaines sont réduites à un niveau aussi bas que possible. Pour cela, la balance entre les émissions de GES issues des activités humaines et les quantités absorbées dans l’atmosphère doivent être équivalentes.

Quels sont les objectifs de la neutralité carbone ?

Les objectifs de la neutralité carbone sont multiples et ambitieux, mais varient de quelques années selon les différents pays. Ils visent à réduire de manière significative l’impact des activités humaines sur le changement climatique.

L’objectif ultime de la neutralité carbone est de limiter les effets du changement climatique et de maintenir le réchauffement global en dessous de seuils critiques, préservant ainsi notre planète pour les générations futures.

Premièrement, cette initiative a pour but de limiter l’élévation de la température mondiale en dessous de niveaux critiques et irréversibles, comme le prévoit l’Accord de Paris.

En 2015, le cap fixé lors de cet accord à l’occasion de la COP21 consistait à tout faire pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels, voire de viser 1,5° si possible.

En réduisant les émissions de GES à un niveau nettement inférieur, la neutralité carbone vise à stabiliser le climat et à réduire les impacts dévastateurs du changement climatique tels que les phénomènes météorologiques extrêmes, la montée du niveau de la mer ou encore la perte de biodiversité.

Un autre des objectifs de la neutralité carbone vise à encourager l’innovation et le développement de technologies durables, créant ainsi de nouvelles opportunités économiques et des emplois dans le secteur des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et d’autres domaines connexes.

Les enjeux de la neutralité carbone en 2050

Les enjeux de la neutralité carbone d’ici à 2050 sont d’une ampleur considérable. Dictés par l’urgence climatique, ils impliquent la nécessité d’une transformation rapide et profonde de nos sociétés.

Le premier enjeu de la neutralité carbone est bien entendu climatique : maintien de la température en dessous des 2 °C, atténuation des évènements climatiques extrêmes.

Le second volet d’enjeux de la neutralité carbone est d’ordre social, économique et civilisationnel. En effet, les experts du climat (GIEC) indiquent très clairement, au fil de leurs différents rapports, que le changement climatique menace très clairement la survie des écosystèmes et de l’espèce humaine, d’où la nécessité de la neutralité carbone pour freiner ce processus.

Des transitions énergétiques majeures vers des sources d’énergie décarbonées sont alors nécessaires (solaire, éolienne, nucléaire…), notamment dans des secteurs tels que l’agriculture, l’énergie, le bâtiment, les transports et l’industrie.

De plus, la transition vers la neutralité carbone exige des investissements massifs dans la recherche, le développement et le déploiement de nouvelles technologies durables.

La transition vers la neutralité carbone doit également veiller à rester juste et inclusive, évitant des impacts disproportionnés sur les communautés vulnérables et les travailleurs des industries en déclin.

Cela nécessite des politiques qui garantissent une transition juste, permettent d’améliorer l’efficacité énergétique et la rénovation passoires thermiques, tout en soutenant la reconversion des régions et secteurs les plus touchés.

Enfin, il y a l’enjeu de la coopération internationale. Atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 impose une action coordonnée à l’échelle mondiale. Autrement dit, tous les pays doivent collaborer d’égal à égal, partager les meilleures pratiques et technologies tout en fournissant un financement adéquat aux pays en développement.

Les premiers bilans de la neutralité carbone

Des progrès fragiles pour atteindre la neutralité carbone

Tous les pays du monde ne sont pas égaux en ce qui concerne les progrès pour atteindre la neutralité carbone.

Par exemple, les émissions de GES de la France ont baissé de 28 % entre 1990 et 2020.

Alors que l’objectif à l’horizon 2030 qui visait – 40 % par rapport à 1990 semblait atteignable, celui-ci vient d’être rehaussé par l’Union Européenne dans le cadre du plan « Fit for 55 »

L’UE et ses États membres qui avaient collectivement réduit leurs émissions de plus de 33 % entre 1990 et 2020, poussent maintenant cet objectif plus loin à – 55 % d’émissions de GES d’ici à 2030.

Autrement dit, la France, avec une baisse de 28 % de ses émissions en 30 ans, doit réitérer cette performance pour atteindre le total de – 55 %, mais cette fois-ci dans les 7 ans à venir (2030).

Enfin, même si l’empreinte carbone de la France et de l’UE a baissé durant les dernières décennies, le bilan des grandes puissances super-émettrices n’est pas aussi reluisant. Des pays comme la Chine (1ʳᵉ émettrice de CO2 au monde), ou encore l’Inde (3ᵉ) voient leurs émissions augmenter d’année en année malgré une politique plus favorable aux énergies vertes.

En effet, le bilan carbone des émissions mondiales atteint 36,8 Gt en 2022, contre environ 20 Gt au début des années 1990, soit une augmentation de près de 100 % durant cette même période.

Enfin, à l’heure actuelle, les puits de carbone naturels (essentiellement les océans, forêts et sols) n’absorberaient qu’approximativement 50 % des émissions de GES issues des activités humaines.

Des progrès localisés seulement dans certaines régions et donc fragiles à l’échelle mondiale, qui font redouter aux scientifiques un scénario dépassant les 2 °C d’augmentation.

Vers une évolution de la consommation et de la production d’énergie

Le domaine de la production énergétique est d’un des plus importants lorsque nous parlons d’émission de GES.

À l’échelle mondiale, la part des émissions dues à la production d’électricité représentait 42 % des sources d’émissions, devant les transports (22 %) et la construction (20 %).

À l’échelle de l’UE, ce secteur représente par exemple plus de 23 % des émissions de GES , devant les transports (23 %), les ménages, commerces et institutions (15 %), le secteur de la construction (12 %) ou encore l’agriculture (11 %).

Dans cette optique, la transformation de nos modes de production et de consommation énergétiques est l’un des principaux leviers pour réduire nos émissions de GES.

En termes de production, le changement nécessaire consiste à décarboner au maximum notre mix énergétique.

Autrement dit, ce type de mesure consiste à remplacer les sources de production qui sont actuellement majoritairement carbonées ou issues d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel), par des énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse, hydraulique…).

En 2019, le mix énergétique mondial était encore largement dominé par les énergies fossiles, à plus de 80 %. En France, celui-ci est plus bas (environ 45 %), notamment grâce au parc nucléaire français (40 % du mix).

Le second levier concerne la consommation énergétique. En association avec le premier, les mesures qui favorisent la sobriété énergétique sont privilégiées.

Afin de réduire notre consommation énergétique, plusieurs mesures sont à notre disposition.

Nous pensons ici à l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments, à l’optimisation du chauffage, à l’amélioration de l’offre de transport en commun et de mobilité douce, ou encore à l’utilisation d’éclairages et d’appareils à faible consommation.

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La capacité des industriels à atteindre la neutralité carbone en 2050

L’industrie a aussi son rôle à jouer lorsqu’il est question de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Comme évoqué précédemment, le secteur de l’industrie représente approximativement 20 % des émissions de GES en France.

Malgré des progrès déjà importants depuis 1990 dans ce secteur, l’objectif de la neutralité carbone à horizon 2050 exige d’aller plus loin dans cette direction.

Pour cela, et dans le cadre de la Stratégie Bas Carbone du gouvernement français. Plusieurs mesures sont en cours de déploiement pour atteindre la neutralité carbone en 2050 :

  • La construction d’infrastructures bas-carbone : nouvelles centrales électriques, circuits d’approvisionnements en biomasse, “hubs” de production d’hydrogène,
  • Décarbonation des procédés et outils fonctionnant à base d’énergie fossile : via l’électrification, l’utilisation de la biomasse ou de l’hydrogène,
  • Le renforcement de l’efficacité énergétique : utilisation de matériaux à faibles émissions, notamment dans le secteur de la construction,
  • La création et le développement et technologie de capture, de transport et de stockage du carbone : “carboducs” pour transporter et stocker le carbone sous terre.

En coordination avec l’État, les 50 sites industriels français les plus émetteurs s’engagent dans une stratégie visant à réduire leurs émissions de GES par deux d’ici à 2030, notamment en s’appuyant sur les moyens évoqués ci-dessus.

Neutralité carbone : tour d’horizon des meilleures initiatives pour réduire nos émissions de CO²

Zoom sur 2tonnes, un atelier immersif afin d’agir ensemble sur le climat

2tonnes est une organisation qui propose des ateliers immersifs aux entreprises, dans le milieu associatif, dans l’enseignement supérieur ou dans le secteur public afin d’agir pour le climat.

Pourquoi le nom 2tonnes ?

Comme nous l’avons découvert au fil de cet article, atteindre la neutralité carbone nécessite une transformation rapide et profonde de nos sociétés.

En plus de ces actions collectives, chaque individu a aussi son rôle à jouer pour tendre vers la neutralité carbone.

En effet, les calculs des émissions de CO2 s’appliquent également à chaque citoyen, avec des moyennes disparates en fonction des pays.

Concrètement, ces chiffres se situent entre 14 tonnes et 20 de CO2 par an / personne pour les États-Unis, entre 8 et 10 tonnes de moyenne pour la Chine, 7,2 tonnes de moyenne pour les pays de l’Union Européenne, tandis que la moyenne mondiale est de 6,1 tonnes.

En France, les émissions par personne et par an se situent entre 6,2 (Eurostat) et 9,5 (2tonnes.org) de tonnes de CO2 par français.

Pour atteindre d’une part la neutralité carbone à horizon 2050, mais aussi maintenir l’augmentation de la température globale en dessous des 2 °C, plusieurs sources indiquent que chaque habitant de la planète doit idéalement fixer son taux d’émissions de GES autour de 2 tonnes / an, d’où le nom de l’organisation.

Pourquoi et comment réduire efficacement notre consommation énergétique ?

Comment fonctionne l’atelier 2tonnes ?

2tonnes est structurée autour de 2 organisations : 2tonnes Compagnie – Entreprise de l’Économie Sociale et Solidaire et l’Association loi 1901 2tonnes.

L’organisation organise des ateliers, animés par une ou plusieurs personnes et d’une durée avoisinant les 3 heures, pour des groupes allant de 6 à 15 personnes.

Les ateliers consistent à calculer l’empreinte carbone de chacun, puis l’empreinte carbone de l’entreprise ou du collectif en question.

Ensuite, à l’aide de différentes séries de cartes d’actions et de données scientifiques d’organismes reconnus, l’atelier a pour but d’offrir des solutions individuelles et collectives aux participants afin de réduire leur empreinte et donc d’agir pour le climat.

Les limites pour atteindre la neutralité carbone en 2050

Malgré les bonnes intentions émises par l’objectif de neutralité carbone à horizon 2050, plusieurs limites et critiques sont pointées par différents acteurs :

  • Le CO2 n’est pas le seul gaz à effet de serre qui doit être ciblé,
  • Le changement climatique et ses conséquences perdureront même si cet objectif est atteint,
  • Le flou sémantique entre absorption et séquestration du CO2 entretient une forme de confusion et de perte de crédibilité des mesures,
  • Si cette stratégie n’est pas appliquée de manière coordonnée à l’échelle de la planète, il y a peu de chances qu’elle soit un franc succès.

Conclusion

La neutralité carbone est un objectif climatique d’envergure adopté lors de la COP21, dans le cadre de l’accord de Paris.

La neutralité carbone, ou zéro émission nette, vise à trouver un équilibre entre les émissions de GES issue des activités humaines et les compensations, absorptions ou séquestrations de ces émissions grâce aux puits de carbone, naturels ou artificiels.

Pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et lutter contre le changement climatique, une transformation rapide et profonde de nos sociétés et de nos modes de vie est nécessaire.

Ceci passe notamment par la transition énergétique dans les principaux secteurs émetteurs, l’amélioration de l’efficacité énergétique et la rénovation des bâtiments ou encore le développement de nouvelles technologies de captage et de stockage du carbone.

idverde Entreprise Citoyenne et Responsable

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