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24 mai 2022

Dérèglement climatique : que faire face à l’inquiétante augmentation des catastrophes climatiques ?

Si des phénomènes météorologiques violents ont pu être constatés depuis toujours dans différentes régions du monde, nous utilisons aujourd’hui le terme de catastrophes climatiques.

Car ces phénomènes météorologiques, non seulement s’intensifient, mais deviennent également plus fréquents, n’épargnant désormais aucune région du monde. Que ce soit en Asie, aux États-Unis ou en Europe, depuis 20 ans maintenant, toutes les populations du monde sont victimes de ces changements climatiques, certaines plus que d’autres.

En 2020, le Bureau des Nations Unies pour la Réduction des Risques de Catastrophes (UNDRR) révélait qu’entre l’année 2000 et 2019, ce ne sont pas moins de 7 348 catastrophes naturelles qui ont été enregistrées. Le double de ce qui avait pu être enregistré entre 1980 et 1999. Laissant au passage de lourdes traces derrières elles, autant sur le plan humain qu’économique.

Mais alors, comment se définit une catastrophe naturelle ? Quelle relation peut-on établir entre réchauffement climatique et catastrophe climatique ? Comment expliquer l’augmentation des catastrophes naturelles et comment lutter contre ce phénomène ? Autant de questions auxquelles nous tenterons de répondre dans cet article.

Catastrophes climatiques : des phénomènes en forte augmentation

Catastrophes climatiques : de quoi parle-t-on ?

En 2016, l’INSEE donnait une définition de catastrophe climatique, aussi appelée catastrophe naturelle. « Une catastrophe naturelle est caractérisée par l’intensité anormale d’un agent naturel […] lorsque les mesures habituelles à prendre pour prévenir ces dommages n’ont pu empêcher leur survenance ou n’ont pu être prises. »

Plus concrètement, une catastrophe naturelle, c’est un aléa climatique brutal et d’une forte intensité qui n’a pu, ni être anticipé, ni contenu par quelques mesures que ce soit. Ces aléas provoquent systématiquement des bouleversements importants et de grands dégâts, matériels et humains. Cela fait partie intégrante des « risques naturels ». Malheureusement, ces dernières années, ces risques naturels ont fortement augmenté et les catastrophes climatiques avec. On peut citer parmi les catastrophes naturelles les inondations, les séismes, les éruptions volcaniques, les incendies, les vagues de chaleur, les ouragans et les cyclones ou encore les tsunamis…

L’une des catastrophes climatiques les plus marquantes de ces 20 dernières années est sans doute le tsunami qui a frappé l’Asie du Sud-Est en 2004. Tout a commencé par un tremblement de Terre sous-marin d’une magnitude de 9 sur l’échelle de Richter. S’en est suivie une vague gigantesque, qui a frappé plusieurs pays : la Malaisie, la Thaïlande, le Sri-Lanka, l’Inde… De nombreuses villes ont alors été dévastées avec un bilan humain dramatique estimé à 220 000 morts. En 2008 et 2010, d’autres catastrophes naturelles, comme le séisme en Haïti, ont été recensées. Elles ont aussi provoqué la mort de plus de 200 000 personnes.

Ces vingt dernières années, les inondations et les tempêtes ont été les catastrophes les plus fréquentes. Néanmoins, selon l’ONU, le problème le plus grave dans le futur sera celui des vagues de chaleur.

5 fois plus de catastrophes naturelles depuis 1970

C’est l’Organisation Météorologique Mondiale qui a fait ce constat. En seulement 50 ans, le nombre de catastrophes climatiques a été multiplié par 5.

Plus concrètement, entre 1970 et 1979, on dénombrait 711 catastrophes exactement. Alors qu’entre 2000 et 2009, il avait été enregistré plus de 3 500 catastrophes naturelles. Une tendance qui a légèrement baissé entre 2010 et 2019, avec 3 156 catastrophes enregistrées, soit encore beaucoup plus que dans les années 1970.

Au total, sur cette période entre 1970 et nos jours, ce sont plus de 11 000 catastrophes naturelles qui ont été répertoriées. Soit plus de la moitié de toutes les catastrophes enregistrées au total dans le monde et ce, en seulement 50 ans. Et ce n’est pas sans un lourd bilan, à la fois humain et économique.

Les sécheresses sont indéniablement les catastrophes naturelles les plus meurtrières. Suivies par les tempêtes, les inondations et les températures extrêmes. Côté économique, les aléas climatiques les plus coûteux ont été les tempêtes et les inondations. Au total, les pertes économiques liées à ces catastrophes ont, elles aussi, augmenté et ont même été multipliées par sept entre les années 1970 et les années 2010 (source Novethic).

Quelles sont les régions du monde les plus touchées par les catastrophes naturelles ?

L’année dernière, l’organisation German Watch publiait son rapport Global Climate Risk Index 2021. Cette analyse permet de connaître les pays les plus touchés et les plus menacés par les catastrophes naturelles.

Ce rapport révèle qu’entre 2010 et 2019, les dix pays les plus affectés par des catastrophes climatiques étaient, dans l’ordre : Puerto Rico, le Myanmar, Haïti, les Philippines, le Mozambique, les Bahamas, le Bangladesh, le Pakistan, la Thaïlande, puis le Népal. Ce classement tient compte des conséquences des catastrophes climatiques sur les différents pays. Toutefois, c’est la première année que l’organisation ne prend pas en compte les données des États-Unis.

Or, si l’on se base sur le nombre de catastrophes naturelles, alors ce sont bien les États-Unis et la Chine qui arrivent en tête de classement, avec respectivement 457 et 424 catastrophes naturelles enregistrées pour chacun des deux pays entre 2010 et 2019.

Ces données révèlent deux choses. La première, c’est que si l’on prend en compte le nombre de catastrophes par pays, huit des dix premiers pays enregistrant le plus grand nombre de catastrophes sont asiatiques. La deuxième, c’est que les conséquences des catastrophes climatiques sont beaucoup plus lourdes sur les pays pauvres ou en développement. C’est ce que révèle le rapport de German Watch, confirmé par Vera Kuenzel, qui a participé à son élaboration : “Les pays pauvres sont plus touchés parce qu’ils sont plus vulnérables aux effets dévastateurs des aléas et ont des capacités plus faibles pour les surmonter”.

Comment agir contre le changement climatique ?  

Décryptage de l’impact du réchauffement climatique sur les catastrophes naturelles

Comment le réchauffement climatique agit sur les catastrophes naturelles ?

La question qui se pose est donc la suivante : y a-t-il un lien entre réchauffement climatique et catastrophes climatiques ? Si oui, quel est-il ?

Pour répondre à ces deux questions, nous avons vu émerger ces dernières années de nombreuses « études d’attribution », dont la première a été effectuée en 2015 par le World Weather Attribution (WWA), à l’occasion de la canicule qui a eu lieu en Europe.

Le but de ces études d’attribution est de déterminer si, oui ou non, un évènement climatique extrême a été entraîné par le réchauffement climatique. Et ce, dans les quelques jours qui suivent la catastrophe, donc beaucoup plus rapidement que par le passé.

Mais la grande innovation de ces études d’attribution, c’est qu’au-delà de déterminer la cause de ces catastrophes naturelles, elles permettent de quantifier à quel point le réchauffement climatique a favorisé la catastrophe. C’est ce que souligne Robert Vautard, directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL) : « On ne se contente pas de dire si le réchauffement a rendu plus probable ou plus intense tel événement extrême, on calcule de combien cette probabilité d’occurrence et cette intensité ont été augmentées. ».

Et la réponse est là : oui, le réchauffement climatique provoque des catastrophes naturelles et les accentue. Même si cela n’est pas toujours évident… Car si l’on peut s’attendre à ce que des périodes de canicule extrême provoquent des mégafeux, le lien entre réchauffement climatique et période de gel tardif est moins évident. Pourtant, il est avéré (source Les Echos).

Quels sont les autres facteurs à l’origine de l’augmentation des catastrophes naturelles ?

Au-delà du réchauffement climatique, il existe d’autres facteurs qui peuvent provoquer ces phénomènes, ou du moins expliquer que les bilans humains et matériaux soient si lourds.

Car le choix des lieux où s’implantent les populations, les infrastructures ou les activités humaines est déterminant. Et lorsque cela se fait dans des zones soumises aux aléas naturels, il y a forcément des conséquences.

Aussi, la modification de certains milieux naturels peut également augmenter les dégâts engendrés. On peut donner pour exemple une urbanisation mal réfléchie, la déforestation, la destruction de la biodiversité présente dans certains milieux ou des constructions dans des zones à risques…

Quelles solutions pour lutter contre les catastrophes naturelles ?

Zoom sur le programme des solutions fondées sur la Nature pour lutter contre les changements naturels

Quoi de mieux et de plus logique que de trouver des solutions issues elles-mêmes de la nature pour lutter contre ces catastrophes climatiques ? C’est ce qu’a fait le Comité Français de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), en publiant un document intitulé « Les solutions fondées sur la Nature pour lutter contre les changements climatiques et réduire les risques naturels en France ».

Dans ce document, L’UICN définit les solutions fondées sur la Nature comme « les actions visant à protéger, gérer de manière durable et restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés pour relever directement les défis de société de manière efficace et adaptive, tout en assurant le bien-être humain et en produisant des bénéfices pour la biodiversité. […] Les Solutions fondées sur la Nature représentent une alternative économiquement viable et durable, souvent moins coûteuse à long terme que des investissements technologiques ou la construction et l’entretien d’infrastructures. La mise en place de ces solutions flexibles et adaptables permet également d’éviter les impacts sur les milieux naturels liés aux infrastructures d’ingénierie classique et d’intervenir en adaptant les actions menées aux incertitudes climatiques. ».

restauration ruisseau - réserve naturelle

Ces solutions se basent donc sur les écosystèmes, la clé de la protection contre les aléas climatiques. Ils donnent d’ailleurs des exemples comme la restauration de tourbières, de milieux humides ou de bassins aquatiques, entre autres…

Square V. Woolf - réhabilitation ancien hangar produits toxiques

 

Lutter contre l’imperméabilisation des sols pour réduire le risque d’inondations

Les zones urbaines se sont fortement développées ces 50 dernières années. Aujourd’hui en Europe, environ 75 % de la population vit dans ces zones urbaines. Et qui dit ville, dit béton. Ce sont donc des zones où l’imperméabilisation des sols est très développée, ce qui augmente fortement le risque d’inondations.

Pour lutter contre ce phénomène, la Commission Européenne avait déjà publié, en 2012, un document résumant les bonnes pratiques pour lutter contre cette imperméabilisation des sols. Parmi les solutions, une artificialisation des terres limitées, une réhabilitation des friches industrielles ou encore des constructions plus durables et une meilleure gestion de l’eau… Des exemples concrets qui ont déjà été mis en place un peu partout en Europe ! Pour découvrir toutes les solutions, cliquez ici.

Agir pour ralentir le réchauffement climatique

Bien sûr, la solution la plus évidente pour lutter contre les catastrophes naturelles, c’est aussi d’agir pour ralentir le réchauffement climatique, qui, nous l’avons vu, est étroitement lié à la multiplication de ces catastrophes.

Pour ralentir ce processus, il faudrait pouvoir contenir la hausse des températures en dessous de 1,5° d’ici la fin du siècle.

Pour y arriver, il faudrait, comme l’indique Greenpeace, sortir des énergies fossiles pour leur préférer les énergies renouvelables. Mais aussi protéger nos forêts, soutenir la diplomatie climatique… Si certaines actions sont déjà engagées en ce sens, il faut continuer et intensifier les efforts. De façon plus générale, il faut repenser nos modèles sociétaux et économiques pour tendre à plus de sobriété dans nos modes de consommation.

C’est la clé pour stopper ces catastrophes climatiques mais aussi pour protéger l’environnement et préserver notre planète.

Conclusion

Les catastrophes naturelles ont toujours existé. Néanmoins, ces 50 dernières années, le rythme auquel elles se sont produites a fortement augmenté, tout comme leur intensité. Tsunami, tempêtes, ouragans, de nombreuses catastrophes climatiques, très dévastatrices, autant en termes de vies humaines que de dégâts matériaux, qui ont été multipliées par 5 depuis les années 70.

Et parmi les pays les plus touchés, ce sont surtout les pays asiatiques, en nombre, mais sans conteste les pays les plus pauvres en termes de dégâts. Car ces pays sont beaucoup plus vulnérables face à ces évènements.

À l’origine de ces catastrophes : les actions de l’Homme, qui ne font qu’accentuer le réchauffement climatique et bouleversent la biodiversité et les écosystèmes. Mais la solution se trouve peut-être justement dans le rétablissement de ces derniers. Des écosystèmes équilibrés et naturels qui éviteraient certainement l’apparition de nombreuses catastrophes climatiques.

Comme nous le disons toujours chez idverde, la réintroduction et la réhabilitation de la nature, dans la ville, ou ailleurs, est la clé !

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