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17 janvier 2024

Comment réduire l’exploitation des océans ?

Poumons bleus et berceaux de la vie sur terre, les océans font face à de multiples conditions d’exploitation. Définitions, chiffres, causes, conséquences, solutions… Découvrons aujourd’hui comment réduire l’exploitation des océans !

Qu’est-ce que l’exploitation des océans ?

Définir l’exploitation des océans

L’exploitation des océans fait référence à l’utilisation et à la gestion des ressources marines et des espaces océaniques à des fins économiques, sociales et environnementales.

Cette exploitation englobe un large éventail d’activités humaines qui interagissent avec les océans et les mers du globe.

L’exploitation des océans par l’homme inclut la pêche industrielle, l’aquaculture, l’extraction de ressources naturelles telles que le pétrole, le gaz, les minéraux, ainsi que l’exploitation des énergies renouvelables comme l’éolien offshore et l’énergie des vagues. De plus, le transport maritime, le tourisme côtier et les activités récréatives en mer font également partie de l’exploitation des océans.

Une exploitation équilibrée des océans présente de nombreux avantages. La pêche et l’aquaculture assurent la nourriture et la sécurité alimentaire mondiale, le transport maritime favorise le commerce et les déplacements, tandis que les énergies renouvelables marines offrent des opportunités en matière d’énergie, d’écologie et de développement.

Cependant, une exploitation excessive et incontrôlée peut entraîner de graves conséquences.

La surpêche contribue par exemple à la disparition de la faune océanique et à la dégradation des écosystèmes, tandis que l’extraction minière et la pollution qu’elle génère nuisent à la biodiversité et aux communautés côtières.

Enfin, la pollution des océans, notamment celle due aux déchets plastiques, aux déversements d’hydrocarbures et aux autres produits chimiques toxiques, constitue une menace critique tant pour la planète que pour la santé publique mondiale.

Quelques chiffres sur l’exploitation des océans

Tout d’abord, la pêche mondiale représente plus de 178 millions de tonnes de poissons pêchées chaque année, dont 157 millions sont destinées à la consommation humaine (WWF).

34 % des différentes réserves de poissons sont surexploitées, contre à peine 10 % dans les années 1970.

60 % des espèces sont exploitées à leur niveau maximum acceptable au-delà duquel leur survie serait menacée, tandis que 6 % sont sous-exploitées.

Environ 55 % des océans sont exploités par la pêche industrielle et 33 % de cette pêche est non déclarée, non réglementée ou illicite.

Pour terminer, il est à noter que les océans subissent de multiples pollutions. Parmi elles, de nombreuses matières toxiques et de polluants nocifs tels que les déchets agricoles et industriels, les produits chimiques, les déversements d’hydrocarbures, d’eaux usées, sans oublier les déchets plastiques jonchent les surfaces et les fonds marins.

À ce jour, on estime que plus de 8 milliards de tonnes de plastiques ont été produites depuis 1950.

Alors que la production de plastique mondiale dépasse les 350 millions de tonnes par an, pour seulement 9 % de ce total recyclé, entre 75 et 200 millions de tonnes ont déjà été rejetées dans les océans.

Enfin, le plastique représente 85 % des déchets marins. Chaque année, environ 8 millions de tonnes de déchets plastiques sont rejetées dans les mers et océans.

Les causes de l’exploitation des océans

L’exploitation des océans découle de diverses raisons intrinsèquement liées aux besoins des sociétés humaines.

Le besoin alimentaire croissant de la population mondiale génère une demande élevée en produits de la mer, stimulant ainsi la pêche commerciale et l’essor de l’aquaculture.

Parallèlement, la quête incessante de ressources naturelles telles que le pétrole, le gaz et les minéraux favorise l’extraction minière en mer, créant un autre motif d’exploitation des fonds marins.

Le commerce mondial, reliant les nations et facilitant les échanges commerciaux, dépend largement du transport maritime, utilisant les océans comme principales voies de navigation.

De plus, l’attrait touristique pour les activités côtières et marines telles que la plongée sous-marine et les croisières stimulent l’exploitation récréative des zones maritimes.

Enfin, la nécessité croissante de diversifier les sources d’énergie conduit au développement d’installations telles que l’éolien offshore et les énergies marémotrices, exploitant ainsi le potentiel énergétique des océans.

Comment protéger nos océans ?

Les conséquences de l’exploitation des océans

La dégradation de la biodiversité

L’exploitation continue des océans a des effets dévastateurs sur la biodiversité marine.

Tout d’abord, les récifs coralliens, écosystèmes essentiels à la vie de la planète, sont en déclin en raison de plusieurs facteurs.

Parmi eux, nous pouvons citer la pollution, la surpêche, l’introduction d’espèces invasives, l’exploitation minière ou encore la construction d’infrastructures marines et sous-marines pour les activités humaines.

Ces différents paramètres entraînent la disparition de nombreuses espèces ciblées, mais aussi d’espèces non ciblées, appelées prises accessoires, entraînant des déséquilibres dans les écosystèmes marins.

Par ricochet, la disparition des espèces provoque des perturbations dans les chaînes alimentaires, impactant la disponibilité des ressources alimentaires pour d’autres espèces.

La diminution des populations de poissons prédateurs, par exemple, peut conduire à une augmentation des populations de leurs proies, perturbant ainsi l’équilibre naturel de l’écosystème.

De plus, l’introduction involontaire d’espèces invasives par le biais des eaux de ballast des navires ou des transferts d’aquaculture a des conséquences dévastatrices.

Ces espèces introduites peuvent concurrencer les espèces indigènes pour la nourriture et l’habitat, les déplacer, voire les éliminer, ce qui affecte la biodiversité et modifie les écosystèmes de manière irréversible.

Depuis 1970, 50 % de la couverture corallienne a disparu et 33 % des récifs coralliens encore présents sont menacés.

De plus, l’étendue des herbiers marins a diminué de 30 %, tandis que la couverture des mangroves a chuté de 38 %.

Enfin, 40 % des espèces d’amphibiens, 33 % des requins et plus de 30 % des mammifères marins sont actuellement menacés d’extinction. Réduire l’exploitation des océans permettra alors la restauration, le développement et la protection de la biodiversité océanique.

Les pollutions plastiques

La pollution, qu’elle soit plastique, chimique, agricole ou industrielle, est une menace majeure pour la faune océanique et la biodiversité marine dans son ensemble.

Comme nous l’avons découvert précédemment, plusieurs millions de tonnes de déchets plastiques sont déversées chaque année dans les mers et océans du monde.

La pollution plastique exerce une empreinte alarmante sur les mers et les océans, entraînant des conséquences dévastatrices pour les écosystèmes marins. Ces déchets plastiques, omniprésents dans les eaux, ont des répercussions profondes et diverses, affectant la vie marine à plusieurs niveaux.

Les débris plastiques, tels que les sacs, les bouteilles et les filets abandonnés, représentent des pièges mortels pour de nombreuses espèces marines.

Les tortues, les oiseaux marins, et les mammifères marins se retrouvent piégés ou ingèrent ces déchets, ce qui entraîne des blessures, des étouffements, et parfois la mort.

Actuellement, les chercheurs estiment que plus de 90 % des oiseaux marins ont des fragments de plastiques dans l’estomac, tandis que 100 000 mammifères marins et tortues meurent chaque année en raison de la pollution plastique. Au total, près de 700 espèces marines sont menacées d’extinction en raison de la pollution plastique.

La décomposition de ces déchets et le phénomène des microplastiques sont sûrement les plus dangereux pour les espèces marines. Ils conduisent à la libération progressive de substances toxiques, contaminant alors l’eau, les organismes marins et toute la chaîne alimentaire jusqu’à l’être humain.

Dans la même veine, les microplastiques comprennent tous les fragments de plastiques inférieurs à 5 mm. Facilement absorbables et estimés à plus de 24 milliards dans les océans, ces déchets sont synonymes d’empoisonnement et de mort lente pour les espèces marines et perturbent ici aussi toute la chaîne alimentaire.

Enfin, la pollution plastique impacte aussi les plages, les récifs coralliens, et d’autres habitats marins qui sont souillés par ces déchets.

La surpêche

La surpêche est une des principales caractéristiques de l’exploitation des océans. En effet, la surpêche menace non seulement la biodiversité marine, mais aussi les écosystèmes et la sécurité alimentaire mondiale.

La surpêche est la conséquence de l’exploitation excessive des ressources halieutiques au-delà de leur capacité de régénération, avec des répercussions néfastes à plusieurs niveaux.

La surpêche épuise les populations de poissons, en particulier les espèces commercialement prisées. Les pratiques de pêche entraînent un déclin rapide des stocks de poissons, menant parfois à l’effondrement des populations et compromettant la durabilité des ressources halieutiques.

La disparition de certaines espèces de poissons perturbe les équilibres écologiques et modifie les interactions au sein des écosystèmes. Cela peut avoir des répercussions en cascade, affectant d’autres espèces marines, des prédateurs, jusqu’aux habitats.

La diminution des prises de poissons menace la sécurité alimentaire, notamment dans les régions où la dépendance vis-à-vis des ressources marines est élevée. Les communautés côtières et les industries de la pêche sont directement affectées, mettant en péril les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations.

La surpêche a des répercussions économiques et sociales néfastes, entraînant des pertes financières pour l’industrie de la pêche, la diminution des revenus pour les pêcheurs, des conflits sociaux de la faim ou encore des migrations forcées.

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Quelques solutions pour réduire l’exploitation des océans

En plus, des mesures engagées par les gouvernements, découvrons maintenant quelques exemples de mesures simples et accessibles à tous pour réduire l’exploitation des océans.

Réduire son empreinte carbone

La première solution pour réduire l’exploitation des océans est indirecte. En effet, elle consiste à réduire son empreinte carbone pour améliorer l’état de santé des océans.

En effet, le réchauffement climatique et l’absorption massive de CO2 par les eaux entraînent un phénomène d’acidification des océans, néfaste pour toutes les espèces marines et leurs écosystèmes.

D’un autre côté, les océans sont les premiers remparts face à ce même réchauffement.

Dans cette optique, la réduction des émissions de carbone contribue à freiner la fonte des glaciers et la montée des eaux, préservant ainsi les habitats côtiers, les zones humides et les écosystèmes marins côtiers.

En conséquence, la stabilisation des températures océaniques et la réduction des perturbations climatiques soutiennent la santé et la diversité des espèces marines, renforçant la résilience des écosystèmes océaniques face aux pressions humaines.

Diminuer sa consommation de plastique

La principale mesure pour réduire l’exploitation de l’océan consiste à diminuer notre consommation de plastique.

Réduire sa consommation de plastique peut prendre de nombreuses formes. Parmi les solutions à envisager, l’adoption d’alternatives durables comme les sacs en papier ou en tissu ou encore l’utilisation de gourdes réutilisables à la place des bouteilles en plastique.

Enfin, il est conseillé d’éviter les emballages plastiques à usage unique, de trier et de recycler ses déchets plastiques et de privilégier l’économie circulaire et l’achat de produits respectueux de l’environnement pour réduire sa consommation de plastique.

Grâce à ces petites actions individuelles, nous contribuons à la réduction de la demande, et de la production de plastique, principale responsable de la pollution des océans.

Organiser une collecte de déchets

En parallèle de la diminution de la consommation de plastique, des actions de collectes de ces déchets permettent également de réduire l’exploitation des océans.

Organiser et participer à des collectes de déchets plastiques sur les plages et les zones côtières joue un rôle essentiel dans la préservation des océans.

Ces initiatives impliquent souvent des volontaires ramassant des déchets, sensibilisant ainsi à l’ampleur du problème de la pollution marine.

Ces actions réduisent directement les débris plastiques susceptibles d’atteindre les océans, protégeant ainsi la faune océanique et les écosystèmes marins et côtiers les plus fragiles.

Conclusion

L’exploitation des océans permet de répondre aux à différents besoins fondamentaux des sociétés humaines. Il garantit notamment la sécurité alimentaire et énergétique, en plus de nombreux services socio-économiques.

L’exploitation des océans est essentiellement composée de la pêche, de l’aquaculture, des transports maritimes, des extractions pétrolières, gazières, minières et de la production d’énergies renouvelables.

Pratiquée de manière incontrôlée, l’exploitation des océans entraîne la surpêche, la dégradation et la perte de biodiversité, et la pollution des océans qui menacent à leur tour la sécurité alimentaire, la planète et l’économie mondiale.

Pour réduire l’exploitation des océans, de nombreuses mesures peuvent être engagées à tous les échelons des sociétés humaines.

À l’échelle individuelle, contribuer à réduire l’exploitation des océans peut consister à réduire son empreinte carbone, réduire sa consommation de produits de la mer non durables, à diminuer sa consommation de produits plastiques, ou à participer à des collectes de déchets plastiques.

À l’échelle collective, les communautés, les organisations et les nations, peuvent mettre en place plusieurs mesures pour réduire l’exploitation des océans.

Parmi elles, la régulation de la pêche industrielle classique et la promotion de pratiques de pêche durables, l’investissement dans des technologies et des pratiques vertes respectueuses de l’environnement et des océans, la mise en place d’aires marines protégées, la réduction de la production de plastique et la création d’alternatives durables ou encore la protection des espèces et des habitats menacés font partie des nombreuses mesures capables de réduire l’exploitation des océans.

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Crédits photos : Pixabay, Thiago Pentagna 

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