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18 janvier 2023

Comment protéger la biodiversité de son jardin en hiver ?

Comment les insectes, oiseaux et autres animaux vivent-ils durant cette période ? Comment agir pour protéger la biodiversité en hiver ?

Comment les animaux sauvages passent-ils l’hiver ?

Contrairement à l’espèce humaine urbanisée pour qui les périodes froides ne sont plus synonymes de survie, la saison hivernale est un passage rude pour l’ensemble des animaux sauvages.

L’hiver sauvage est marqué par le raccourcissement des journées, la chute des températures, les intempéries ou encore la raréfaction de la nourriture. L’ensemble de la faune sauvage est alors impacté.

La nature étant bien faite, chaque espèce vit l’hiver différemment et met en place ses propres stratégies d’adaptation.

Quels comportements les animaux sauvages adoptent-ils en hiver ?

Lorsque nous parlons des comportements des animaux sauvages en hiver, trois grands types ressortent. Il est question d’adaptation, d’hibernation ou de migration.

L’adaptation

L’adaptation est la première manière de passer l’hiver. Commune à de nombreuses espèces vivantes, celle-ci pousse la faune sauvage à modifier ses comportements et sa manière de vivre afin de s’acclimater aux nouvelles conditions environnantes. Nous parlerons alors d’une des dures lois de la nature, celle de la survie, autrement dit, s’adapter ou mourir.

Chaque espèce usera de différentes techniques d’adaptation. Parmi elles, l’épaississement de la fourrure, l’optimisation de la circulation sanguine pour créer de la chaleur, l’augmentation du poids en puisant dans les stocks de graisse, sans oublier le ralentissement de l’activité générale pour économiser de l’énergie.

Dans un autre registre, l’adaptation durant l’hiver consistera à bénéficier des stocks de nourriture et des abris récoltés, construits ou dénichés durant l’année. Enfin, certains animaux habituellement solitaires miseront sur la chaleur et la sécurité du groupe pour passer l’hiver.

L’hibernation

L’hibernation est le second type de comportement adopté par la faune sauvage en hiver. Maintenir une température interne élevée dans des conditions climatiques froides représente une très grosse dépense énergétique pour les animaux.

L’hibernation concerne les espèces qui, pour différentes raisons (animaux à sang froid, absence de réserve de graisse ou de nourriture suffisante…), ne sont pas capables de maintenir une température interne assez élevée pour résister aux températures froides et survivre.

L’hibernation est un état léthargique qui entraîne une baisse importante de la température corporelle, un fort ralentissement du métabolisme et de l’activité cardiaque, ainsi qu’une diminution quasi-totale de l’activité cérébrale.

Nous pouvons résumer l’état d’hibernation par un sommeil profond, protecteur et temporaire, mais qui laisse l’animal sans défense. Ce dernier doit alors trouver un endroit isolé et abrité pour passer l’hiver.

Enfin, d’autres espèces semi-hibernent. Un comportement à mi-chemin entre la survie et l’hibernation. La semi-hibernation ou hivernation peut prendre la forme d’un fonctionnement général ralenti, couplé à des activités élémentaires telles que la reproduction ou l’alimentation.

La migration

La migration est le dernier comportement hivernal de la faune sauvage. Elle fait référence au déplacement saisonnier de larges populations d’animaux.

Plusieurs raisons peuvent pousser les animaux à migrer durant l’hiver. Parmi elles, le besoin de nourriture et d’accouplement, sans oublier la nécessité de s’éloigner du froid.

Lorsque nous parlons de migration hivernale, les oiseaux sont les plus cités. En effet, ces derniers parcourent montagnes et océans sur plusieurs milliers de kilomètres pour parvenir à destination.

D’autres espèces vivantes parmi les insectes, les mammifères et même les poissons migrent également durant certaines périodes comme l’hiver.

L’hiver est rude pour les oiseaux

Deux types d’oiseaux doivent être différenciés. Les oiseaux sédentaires et les oiseaux migrateurs.

Durant la saison hivernale, les premiers seront contraints de modifier leur comportement et leur régime alimentaire pour survivre. Les seconds s’envoleront vers des contrées plus clémentes, afin de se reproduire et d’accéder à de la nourriture en abondance.

Les oiseaux sédentaires disposent de plusieurs stratégies pour faire face à l’hiver. Pour maintenir une température corporelle élevée, les oiseaux voient leur plumage gonfler et s’épaissir, notamment au niveau de la poitrine et du ventre.

D’autres oiseaux sont capables d’abaisser leur température corporelle et d’optimiser leur circulation sanguine dans le but de consommer moins d’énergie et de mieux diffuser la chaleur dans leur corps.

Les stocks de graisse et de nourriture accumulés durant l’année sont également d’une grande aide. Enfin, pour s’abriter et dormir, les oiseaux se regroupent et se blottissent les uns contre les autres dans des espaces restreints pour se tenir chaud.

De leur côté, les oiseaux migrateurs s’engagent chaque année dans un vaste périple pour rejoindre des zones plus propices à leur développement. Ce voyage n’est pas sans risque et reste la période de mortalité la plus élevée pour les oiseaux.

Ainsi, les prédateurs, les évènements climatiques et météorologiques (tempêtes, vent, brouillard…) mais aussi les installations et activités humaines (lignes électriques, phares, éoliennes, chasse…) font partie des nombreux obstacles sur la route des oiseaux migrateurs.

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Des hérissons malmenés par l’hiver

L’accès à un abri sécuritaire est la condition de survie essentielle pour les hérissons pendant l’hiver.

Après avoir fait ses réserves de graisse durant l’année, le hérisson entame sa période d’hibernation à partir de la fin du mois d’octobre jusqu’au mois de mars de l’année suivante.

Cependant, l’hibernation hivernale des hérissons peut être synonyme de grands dangers dans certains cas. En effet, un hérisson qui n’hiberne pas durant cette période est souvent dans une position délicate.

Le hérisson fait déjà partie des espèces menacées. Plus de deux tiers des hérissons ont déjà disparu en France, ce qui en fait une espèce en voie d’extinction. Malmené par les conditions hivernales, le hérisson risque alors chaque jour sa vie, jusqu’au retour des beaux jours.

Nous pensons ici aux hérissons abandonnés, issus d’une portée tardive, blessés, en mauvaise santé, qui n’ont pas d’abris adéquats ou qui n’ont pas réussi à constituer les réserves nécessaires pour passer tout l’hiver.

Dans ce type de scénarios, l’hibernation hivernale du hérisson n’est pas totale. En effet, le hérisson peut périodiquement rompre ce processus (tous les 7 à 10 jours) afin de partir à la recherche d’eau et de nourriture. Nous parlerons alors d’hivernation ou de semi-hibernation.

Les insectes à la recherche d’un abri pour passer l’hiver

Les insectes viennent compléter la famille de la faune sauvage en proie aux rudes conditions de l’hiver.

Sauf rares exceptions (certaines espèces de papillons), la plupart des insectes ne migrent pas durant l’hiver. L’adaptation, l’hivernation et l’hibernation restent alors les seuls moyens de survivre.

Les abeilles et les coccinelles choisiront par exemple de se regrouper pour produire de la chaleur et se protéger du froid. D’autres espèces, comme le Ténébrion rugueux, activeront de formidables capacités physiologiques grâce à la production de certaines molécules aux vertus antigel.

D’autres espèces au sang chaud comme les bourdons sont capables de réguler et de produire leur propre chaleur en restant en mouvement.

La diapause ou hibernation est le lot de nombreuses espèces d’insectes. Ces derniers entrent en léthargie, cessent totalement leur activité et voient leur métabolisme ralentir. Ils restent alors cachés sous terre, dans les feuilles, dans les écorces de troncs d’arbres ou à différents endroits des habitations où la température est constante.

Enfin, pour beaucoup d’espèces, les adultes s’accouplent, puis meurent peu avant l’hiver. Les nouveau-nés, au stade d’œufs ou de larves, sont alors placés en lieu sûr afin de passer l’hiver en sécurité et d’émerger au printemps.

Dénicher un abri adapté à l’hibernation ou à l’accouplement est alors indispensable pour les insectes durant l’hiver.

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Comment préserver la biodiversité de son jardin en hiver ?

Vous l’avez compris, la biodiversité est mise à rude épreuve durant l’hiver. Heureusement, de nombreuses méthodes existent pour soutenir et protéger la biodiversité en hiver.

Ne pas tondre la pelouse trop courte

La pelouse de votre jardin est un formidable réservoir de biodiversité. En effet, la faune, la flore et de multiples micro-organismes y vivent en harmonie tout au long de l’année.

La raréfaction de la nourriture s’accentue et frappe la faune sauvage durant cette période. Une pelouse tondue trop courte avant l’hiver, c’est-à-dire à 1 ou 2 cm, peut être comparée à un désert alimentaire pour la faune et microfaune sauvage présente.

Pour protéger la biodiversité en hiver au jardin, il est recommandé de tondre votre pelouse un peu plus haute qu’à l’habitude avant l’hiver, soit entre 5 et 6 cm.

Une ronde rapide des lieux vous assurera qu’aucun animal n’est caché et en proie à votre tondeuse. Commencer à tondre par le milieu permet également aux insectes de s’enfuir par les bords de votre pelouse.

Enfin, rien ne vous empêche de pratiquer la tonte différenciée. Celle-ci consiste à laisser des zones de votre jardin se développer librement pour protéger la biodiversité en hiver et servir de refuge à la faune sauvage.

Aménager des refuges pour les différentes espèces

Pour protéger la biodiversité en hiver, l’aménagement d’abris adaptés à chaque espèce est indispensable.

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Comment aménager des abris pour les oiseaux dans son jardin ?

Si vous souhaitez construire un nichoir à oiseaux dans votre jardin, plusieurs principes de base sont à retenir.

Privilégiez l’utilisation d’un bois non traité, résistant à l’humidité et d’au moins 15 mm d’épaisseur. Le trou d’envol doit être adapté à la taille des espèces qui peuplent votre jardin. Une plaque métallique autour de ce trou peut empêcher les prédateurs de l’agrandir.

Enfin, les planches doivent être parfaitement jointes lors de l’assemblage afin de garder l’intérieur au sec. Néanmoins, vous pouvez percer quelques petits trous dans le plancher pour faciliter l’évacuation.

Le nichoir à oiseaux doit être mis en place à l’automne, dans un endroit calme, peu fréquenté et bien exposé, et en hauteur. Si vous installez plusieurs nichoirs ou mangeoires, veillez à bien les espacer pour éviter les conflits.

Comment créer des refuges pour les insectes ?

Plusieurs solutions sont à votre disposition pour aider les insectes pendant l’hiver.

La construction d’hôtels à insectes ne nécessitera que quelques planches, accompagnées d’un mélange de terre, de paille et de briques creuses.

Pour protéger la biodiversité en hiver, des solutions plus naturelles sont accessibles. Des murets composés de pierres sèches ou bien à des petits tas de bois installés de part et d’autre, associés à des brindilles et à des feuilles mortes feront le bonheur des insectes durant leur période d’hibernation.

Quel abri créer pour protéger les hérissons ?

Pour le hérisson, abri et hibernation durant l’hiver vont de pair. Afin de recueillir les malheureux n’ayant pas réussi à trouver refuge, plusieurs solutions simples existent.

Les hérissons ont besoin d’un lieu protégé, à l’abri du soleil, du vent et de la pluie. Cela peut être une petite caisse composée de quelques planches, sous un tas de bois, de paille, ou de feuilles mortes.

Toujours dans cette optique, les bienfaits des haies sont multiples pour les hérissons, ainsi que pour votre jardin : protection des intempéries et des prédateurs, réservoir de biodiversité et de nourriture, stabilisation et enrichissement du sol, régulation des inondations et épuration des sols, stockage du carbone, barrières physiques contre les produits phytosanitaires…

Si vous souhaitez la construire vous-même, vous devez savoir que la cabane du hérisson doit être assez grande pour qu’il puisse s’y mouvoir, être à l’aise, y faire son nid et accueillir ses bébés.

Ce petit refuge doit être isolé, calme et caché des éventuels animaux domestiques, prédateurs et passages humains.

Aider la faune sauvage à se nourrir en hiver

Une fois l’abri des différentes espèces assuré, protéger la biodiversité en hiver passe aussi par la nourriture.

L’eau est un élément indispensable pour les différentes espèces. Placée dans une petite coupelle peu profonde et régulièrement changée pour éviter le gel et les maladies, elle permettra aux oiseaux et aux autres animaux du jardin de boire et même de se baigner.

Côté nourriture, les hérissons apprécient les insectes, les vers, la nourriture pour chat ou chien.

Les oiseaux se nourrissent quant à eux de mélanges de graines (avoine, épeautre, millet, tournesol, pavot, quinoa…), de grains de maïs concassés, de cacahuètes, de petits morceaux d’amandes et de noisettes ou encore de fruits.

En hiver, les oiseaux raffolent de boules de graisses aux graines. Pour cela, associez des graisses végétales (noix de coco ou tournesol) et des graines mélangées pour oiseaux, une fois réfrigéré et solidifié, placez le tout dans une coupelle ou attachez-la à la branche d’un arbre.

De manière générale et pour la plupart des espèces, les restes de table (souvent épicés, salés ou sucrés), le lait de vache, le chocolat et les agrumes peuvent être toxiques et sont à bannir.

Laisser le jardin au calme

Alors que la saison froide s’installe et que les travaux du jardin sont terminés, le grand rangement et nettoyage de fin d’année peuvent vous tenter.

Or de nombreux animaux tels que les hérissons et petits animaux sauvages aiment hiberner dans ces recoins qui vous paraissent inutiles et désordonnés. Pour protéger la biodiversité en hiver, le rôle des haies et autres tas de feuilles mortes laissés à l’abandon prennent alors tout leur sens, tout comme celui du cabanon de jardin en désordre.

Prenez sur vous le temps de l’hiver et laissez perdurer quelques mois ces petits abris de fortune !

Éviter les pesticides et autres polluants

Les pesticides, insecticides, désherbants, engrais chimiques et autres polluants sont des produits toxiques qui provoquent l’empoisonnement et la mort de nombreux organismes vivant dans votre jardin.

Ceux-ci polluent le sol, son écosystème, ses micro-organismes et toute la chaîne alimentaire jusqu’aux insectes et aux animaux qui s’en nourrissent.

Éviter l’utilisation de produits chimiques et polluants durant l’année permet, par ricochet, de renforcer et de protéger la biodiversité en hiver.

Si vous souhaitez désherber, faire fuir les nuisibles ou nourrir votre sol, privilégiez les solutions naturelles et respectueuses de la biodiversité afin de participer à la protection de l’environnement.

Conclusion

Chaque hiver, la faune sauvage est confrontée à des conditions extrêmes qui mettent sa survie en jeu. La protection de la biodiversité devient alors une priorité.

Pour y faire face, les différentes espèces sauvages emploient différentes stratégies dont l’adaptation, l’hivernation, l’hibernation ou la migration.

Pour passer l’hiver, les espèces qui choisissent la survie doivent s’assurer d’avoir un abri, ainsi que des réserves de nourritures adaptées à leurs besoins.

Procéder à une tonte différenciée, aménager des refuges et fournir de la nourriture et de l’eau aux oiseaux et aux animaux du jardin permet de protéger la biodiversité en hiver, soit une autre manière de participer à la protection de la planète !

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