Sport en ville : comment valoriser la pratique sportive en milieu urbain ?

Depuis plusieurs années, le constat est clair et sans appel : aujourd’hui émerge chez les citadins une envie de pratiquer le sport de façon autonome, informelle et spontanée. Une pratique sportive nouvelle qui résulterait de trois facteurs principaux :

• une croissance de l’individualisme et donc moins de sports collectifs,
• un besoin de flexibilité à la fois du cadre et des horaires (faire du sport n’importe où et n’importe quand),
• et enfin, la gratuité.

Selon le ministère des Sports, 46 % des pratiques sportives se déroulent en dehors d’un cadre. En effet, on compte aujourd’hui 5 fois plus de pratiquants sportifs « libres », c’est-à-dire non licenciés. En France, ce sont même plus de 60 % qui souhaitent bénéficier de plus d’infrastructures pour un accès au sport pour tous. Au vu de tous ces chiffres, les citadins, qui représentent environ la moitié de la population mondiale aujourd’hui, n’hésitent pas à s’approprier les espaces urbains pour pratiquer leur sport.

Il est donc évident qu’aujourd’hui ce ne sont plus les pratiquants de sport qui doivent s’adapter à la ville, mais bien la ville qui doit s’adapter aux sportifs ! Alors comment les zones urbaines s’adaptent-elles à cette nouvelle demande ? Quelles sont les infrastructures sportives qui sont développées et quelles mesures sont mises en place ? Faisons le point.

Les bienfaits du sport pour la santé publique

La pratique sportive, un enjeu de santé publique

Ce n’est plus un secret pour personne désormais, les bienfaits du sport sont nombreux. Et plus la pratique du sport commence jeune, plus les bienfaits sont significatifs. Le sport, dès l’enfance, permet de se construire un capital physique, physiologique et psychosocial.

En d’autres termes, faire du sport régulièrement permet d’être en meilleure santé et d’être plus résistant face aux maladies de types virales. Aussi, pratiquer le sport permet d’éviter de nombreuses maladies chroniques comme les maladies cardiovasculaires, les insuffisances respiratoires, le diabète associé au surpoids. Toutes ces pathologies sont celles pour lesquelles on compte le plus d’admissions aux urgences en 2020 et 2021, lors du pic de la crise liée au COVID-19.

D’autre part, la pratique régulière d’une activité sportive permet également de préserver, voire d’améliorer sa santé mentale. En effet, il a été prouvé par plusieurs études scientifiques que la pratique du sport engendre une augmentation de certains neurotransmetteurs comme la sérotonine, qui a notamment des propriétés antidépresseurs, et l’endorphine, qui augmente la sensation de bien-être.

Le sport améliore le bien-être

L’Homme n’est pas fait pour la sédentarité. Cela peut provoquer du stress, de l’anxiété, de la fatigue, voire des déséquilibres hormonaux. Pourtant, plus le temps passe et plus l’Homme se sédentarise, mettant à mal son bien-être, par la même occasion.

Si le sport, urbain ou non, est un excellent moyen de lutter contre de nombreuses pathologies, il permet aussi de se sentir mieux dans sa peau et dans sa tête. Et oui, même si le sport paraît être une torture pour certains, au moment de l’effort, il améliore pourtant le bien-être au quotidien. Ce n’est pas sans raison que l’on parle de « mens sana in corpore sano », soit un esprit sain dans un corps sain. Mais concrètement, en quoi le sport peut-il améliorer le bien-être ?

D’abord, parce qu’il permet de régulariser l’humeur. Cela rejoint ce que nous disions plus haut : l’augmentation de sérotonine et d’endorphine, générée par la pratique régulière du sport, permet de conserver une bonne humeur constante et d’éviter les dépressions. Cela peut en plus être décuplé si le sport est pratiqué en plein air.

Ensuite, c’est aussi prouvé par de nombreuses études : le sport améliore la qualité du sommeil. Faire de l’exercice de façon régulière favorise une régularisation des cycles éveil/sommeil et permet également de réduire le stress, les anxiétés et les angoisses. En faisant du sport, on dort donc mieux, d’un sommeil plus réparateur.

Troisième bienfait : le sport favorise l’augmentation du niveau d’énergie. Car la pratique sportive sollicite le cœur et les poumons, ce qui permet de les garder en bonne santé. Et meilleur est l’état de ces deux organes, plus ils sont efficaces, donnant ainsi plus d’énergie pour affronter la journée !

Sans oublier que l’exercice physique permet de se sentir fier de soi et augmente donc la propre estime que nous avons de nous-même. Car faire du sport, c’est se donner et réaliser des objectifs, relever des défis.

Enfin le dernier bienfait, et non de moindres : la pratique sportive contribue aussi à diminuer, voire à éviter l’isolement social. L’énergie acquise grâce au sport et l’estime de soi regagnée ou renforcée permettent de se sentir plus apte aux relations sociales.

Quels sont les principaux freins à la pratique sportive ?

Mais alors, si le sport est si bénéfique, pour le corps aussi bien que pour l’esprit, pourquoi est-ce que tout le monde ne le pratique pas de façon régulière ?

Les Français sont peu enclins à la pratique sportive tout d’abord à cause de l’image négative qu’ils se font de celle-ci et plus généralement de l’effort. Dans l’imaginaire collectif, faire du sport c’est être compétitif, performant. C’est se dépasser soi-même, quitte à en souffrir. Et même si c’est moins le cas aujourd’hui, pour beaucoup, le sport reste réservé à la gent masculine, du moins c’était une idée profondément installée dans les mentalités jusqu’à il y a peu.

Plus globalement, on idéalise la pratique sportive à cause de l’image qui nous est renvoyée par le sport de haut niveau, ce qui le rend peu accessible, car trop difficile à atteindre pour la plupart d’entre nous.

D’autre part, c’est bien souvent le manque d’infrastructures qui a pour conséquence le peu de pratiques sportives des citoyens. Virginie Gimbert, auteure du rapport Activité physique et pratique sportive pour toutes et tous, explique : « le fait de disposer d’un environnement favorable, d’installations ou de la possibilité de s’inscrire dans la discipline de son choix à proximité contribue largement à une pratique régulière ». Une explication qui semble couler de source. Pour autant, aujourd’hui, de nombreuses communes sont loin de disposer de toutes les infrastructures nécessaires : gymnase, piscine, skatepark…

Et cela se vérifie de façon concrète, au quotidien, dans l’aménagement du territoire. Dans de nombreuses villes, il est encore si difficile de circuler à vélo en toute sécurité, que les enfants et les seniors ne peuvent prétendre à cette pratique. Concernant la pratique d’activités sportives, de nombreuses villes continuent à donner la priorité aux sports de compétition, rapportant in fine des résultats à la ville. Peu de créneaux sont proposés pour d’autres sports, pourtant plus accessibles, mais donc vite saturés.

Enfin, il existe également des freins personnels à chacun, mais qui sont souvent partagés par le plus grand nombre. À savoir, le manque de temps, pour 40 % des Français. Mais aussi le manque de motivation, pour 20 % d’entre eux.

L’aménagement des terrains de sport : une expertise alliant technologie et savoir-faire unique

Comment les villes peuvent-elles encourager la pratique sportive ?

Encourager et faciliter la pratique sportive grâce au digital

On parle aujourd’hui d’un concept de ville intelligente qui porte plusieurs noms : ville 3.0, gammification, ou encore Smart cities… Autant d’appellations pour qualifier des villes qui évoluent et se digitalisent.

Le but ? Permettre aux habitants de disposer de meilleurs services, plus accessibles et plus personnalisés. Et c’est aussi valable pour le sport urbain. De nos jours, les collectivités utilisant ou souhaitant utiliser des solutions digitales, afin de permettre aux citadins de trouver rapidement une activité physique, un lieu pour la pratiquer ou des conseils adaptés à leurs envies, sont de plus en plus nombreuses !

C’est le cas de la ville de Paris, bien sûr, qui a opté pour Joinly, un dispositif qui permet de numériser les inscriptions et les réservations aux activités sportives. Ce qui a permis aux utilisateurs de gagner un temps considérable et d’avoir un accès plus facile aux programmes sportifs, permettant ainsi de démocratiser le sport. Mais d’autres dispositifs comme CNOSF ou BeSport, permettent aussi de recenser l’ensemble des clubs fédérés, les contenus et les offres associées. Des informations à portée de main, pour faciliter la pratique sportive urbaine.

Enfin, la digitalisation permet également aux collectivités de proposer une pratique sportive autonome, mieux accompagnée et plus sécurisée. Autonome, mais pas solitaire, puisque certaines solutions digitales sont, elles, des réseaux sociaux du sport, comme OuiRun par exemple.

La pratique du sport en elle-même se digitalise aussi. Montre, lunettes, cardiofréquence connectés et autres apps sportives, aujourd’hui, le sport peut se pratiquer de façon quasi professionnelle, pour tout un chacun.

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