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06 décembre 2023

Pourquoi les villes investissent-elles dans les projets d’agriculture urbaine ?

Autrefois confinée aux zones rurales, l’agriculture s’étend désormais progressivement vers les villes. Définition, enjeux, objectifs, avantages, formats… Découvrez tous les secrets d’un bon projet d’agriculture urbaine !

Zoom sur l’agriculture urbaine

Qu’est-ce que l’agriculture urbaine ?

Un projet d’agriculture urbaine regroupe toutes les activités de production agricole ou d’élevage à l’intérieur ou à proximité des villes.

L’agriculture urbaine permet la production de céréales, de fruits et de légumes, de plantes médicinales, aromatiques ou ornementales. De plus, le petit élevage convient à la pratique de l’agriculture urbaine.

Un projet d’agriculture urbaine englobe une vaste gamme de pratiques. Parmi elles, nous pouvons citer les jardins partagés, les micro-fermes urbaines ou fermes maraîchères périurbaines, les jardins de toits, les jardins de quartier, les jardins scolaires, les jardins d’entreprise ou les jardins thérapeutiques, la culture sur balcon ou encore en intérieur.

L’agriculture urbaine peut se déployer dans des espaces aussi vastes que des parcs urbains ou aussi modestes que des rebords de fenêtre. Un projet d’agriculture urbaine peut utiliser de nombreuses techniques, incluant la production dans des jardinières, des bacs, en intérieur ou en pleine terre.

Réalisable par tous, l’agriculture urbaine renferme de nombreux avantages pour les citadins, mais aussi pour l’environnement.

Objectifs et enjeux de l’agriculture urbaine

L’agriculture urbaine est devenue un phénomène mondial, offrant une réponse à de multiples problèmes auxquels nos sociétés contemporaines sont confrontées.

Tout d’abord, elle se concentre sur la résilience et la sécurité alimentaire. Dans un contexte de démographie, d’urbanisation et de demande alimentaire croissantes, l’agriculture urbaine offre un accès alimentaire local et frais aux citadins, réduisant ainsi la dépendance vis-à-vis des chaînes d’approvisionnement longues et fragiles.

L’agriculture urbaine permet de tendre progressivement vers l’autosuffisance, tout en préparant les villes à faire face aux perturbations alimentaires et aux différentes crises.

Elle s’engage dans l’éducation en sensibilisant la communauté à l’agriculture, à la nature et à la durabilité. Dans le même temps, elle renforce la cohésion communautaire en favorisant la collaboration entre les résidents des espaces urbains. Enfin, elle s’attaque aux inégalités alimentaires en offrant un accès égal à une alimentation saine pour tous.

En matière d’environnement, l’agriculture urbaine permet de réduire la distance parcourue par les produits, ce qui diminue l’empreinte carbone liée au transport. De plus, elle contribue à l’amélioration de la qualité de l’air en absorbant la pollution atmosphérique.

Les projets d’agriculture urbaine œuvrent également pour la protection de la biodiversité en créant des zones de végétation en milieu urbain.

Un autre enjeu crucial est l’acceptabilité sociale de l’agriculture urbaine. Les citoyens doivent être encouragés et éduqués à participer à ces initiatives, que ce soit en cultivant leur propre nourriture ou en soutenant des projets communautaires.

De plus, l’agriculture urbaine doit surmonter plusieurs obstacles tels que la qualité du sol dans les zones urbaines, souvent contaminé par des polluants, la gestion de l’eau pour l’irrigation, la réglementation et les questions foncières, qui peuvent entraver le développement de ces projets.

Enfin, bien qu’elle soit un puissant levier pour relever les défis de notre époque, pour exploiter pleinement son potentiel, il est nécessaire de développer des politiques et des pratiques qui soutiennent ces initiatives et encouragent leur adoption à grande échelle.

Les avantages des projets d’agriculture urbaine

Agir pour l’environnement

Les avantages de l’agriculture urbaine sont nombreux, surtout lorsqu’il s’agit d’agir pour l’environnement.

Tout d’abord, ces projets facilitent la réduction des émissions des gaz à effet de serre en réduisant la distance de transport des produits.

De plus, la végétation et les sols présents au sein des projets d’agriculture urbaine agissent comme des puits de carbone en séquestrant le CO2 et les autres GES.

Toujours dans le domaine de l’absorption, l’agriculture urbaine contribue à réduire la pollution de l’air et d’améliorer sa pureté grâce à la libération d’oxygène issue des plantes.

Cette proximité soutient également une gestion plus efficace de l’eau, car les systèmes d’irrigation peuvent être optimisés pour minimiser le gaspillage.

Un projet d’agriculture urbaine contribue par ailleurs à la préservation de la biodiversité en créant des habitats naturels pour la faune et la flore dans des zones urbanisées, renforçant ainsi la résilience des écosystèmes.

Enfin, un projet d’agriculture urbaine apporte d’autres avantages environnementaux tels que la réduction des déchets organiques grâce au compostage, la réduction, voire l’interdiction de l’utilisation de produits phytosanitaires ou encore la diminution des îlots de chaleur.

Créer du lien social

Le second avantage majeur d’un projet d’agriculture urbaine réside dans sa fonction de vecteur social.

Les jardins communautaires et les projets d’agriculture urbaine permettent aux habitants de se connecter, de travailler ensemble et d’échanger sur des questions liées à l’alimentation et à l’environnement.

Ces interactions renforcent le tissu social et favorisent l’entraide, la coopération et la cohésion au sein des quartiers.

De plus, les initiatives d’agriculture urbaine peuvent impliquer les écoles, les centres communautaires, les entreprises et d’autres organisations locales, créant ainsi des partenariats précieux.

Les projets d’agriculture urbaine encouragent également l’éducation, en enseignant aux citadins, en particulier aux jeunes, les compétences en jardinage et en agriculture, ainsi que la sensibilisation aux problèmes environnementaux.

La possibilité de partager des produits cultivés localement renforce les liens entre voisins et brise les barrières entre les membres de la communauté.

Les marchés de producteurs locaux et les jardins partagés deviennent des points de rencontre réguliers pour les habitants, renforçant ainsi les relations sociales.

L’agriculture urbaine crée un sentiment de fierté et d’appartenance au collectif, tout en contribuant à la convivialité et à l’épanouissement des quartiers urbains.

Enfin, elle favorise aussi la diversité culturelle en célébrant les pratiques agricoles de différentes cultures, créant ainsi un environnement inclusif et diversifié.

Améliorer la santé des habitants

L’agriculture urbaine présente aussi l’avantage d’améliorer la santé des habitants.

Cette approche permet aux citoyens de cultiver des aliments frais directement par eux-mêmes, offrant ainsi l’accès à une alimentation plus saine et équilibrée.

Les légumes, les fruits et les herbes fraîchement récoltés sont plus nutritifs que ceux qui ont été stockés pendant de longues périodes et ont parcouru de longues distances pour arriver sur les étals des supermarchés.

De plus, la participation à des projets d’agriculture urbaine implique généralement une augmentation de l’activité physique.

Les citoyens qui s’impliquent dans la culture et l’entretien des jardins urbains bénéficient d’une activité physique régulière, ce qui peut contribuer à réduire le risque de maladies liées au mode de vie sédentaire, telles que l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires.

Les jardins communautaires fournissent également un espace de détente et de ressourcement pour les habitants des zones urbaines, réduisant le stress et améliorant le bien-être mental.

Ils favorisent le contact avec la nature, ce qui a des effets positifs sur la santé mentale, notamment en réduisant les niveaux de stress et en favorisant la relaxation.

Éduquer et divertir

L’agriculture urbaine présente de nombreux avantages en matière d’éducation et de divertissement.

Du point de vue éducatif, elle offre de multiples opportunités. Les jardins et fermes urbaines servent de plateformes d’apprentissage pratiques, où les habitants peuvent acquérir des compétences en jardinage, en biologie et en matière de développement durable.

Les écoles intègrent souvent ces jardins dans leur programme, offrant un espace d’enseignement en plein air où les élèves peuvent découvrir les processus de croissance des plantes, la biodiversité et les principes de l’agriculture durable.

Les personnes âgées, quant à elles, partagent leur expérience et leurs connaissances, dynamisant ainsi la transmission intergénérationnelle des savoirs agricoles traditionnels.

Côté divertissement, les jardins urbains créent des espaces communautaires où les habitants peuvent se détendre, se reconnecter avec la nature et s’engager dans des activités agréables.

Les festivals locaux, chantiers participatifs, les marchés fermiers et les ateliers de jardinage deviennent des occasions de rassemblement, renforçant ainsi les liens sociaux au sein de la communauté.

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Les différentes formes d’agriculture urbaine

Les jardins collectifs

Lorsqu’il est question d’un projet d’agriculture urbaine accessible à tous, les jardins collectifs arrivent souvent en tête de liste.

Un jardin partagé est un espace vert géré de manière collaborative, où les participants se partagent la responsabilité de la culture et de l’entretien des parcelles.

Ces jardins sont généralement situés dans des zones urbaines, ou à leur sortie. Ils comprennent à la fois des parcelles individuelles, où chaque habitant peut cultiver ses propres fruits, légumes, herbes ou fleurs, ainsi que des espaces collectifs, qui sont entretenus conjointement par l’ensemble de la communauté de jardiniers.

Les parcelles individuelles sont de quelques centaines de m² et permettent aux participants de cultiver ce qu’ils souhaitent, favorisant ainsi l’autosuffisance alimentaire personnelle et l’expression de leur créativité.

Les espaces collectifs sont habituellement destinés à des cultures communes, à la socialisation ou à des projets éducatifs et environnementaux.

Les jardins partagés peuvent être gérés par la ville, des associations locales, des collectifs de citoyens ou même des coopératives. Ils visent à promouvoir la collaboration, la durabilité, et à rapprocher les habitants des bienfaits de la nature au sein des environnements urbains.

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Les micro-fermes urbaines

Les micro-fermes urbaines représentent l’avenir de l’agriculture en milieu urbain.

Nichées en plein cœur des villes, dans les parcs et squares, sur les toits ou même à l’intérieur de bâtiments, elles embrassent des pratiques innovantes telles que l’hydroponie, l’aquaponie, l’aéroponie, la culture en bacs ou la permaculture. Ces techniques réduisent les besoins en espace tout en maximisant la production alimentaire.

Ces fermes ne se contentent pas de fournir des produits frais, elles tissent des liens sociaux en réunissant producteurs, consommateurs et professionnels, améliorent le paysage urbain, préservent l’environnement, soutiennent l’économie circulaire et favorisent les circuits courts.

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Les fermes maraîchères périurbaines

Les fermes maraîchères périurbaines représentent un prolongement essentiel des projets d’agriculture urbaine.

Situées en périphérie des villes, elles fournissent un approvisionnement important en produits frais et locaux cultivés en pleine terre. Ces exploitations de taille moyenne (entre 1 et 10 hectares) se spécialisent dans la culture de légumes, de fruits et parfois même de céréales.

Elles contribuent à réduire la dépendance des villes à l’égard des transports de longue distance et soutiennent l’économie locale.

Les fermes maraîchères périurbaines sont un maillon indispensable pour créer un écosystème alimentaire durable et autosuffisant dans les zones urbaines.

Zoom sur les 48 heures de l’agriculture urbaine

Organisées chaque année depuis 2016 en France, les 48 heures de l’agriculture urbaine sont devenues un événement emblématique pour la sensibilisation et la promotion de cette pratique en pleine expansion.

Lancée pour la première fois à Paris en 2016 par l’Association Française d’Agriculture Urbaine Professionnelle, la campagne des 48 heures de l’agriculture urbaine organise chaque année une multitude d’évènements participatifs dans de nombreuses villes de France, de Belgique, de Suisse et du Luxembourg.

Le 29 et 30 avril 2023, l’événement réunissait amateurs et professionnels à travers des dizaines de villes francophones.

Parmi les nombreux événements des 48 heures de l’agriculture urbaine, sont proposés chaque année :

  • Des portes ouvertes à la découverte des jardins partagés ou des fermes,
  • Des chantiers participatifs divers et variés,
  • Des ateliers de semis, de plantation ou de cueillette,
  • La dégustation de produits locaux sur place ou dans le cadre de repas organisés,
  • La vente ou le troc de plants et de graines,
  • L’initiation au compostage,
  • Des conférences, échanges, rencontres et débats autour des thématiques en lien avec l’agriculture urbaine.

Conclusion

Un projet d’agriculture urbaine n’est pas seulement l’occasion de produire de la nourriture.

Au carrefour du changement climatique, de la raréfaction des terres, de la croissance démographique et de nombreuses problématiques socio-économiques, l’agriculture urbaine apporte un vent de fraîcheur et d’espoir pour les villes de demain.

Accessible à tous et dans tous les formats, la mise en place d’un projet d’agriculture urbaine bénéficie aussi bien à l’individu, qu’à la communauté et à la planète.

L’agriculture urbaine contribue au bien-être et à la santé des citadins en augmentant leur sécurité alimentaire et la qualité de leur alimentation, tout en encourageant à la pratique d’une activité physique régulière au contact de la nature.

Elle est aussi un vecteur de cohésion sociale en favorisant les rencontres, les échanges, l’entraide, la coopération, mais aussi la fierté, le sentiment d’appartenance et de nombreuses opportunités pédagogiques à l’échelle d’une famille, d’un groupe d’amis, d’une association, d’un quartier ou encore d’une école.

Enfin, un projet d’agriculture durable est synonyme de réduction des émissions de GES, de diminution de la pollution atmosphérique, d’une meilleure gestion de l’eau, de la préservation des sols, mais aussi de la restauration, de la protection et du développement de l’ensemble de la biodiversité dans les espaces urbains.

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