Indissociable de la protection de l’environnement et de l’augmentation de la qualité de vie, le végétal prend de plus en plus de place dans les villes. Histoire du concept, objectifs, avantages, meilleurs élèves de l’année, réalisations… Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur l’évolution de la nature en milieu urbain !
L’évolution de l’écosystème urbain
Les débuts du concept de la nature en ville
L’histoire de la nature en ville remonte à l’émergence des premiers jardins urbains dans les civilisations anciennes, comme les jardins suspendus de Babylone ou encore les jardins impériaux de la Chine. Durant le Moyen Âge et la Renaissance, ce sont de nombreux parcs royaux et jardins botaniques qui émergent un peu partout à travers l’Europe.
À partir de la révolution industrielle, la nature perd de plus en plus de terrain au détriment des villes. À partir de ce point, l’urbanisation néglige les écosystèmes locaux et l’importance des espaces verts en ville. Ceci entraîne progressivement la dégradation des habitats naturels et la disparition de nombreuses espèces.
Dès le 18ᵉ siècle, plusieurs voix dissidentes s’élèvent graduellement contre les conséquences de la disparition de la nature en ville. C’est le début de l’urbanisme écologique qui voit alors dans la nature un remède aux maux de la civilisation industrielle.
De l’urbanisme écologique à l’écologie urbaine
Suite aux premières répercussions écologiques de la révolution industrielle en ville, plusieurs médecins, penseurs, urbanistes et architectes s’alarment déjà au sujet de l’évolution de la nature en milieu urbain. Ceux-ci dénoncent le cadre de vie de plus en plus artificiel dans lequel vivent désormais les populations urbaines. Une attention particulière est posée sur les conséquences sanitaires du manque de nature en ville, comme dans le cas de la pollution de l’air.
Prémisse de l’écologie urbaine, l’urbanisme écologique émerge avec des penseurs comme Ebenezer Howard, défenseur des villes jardins, l’architecte urbaniste français Eugène Hénard, ou encore Frederick Law Olmsted, créateur de Central Park à New York en 1858. D’autres initiatives telles que les parcs urbains et les jardins communautaires voient le jour, et soulignent l’importance croissante de l’intégration de la nature dans les environnements urbains pour la santé et le bien-être des habitants.
Depuis la fin du 20ᵉ siècle, l’importance du végétal en ville est de notoriété publique. Ceci s’explique notamment grâce aux nombreux avantages sanitaires des espaces verts, mais aussi grâce à son pouvoir de rempart et de remède face au changement climatique. Ces prises de conscience successives se sont traduites par une planification urbaine de plus en plus attentive à l’intégration des espaces verts dans les villes, le tout dans une démarche écologique et sociale. Nous assistons alors à un nouveau tournant dans l’évolution de la nature en milieu urbain : l’écologie urbaine.
La préservation de la nature en ville : nouvel impératif contemporain
État des lieux de la nature en ville
Au cours des 30 dernières années, la croissance urbaine mondiale prend une ampleur inédite avec plus de 110 km² de surfaces urbanisées ajoutées quotidiennement, soit l’équivalent de la ville de Paris. Plus impressionnant encore, en 2030, les espaces urbanisés auront triplé par rapport aux années 2000, soit une surface totale équivalente à deux fois la France métropolitaine. Toujours en France, 22 % du territoire est urbanisé et accueille 77 % de la population.
Cette expansion urbaine a des répercussions écologiques profondes. Parmi elles, la perte de biodiversité due à l’imperméabilisation des sols et à la fragmentation des espaces verts, sans oublier la pollution de l’air, de l’eau et des sols. L’urbanisation affecte également les interactions humaines avec la nature, réduisant les expériences de contact avec milieux naturels et les bienfaits associés.
Initiatives pour la végétalisation et bienfaits de la nature en ville
Heureusement, de nombreuses initiatives émergent pour remédier à cette situation. Les législations nationales, comme les lois Grenelle sur la biodiversité (2009), la loi sur la Trame verte et bleue (2010) ou encore la loi Labbé sur l’arrêt des pesticides (2014), visent à favoriser la biodiversité urbaine.
L’évolution de la nature en milieu urbain se manifeste alors par de nouvelles pratiques et de nouveaux aménagements paysagers écoresponsables. Nous pensons par exemple à la gestion différenciée des espaces verts ou à la conception d’écoquartiers, adoptées pour améliorer la connectivité écologique et la qualité de vie en ville.
La végétalisation des villes est aussi synonyme de création de nouveaux espaces verts, parcs et jardins urbains reconnus pour leurs nombreux bienfaits. Les espaces verts sont à la fois des îlots de fraîcheur, des refuges pour la biodiversité, mais aussi des purificateurs de l’air, de l’eau et des sols. De plus, ils permettent l’absorption du CO² et des GES, une meilleure captation des eaux de pluie et une réduction des risques d’inondations.
L’impact des espaces verts aménagés dans les villes