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03 novembre 2023

Comment réduire les risques de pénurie d’eau ?

L’eau est une ressource essentielle pour la survie des sociétés humaines et pour l’environnement. Alors que la croissance de la population mondiale et le changement climatique s’entrechoquent, les risques de pénurie d’eau s’intensifient un peu partout dans le monde. État des lieux, causes, solutions… Suivez le guide !

État des lieux sur les risques de pénurie d’eau

Comprendre les risques du manque d’eau

Lorsque nous parlons des risques de pénurie d’eau, nous ne pouvons pas passer à côté de la croissance démographique. La population mondiale est passée d’environ 1 milliard d’habitants en 1800, à presque 8 milliards en 2023 et sera autour des 10 milliards en 2050.

Plus le temps avance et plus le manque d’eau est un problème pressant qui a des conséquences profondes sur notre planète et sur nos vies.

L’eau est une ressource indispensable à la société, notamment à l’agriculture, à l’industrie et à de nombreuses autres activités humaines.

Alors que la demande en eau augmente rapidement en raison de la croissance de la population mondiale, de l’urbanisation et de l’industrialisation, entre 1 et 4 milliards d’êtres humains font ou feront face à un stress hydrique plus ou moins élevé d’ici à 2050.

Enfin, en 2020, 2 milliards de personnes (26% de la population) ne bénéficiaient pas d’une eau potable sûre et 3,6 milliards (46% de la population) n’avaient pas accès à des services d’assainissement gérés de façon sûre (ONU – GIEC).

Les conséquences pourraient être dévastatrices, et entraînent déjà, dans certaines zones, la famine, la maladie, les conflits et les migrations forcées.

Combinés et liés au changement climatique, les risques de pénurie d’eau menacent aussi l’environnement.

En effet, l’accélération de la sécheresse dans le monde impacte les arbres et la végétation qui s’affaiblissent, entraînant par la suite des méga-feux de forêts de plus en plus fréquents et dévastateurs.

De plus, les sols qui s’assèchent et perdent leur capacité à absorber les précipitations, tandis que la faune, la flore et l’ensemble de la biodiversité voient de nombreuses espèces menacées d’extinction.

Sommes-nous déjà impactés par la pénurie d’eau ?

Selon où nous regardons dans le monde, nous parlons soit de pénuries d’eau déjà effectives, soit de risques de pénurie d’eau. Il est alors question de stress hydrique, ponctuel ou permanent.

Des zones telles que le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord font partie des espaces les plus touchés, avec plus de 83 % de leur population exposée à un stress hydrique extrême (situation critique ou les ressources en eau disponibles sont inférieures à la demande).

Des pays comme Chypre, Bahreïn, le Liban, le Koweït, le Qatar ou Oman utilisent chaque année plus de 80 % de leurs ressources disponibles en eau, ce qui laisse peser d’énormes risques de pénurie en cas de période de sécheresse.

D’autres régions de l’Asie du Sud dont l’Inde, la Chine et d’autres pays font face à des pénuries d’eau sévères avec 74 % de leur population exposée.

En France, même si la situation n’est pas aussi critique, les périodes de canicule et de sécheresse des dernières années ont été synonymes d’avertissements.

La France et les risques de pénurie d’eau

Pour commencer par du positif, nos réserves en eau sont largement supérieures à nos besoins.

De plus, notre pays bénéficie d’excellentes capacités de stockage, notamment grâce à notre niveau de pluviométrie globale correct, bien qu’inégalitaire selon les régions, nos grandes chaînes de montagnes, un réseau hydrographique étendu, et d’importantes nappes souterraines.

En France, le problème se situe au niveau du dernier point : les nappes phréatiques souterraines, surveillées de près par le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières).

Au 1ᵉʳ juillet 2023, la situation des nappes phréatiques françaises était “peu satisfaisante sur une grande partie du pays avec 68 % des nappes en dessous des normales mensuelles”.

Parmi les raisons de cette situation, le fait que les nappes n’arrivent plus à se recharger correctement après de longues périodes de sécheresse.

Les causes de la pénurie d’eau

Les pénuries d’eau peuvent résulter de plusieurs facteurs. Nous avons déjà parlé de l’urbanisation rapide et de la croissance démographique qui mettent une pression accrue sur les ressources en eau, avec une demande croissante pour l’irrigation agricole (70 % de l’eau prélevée), l’industrie (19%), et l’approvisionnement en eau potable (11%), viennent s’y ajouter la pollution de l’eau, ainsi que le changement climatique.

La pollution de l’eau, une cause majeure de pénurie de l’eau

Les produits chimiques, les déchets toxiques, les pesticides et les déversements d’hydrocarbures affectent la qualité de l’eau et la rendent impropre à la consommation.

La pollution de l’eau compromet la quantité et la qualité de l’eau disponible, entraînant des pénuries dans de nombreuses régions.

La pollution de la rivière Yamuna, Inde (2020)

La rivière de Yamuna s’étire sur plus de 1300 kilomètres, l’affluent Gange est devenu l’une des rivières les plus polluées au monde.

Tous les jours, 3 500 millions de litres d’eaux usées sont rejetées dans le fleuve, faute d’infrastructures de traitement.

Déchets industriels, bouteilles, sacs plastiques et déchets en tout genre, on fait apparaître une mousse toxique en 2020, aggravant un peu plus l’accès à l’eau potable dans la région.

La pollution des eaux du lac Victoria, Kenya, Ouganda, Tanzanie

Aux confins de trois pays, le Lac Victoria est le plus grand lac d’Afrique. Ce lac d’eau douce (deuxième plus grand bassin d’eau douce du monde) de 3 000 km de rivage qui fournissait auparavant 90 % des poissons du pays, est confronté à une catastrophe environnementale majeure.

” En quelques décennies, 50 millions d’habitants se sont installés le long des rives et la population devrait doubler au cours des 30 prochaines années. Les villes rejettent leurs eaux usées dans les rivières qui alimentent le lac, tout comme les usines et les exploitations agricoles”.

De nombreux acteurs, locaux et internationaux, dont l’Agence française de développement (AFD), œuvrent depuis plusieurs années pour tenter d’assainir les eaux du lac.

Une mauvaise utilisation de l’eau engendre la pénurie de l’eau

Une mauvaise utilisation de l’eau, généralement due à des pratiques agricoles inefficaces et à un gaspillage domestique, exacerbe les risques de pénurie d’eau.

L’irrigation inefficace et excessive dans l’agriculture, souvent encouragée par des incitations économiques, surexploite les ressources hydriques.

De plus, les fuites et les infrastructures vieillissantes dans les systèmes de distribution d’eau entraînent des pertes considérables.

Enfin, des habitudes de consommation excessives et non durables dans les ménages aggravent ce problème.

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Le dérèglement climatique contribue à la pénurie de l’eau

Le dérèglement climatique est aussi un facteur qui aggrave les risques de pénurie d’eau.

Tout d’abord, le changement climatique provoque une modification des schémas de précipitations, tout en intensifiant les phénomènes climatiques extrêmes tels que les périodes de canicule et de sécheresse.

Les températures en hausse accélèrent l’évaporation, asséchant les sols et les sources d’eau. Les régions déjà arides subissent des périodes de sécheresse prolongée, réduisant alors de plus en plus les réserves d’eau.

De plus, le changement climatique a tendance à provoquer la “contamination” de l’eau douce par l’eau de mer (fonte des glaciers, élévation du niveau des mers, porosité des roches).

Ce phénomène entraîne également des phénomènes tels que l’accélération de l’érosion et des glissements de terrains qui rendent les polluants plus mobiles et désormais capables d’atteindre les eaux souterraines.

Enfin, les événements météorologiques extrêmes, comme les inondations soudaines, dégradent les infrastructures hydriques. Ceci entraîne par la suite des problèmes de pompage, de traitement ou de distribution d’eau potable.

Comment améliorer la gestion de l’eau en ville ?

Les solutions pour éviter la pénurie d’eau

Comment recycler l’eau ?

Le recyclage de l’eau est l’une des solutions les plus prometteuses face aux risques de pénurie.

Inspiré des principes de l’économie circulaire, le recyclage de l’eau consiste à utiliser les stations d’épuration et autres solutions de traitement non plus seulement pour assainir et renvoyer les eaux usées à la nature, mais bien de les valoriser et de les réutiliser après leur traitement.

Parmi les eaux usées pouvant être recyclées :

  • Les eaux grises des stations d’épuration issues des eaux usées domestiques faiblement polluées,
  • Les eaux résiduaires internes des industries,
  • Les eaux pluviales urbaines.

Les eaux recyclées peuvent être utilisées de façons multiples : la production d’énergie, l’irrigation agricole, pour le nettoyage des industries, pour les besoins d’arrosage et de nettoyage des collectivités, ou encore pour procéder au rechargement des nappes phréatiques.

Le recyclage de l’eau offre une myriade de bénéfices environnementaux, sociaux et économiques.

Parmi eux, nous pouvons citer la préservation des nappes phréatiques, l’accès à cette ressource sans besoin de nouveau captage, la réduction du stress hydrique mondial ou encore la réduction de la consommation d’eau dans l’industrie avec d’importantes économies à la clé.

Windhoek, la capitale de la Namibie (plus de 500 000 habitants) potabilise par exemple plus de 30 % de ses eaux usées depuis 1968 grâce à un processus inédit en 10 étapes.

D’autres États comme la Californie, le Koweït, Israël ou Singapour figurent parmi les pays les plus avancés dans le domaine du recyclage de l’eau.

Utiliser l’eau des pluies pour éviter la pénurie d’eau

Recycler et utiliser l’eau de pluie est une méthode essentielle pour faire face aux pénuries d’eau. Les systèmes de collecte d’eau de pluie recueillent l’eau tombée, la filtrant et la stockant dans des réservoirs.

L’eau de pluie peut remplir de nombreuses fonctions, comme l’irrigation, les toilettes, le lavage et l’entretien du mobilier ou du véhicule.

Recycler l’eau de pluie grâce à des systèmes de récupération, de filtrage ou de stockage réduit la pression sur les ressources en eau conventionnelles et permet d’économiser la précieuse eau potable.

L’adoption généralisée de ces systèmes et la sensibilisation à l’utilisation responsable de l’eau de pluie sont cruciales pour atténuer les risques de pénurie d’eau.

L’utilisation de nouvelles technologies, un atout face au manque d’eau ?

De nombreuses solutions technologiques sont désormais à notre disposition pour faire face aux risques de pénurie d’eau.

Parmi elles, nous pouvons citer les technologies de filtration, notamment pour transformer les eaux usées et / ou polluées en une eau potable et propre à la consommation.

Grâce à une technologie fabriquée par Ahlstrom Munksjö et originellement utilisée par la NASA pour recycler l’eau des cabines spatiales, la gourde filtrante OKÖ apparaît aux États-Unis en 2013, puis en 2018 en Europe.

Grâce à un système de double de filtration (filtre à charbon + nanofiltration par champ de charge électromagnétique) la gourde filtrante OKÖ est capable de filtrer plus de 99% des métaux lourds, bactéries, virus, et micro-organismes jusqu’à 0.1 microns, en plus de supprimer les mauvais goûts et mauvaises odeurs.

Seul le filtre est à changer tous les 400 L, le tout dans un matériau recyclable et écoresponsable, de quoi boire une eau pure et ne plus acheter de bouteilles d’eau en plastique !

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Zoom sur la journée mondiale de l’eau

Lancée par les Nations Unies en 1993, la journée mondiale de l’eau célèbre chaque année un de nos biens les plus précieux.

Organisée tous les ans le 22 mars, la journée mondiale de l’eau vise à sensibiliser le grand public et les gouvernements à propos des enjeux de l’eau, mais aussi à mettre en place de nouvelles mesures pour en assurer la préservation et l’accès durable pour tous.

Cette journée est l’occasion d’accélérer le changement et les initiatives individuelles et collectives, plus particulièrement en termes d’utilisation, de consommation et de gestion de l’eau.

Le 22 mars 2023, la journée mondiale de l’eau a convié l’ensemble des Nations et des citoyens du monde à prendre de nouveaux engagements face à la crise de l’eau, notamment dans le cadre de l’objectif numéro 6 de développement durable des Nations Unies : eau propre et assainissement pour tous d’ici à 2030.

Conclusion

À un stade critique dans de nombreux pays, la crise de l’eau et les risques de pénurie menacent l’ensemble de l’humanité à l’horizon 2050.

Provoquée par la pollution, une mauvaise gestion et exacerbée par le changement climatique, la crise de l’eau est déjà à l’origine de nombreuses catastrophes alimentaires, sanitaires, migratoires, sociétales et environnementales.

Pour inverser la tendance, préserver l’eau, la planète et permettre un accès équitable à l’or bleu pour tous, une meilleure gestion de l’eau est nécessaire, notamment grâce à de nouvelles politiques de développement durable axées autour de l’assainissement, du recyclage, des nouvelles technologies et de l’économie des ressources.

Journée mondiale de l’eau : nos conseils pour éviter le gaspillage de l’eau au quotidien

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