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21 septembre 2022

Comment améliorer la gestion de l’eau en ville ?

Afin d’éviter les pénuries et de garantir la qualité de l’eau, il devient urgent pour les collectivités de s’engager dans une politique durable de gestion de l’eau. Et pour mener une politique efficace en faveur de la préservation de l’eau, les villes disposent de plusieurs leviers. Gestion des eaux pluviales, régulation de la consommation en eau potable, lutte contre les inondations font partie des actions à mettre en place.

Pourquoi il est urgent d’agir pour améliorer notre gestion de l’eau ?

Améliorer la gestion de l’eau doit aujourd’hui être au cœur des préoccupations des collectivités et des Français. Car sous l’effet du réchauffement climatique, les ressources en eau diminuent. Les épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents mettent à mal les ressources, augmentent la pollution de l’eau et peuvent rendre difficile l’accès à une eau potable de qualité.

Améliorer la gestion de l’eau : une priorité face à la multiplication des épisodes de sécheresse

En France, les eaux consommées proviennent en grande partie des fleuves, des rivières et des lacs. Or, dans certaines régions, l’accès à l’eau peut se compliquer notamment à cause des épisodes de sécheresse. Et, sous l’effet du réchauffement climatique, les sécheresses sont de plus en plus longues et régulières.

Ces épisodes de sécheresse rendent l’accès à l’eau plus difficile et cela a des conséquences directes sur le quotidien des Français. Par exemple, l’agriculture est un secteur très dépendant de l’eau. Les sécheresses à répétition impactent fortement l’agriculture et les élevages en France. En effet, le manque d’eau peut entraîner de lourdes pertes sur les récoltes. Améliorer la gestion de l’eau semble aujourd’hui indispensable pour garantir les activités agricoles du pays.

Une intensification inquiétante des épisodes de sécheresse

C’est un constat mondial : les sécheresses semblent se multiplier à travers toute la planète. Tous les continents font face à des situations inquiétantes avec l’intensification des épisodes de sécheresse.

D’ailleurs, selon les dernières projections de Météo France, les périodes de sécheresse vont s’allonger de 5 à 10 jours supplémentaires en période estivale. Les régions les plus touchées seront celles du pourtour méditerranéen et de la façade ouest. Dans les décennies à venir, certaines régions françaises pourraient même connaître des périodes de sécheresse de plus d’un mois.

Ces changements climatiques sont la conséquence directe du réchauffement de la planète et de la hausse des températures. Car en plus de la baisse des précipitations, la hausse du thermomètre aggrave et prolonge les épisodes de sécheresse en augmentant l’évaporation.

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Des conséquences dangereuses pour l’environnement et notre santé

Les épisodes de sécheresse ont aussi un impact sur l’environnement et la biodiversité. Car la baisse du niveau des cours d’eau peut supprimer des connexions entre plusieurs parties d’un cours d’eau et empêcher la bonne mobilité des espèces. Des obstacles infranchissables apparaissent et peuvent causer la perte de plusieurs espèces de poissons ou d’amphibiens.

La baisse des niveaux d’eau peut également jouer un rôle sur la production d’eau potable, le refroidissement des centrales nucléaires et la navigation fluviale par exemple. Sans oublier que la qualité de l’eau est diminuée par la hausse des températures.

Les épisodes de sécheresse ont donc un impact direct sur la qualité de l’eau. La quantité d’oxygène dans l’eau diminue sous l’effet de la hausse des températures. De plus, la réduction des débits des cours d’eau entraîne une évacuation plus longue et moins efficace des polluants.

C’est pourquoi préserver la qualité de l’eau en période de sécheresse est un véritable défi à relever afin de préserver la biodiversité tout en maîtrisant la pollution de l’eau.

Améliorer la gestion de l’eau : une nécessité pour répondre à l'explosion des besoins en eaux

Améliorer la gestion de l’eau semble aujourd’hui indispensable, d’autant plus que les besoins en eau ne cessent d’augmenter. D’ailleurs, l’ONU estime que la demande en eau va augmenter de 50 % d’ici 2030. Cette augmentation de la consommation d’eau concerne principalement les villes. Car partout sur la planète, les villes sont touchées de plein fouet par la croissance démographique et l’évolution des modes de consommation.

La Chine, l’Inde et le Nigeria voient, par exemple, leur population augmenter et s’installer de plus en plus dans les villes. Or ces pays sont déjà en déficit hydrique. Sans une politique engagée en faveur de la préservation de l’eau, il semble compliqué de pouvoir répondre aux besoins des habitants.

La demande en eau potable mais aussi en céréales, viande et produits laitiers augmente aussi bien en France qu’à l’étranger. Or l’agriculture et l’élevage participent également à puiser dans les ressources. Ce sont d’ailleurs les secteurs les plus gourmands en eau avant l’industrie et les besoins domestiques. Par exemple, pour produire un kilo de viande de bœuf, il faut près de 16 000 litres. Une demande en eau considérable et bien difficile à satisfaire en période de sécheresse sans une politique de gestion de l’eau.

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Quels sont les leviers pour améliorer la gestion de l’eau en ville ?

Les villes peuvent s’engager dans une politique de gestion de l’eau durable. Plusieurs actions peuvent être menées afin de préserver les ressources en eau. En effet, les collectivités ont la possibilité de revoir leur gestion des eaux pluviales, de lutter contre les inondations en limitant l’artificialisation des sols mais aussi de réduire leur consommation en eau potable. 

Améliorer la gestion des eaux pluviales

L’une des clés pour préserver les ressources en eau est d’améliorer la gestion des eaux pluviales. La gestion de l’eau en ville est un défi quotidien pour les villes durables et a pour objectif de préserver les ressources mais aussi la biodiversité. D’autre part, une politique de gestion de l’eau est un engagement fort envers la planète mais aussi une nécessité pour adapter la ville aux effets du réchauffement climatique.

Les eaux pluviales interagissent en permanence avec les eaux souterraines en s’infiltrant dans les sols. Mais avec l’artificialisation et l’imperméabilisation des sols, l’infiltration des eaux pluviales en ville est plus compliquée. Or la pluie qui s’infiltre à proximité d’où elle tombe, dans des sols non artificialisés, est très peu polluée et ne contribue pas à saturer les réseaux d’assainissement.

En partant de ce constat, plusieurs actions peuvent être mises en place par les villes pour améliorer leur gestion des eaux pluviales. Par exemple, les collectivités peuvent conserver des surfaces non imperméabilisées sur le territoire afin de favoriser l’infiltration des eaux de pluie. Elles peuvent également définir en amont un seuil maximal d’imperméabilisation de leur territoire afin de lutter contre l’étalement urbain et l’artificialisation des sols.

Pour mener à bien cette politique, les villes peuvent s’aider d’outils comme le zonage pluvial qui permet de cartographier ces mesures et ces dispositifs. Grâce au zonage pluvial, les villes peuvent intégrer la gestion des eaux pluviales dans l’aménagement du territoire en tenant compte du cycle de l’eau. Des actions peuvent ensuite être mises en place pour limiter l’imperméabilisation des sols et maîtriser le débit d’écoulement des eaux de ruissellement.

Limiter l’artificialisation des sols pour réduire les risques d'inondation

L’artificialisation des sols est un phénomène en expansion. En France, entre 2006 et 2016, 20 000 hectares de sols ont été artificialisés chaque année. En 10 ans, la France a perdu plus d’un demi-million d’hectares d’espaces naturels ou de terrains agricoles. Mais l’artificialisation entrave le cycle de l’eau. Car un sol imperméabilisé n’est plus en mesure d’absorber les eaux pluviales. Ainsi en cas de fortes intempéries, les risques d’inondations sont plus importants.

Afin de réduire les risques d’inondation, il est donc primordial de limiter l’artificialisation des sols. Pour y arriver, la politique d’urbanisme peut encourager la renaturation des sols afin que les sols artificialisés retrouvent leur usage d’origine. Les villes peuvent également opter pour une politique d’urbanisation et d’artificialisation maîtrisée. Elles ont, par exemple, la possibilité de mettre en place des mesures permettant de densifier les nouvelles constructions dans le but de freiner l’étalement urbain.

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Réduire la consommation d’eau

La consommation d’eau par les citadins augmente d’année en année. La demande en eau devrait d’ailleurs doubler d’ici 2050. Pour préserver les ressources et garantir un accès à l’eau pour tous, il est essentiel pour les villes d’en améliorer la gestion. Et pour réduire la consommation d’eau, les villes disposent de plusieurs leviers.

Le premier consiste à agir sur les canalisations et les réseaux d’irrigation. En effet, en réduisant les fuites sur les réseaux d’eau potable il est possible de faire de grandes économies d’eau. Selon l’Observatoire des services publics, 1 litre sur 5 est perdu en cours d’acheminement à cause du manque d’étanchéité des canalisations.

La seconde action à mettre en place pour améliorer la gestion de l’eau en ville est de sensibiliser les habitants à leur consommation d’eau pour lutter contre le gaspillage. L’usage domestique correspond à un quart de la consommation d’eau potable en France. Ainsi une politique de préservation des ressources en eau potable passe indéniablement par une prise de conscience des citoyens sur leur capacité d’action.

Zoom sur 3 villes françaises qui améliorent leur gestion de l’eau

Certaines villes françaises ont compris la nécessité d’améliorer leur gestion de l’eau. Afin d’assurer leur développement et attirer de nouveaux habitants ou entreprises, les collectivités locales doivent réfléchir à la meilleure façon d’optimiser et économiser leur ressource en eau. Lyon, Mérignac et Narbonne ont par exemple mis en place des actions concrètes et efficaces pour optimiser leur gestion de l’eau.

Le projet de ville perméable de Lyon

La ville de Lyon est engagée depuis plusieurs années dans une politique en faveur de l’environnement. Ville durable, elle a d’ailleurs été élue capitale française de la biodiversité en 2019.

Dans sa politique d’urbanisme durable, la ville de Lyon a mis au point un projet de ville perméable. Ce projet vise à préserver les ressources en eau, protéger les milieux naturels, lutter contre les îlots de chaleur et lutter contre les inondations.

Le projet de ville perméable de Lyon mise ainsi sur une meilleure gestion des eaux pluviales. La ville travaille en amont des projets urbains afin de mettre en place des surfaces poreuses et limiter la perméabilisation des sols. En effet, ces surfaces permettent de limiter le ruissellement des eaux de pluies en surface, une nécessité dans la lutte contre les inondations.

Réduire la consommation d’eau, la stratégie de Mérignac

Mérignac, ville de 68 000 habitants en Gironde, a baissé sa consommation d’eau de 30 % en 10 ans. Or cette région fait face à une difficulté majeure en termes de gestion de l’eau. En effet, elle puise ses ressources dans des nappes profondes captives, fragilisées par des années d’excès de prélèvement.

Ainsi pour réduire sa consommation d’eau, la ville de Mérignac a décidé de partir à la chasse aux fuites et à la surconsommation. Grâce à une analyse profonde des factures, la ville a ainsi détecté une fuite de 17 500 m3 d’eau par an à la piscine municipale. Un travail sur les canalisations a ainsi pu être fait afin de réparer les fuites et éviter le gaspillage d’eau.

La ville a également revu son système d’arrosage public dans le but de réduire sa consommation. Grâce à l’utilisation de pluviomètres et de programmateurs, la ville peut ainsi maîtriser l’arrosage public et apporter une irrigation plus précise aux plantes.

Utiliser les eaux usées, la voie adoptée par Narbonne

La ville de Narbonne a décidé de prendre des mesures afin d’assurer l’accès à l’eau aux agriculteurs en période de sécheresse. Le Languedoc-Roussillon, produit environ 30 % des vins français. Une activité essentielle pour le territoire et qui fait vivre de nombreuses personnes.

Or, depuis une vingtaine d’années, la région est en déficit hydrique. Ainsi pour répondre aux besoins des domaines viticoles, la ville a mis en place un projet baptisé Irrialt’eau. Ainsi pour irriguer les vignes, la ville de Narbonne a décidé d’utiliser les eaux usées traitées et analysées de bonne qualité. Aujourd’hui le projet concerne l’irrigation de 80 hectares de vignes et doit s’étendre dans les années à venir.

Conclusion

La gestion de l’eau est un sujet d’actualité au cœur des préoccupations des villes durables. Car les ressources en eau potable s’amenuisent partout sur la planète alors que la demande augmente. En France, les épisodes de sécheresse plus fréquents et plus longs, peuvent rendre l’accès à l’eau plus difficile notamment pour les agriculteurs, mais aussi pour les particuliers.

Aujourd’hui des solutions existent pour améliorer la gestion de l’eau en ville. Les collectivités peuvent ainsi prendre des mesures pour réduire leur consommation et en parallèle agir en faveur du respect du cycle de l’eau. Et le recul permet d’assurer que ces actions sont efficaces pour maîtriser la consommation d’eau tout en protégeant l’environnement et la biodiversité.

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Crédit photos : lachetas, wirestock, rawpixel.com

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