La nature, une solution pour lutter contre le dérèglement climatique

Face à la crise environnementale, la nature s’impose plus que jamais comme une solution pour lutter contre le dérèglement climatique.

Comment la nature peut nous défendre contre le dérèglement climatique ?

Que signifie le concept d’une solution reposant sur la nature ?

Les solutions basées sur la nature pour lutter contre le changement climatique sont des approches novatrices et globales axées sur la coopération avec les écosystèmes naturels plutôt que sur des interventions artificielles.

Le concept de solutions fondées sur la nature (Sfn) est apparu lors de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques à Copenhague en 2009.

Sous l’impulsion de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, les Sfn sont définies comme “les actions visant à protéger, gérer de manière durable et restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés pour relever les défis de société de manière efficace et adaptative, tout en assurant le bien-être humain et en produisant des bénéfices pour la biodiversité.”

Quelles sont les solutions disponibles ?

Les solutions basées sur la nature pour lutter contre le dérèglement climatique englobent une palette diversifiée de stratégies visant à exploiter les capacités régénératrices des écosystèmes pour répondre aux défis environnementaux contemporains.

Ces différentes stratégies sont généralement classifiées en trois grandes catégories : la préservation, l’amélioration et la restauration.

La préservation d’écosystèmes intacts consiste à conserver les écosystèmes existants dans un état écologique optimal, préservant ainsi leur intégrité et leur fonctionnement naturels.

Ici, il sera par exemple question de création ou d’expansion de réserves naturelles, de parcs nationaux ou de zones marines protégées pour protéger les habitats naturels et maintenir la diversité biologique.

L’amélioration de la gestion durable d’écosystèmes exploités vise à optimiser l’utilisation des écosystèmes par les activités humaines tout en garantissant une gestion durable.

Cela comprend des pratiques telles que l’agroforesterie, la pêche durable, l’agriculture biologique et écoresponsable, et d’autres méthodes visant à maintenir l’équilibre entre exploitation et préservation des ressources terrestres et marines.

La restauration des écosystèmes dégradés ou la création d’écosystèmes consiste à réhabiliter les écosystèmes qui ont subi des dommages ou à créer de nouveaux écosystèmes là où cela est nécessaire.

Ceci peut inclure la reforestation de zones déboisées pour augmenter la séquestration de carbone, réduire l’érosion des sols et les risques d’inondation, augmenter la biodiversité et réguler les températures, tout en purifiant l’air, l’eau et les sols.

D’autres solutions basées sur la nature pour lutter contre le dérèglement climatique comprennent la création d’espaces verts, la restauration de zones humides dégradées, ou encore la création de corridors écologiques pour reconnecter les zones et les espèces fragmentées.

Mesurer l’efficacité de la nature face au dérèglement climatique

Au fur et à mesure de leur déploiement, les solutions basées sur la nature pour lutter contre le dérèglement climatique doivent être évaluées et mesurées.

Impliquée dans le financement de plusieurs centaines de projets utilisant la nature face au changement climatique, l’AFD (Agence Française de Développement) a intensifié ses efforts depuis 2015 pour promouvoir l’adaptation au changement climatique.

Le groupe a augmenté considérablement ses financements en faveur de projets à co-bénéfices d’adaptation, visant à répondre aux risques climatiques tout en poursuivant d’autres objectifs de développement.

En 2022, une évaluation approfondie de 35 projets en Afrique subsaharienne a été entreprise pour mesurer leur efficacité, avec un accent mis sur les secteurs de l’agriculture, de l’eau et de l’assainissement.

Bien que mesurer l’adaptation soit complexe, l’AFD a développé un cadre d’analyse et des outils spécifiques, progressivement intégrés depuis 2015, pour évaluer les risques climatiques et la vulnérabilité des zones ciblées.

Des résultats tangibles, tels que la diminution des inondations au Sénégal ou encore la réduction de la déforestation à Madagascar ont par exemple été observés. Néanmoins, l’évaluation souligne des défis liés aux incertitudes climatiques à long terme et à l’évaluation des progrès.

Les recommandations incluent une définition précise des objectifs dès l’instruction des projets, une meilleure intégration dans les politiques publiques nationales, une focalisation sur les populations vulnérables et la garantie de la pérennité des initiatives.

Ces recommandations ont influencé la nouvelle feuille de route d’adaptation de l’AFD, visant à renforcer l’intégration du risque climatique dans l’ensemble de ses programmes.

Comment agir contre le changement climatique ?

Les différents moyens pour protéger la nature

Rentrons un peu plus dans le concret et découvrons quelques exemples de solutions basées sur la nature pour lutter contre le dérèglement climatique.

Réduire l'utilisation des pesticides

La réduction de l’utilisation des pesticides est le deuxième exemple de pratique basée sur la nature pour lutter contre le dérèglement climatique.

L’usage intensif de pesticides, que ce soit dans le cadre de l’agriculture ou l’entretien des espaces verts, contribue à la détérioration des écosystèmes, à la destruction de la biodiversité et à l’altération de la résilience des sols.

En optant pour une réduction significative de ces substances chimiques, on favorise la restauration des équilibres naturels.

En plus de leur impact sur la biodiversité, les pesticides sont souvent fabriqués à partir de processus énergivores et génèrent des émissions de gaz à effet de serre lors de leur production et de leur utilisation.

Diminuer leur utilisation permet alors la réduction de l’empreinte carbone associée à leur cycle de vie.

De plus, cette approche encourage l’adoption de pratiques agricoles durables, comme l’agroécologie ou l’agriculture biologique.

Ces dernières soutiennent la régénération des sols, la promotion de méthodes plus respectueuses de l’environnement en plus de garantir la sécurité alimentaire et une meilleure santé pour les populations.

En résumé, la réduction des pesticides est un pont vers une agriculture et des pratiques d’entretien plus écologiques. Cette stratégie contribue d’une part à la préservation de la biodiversité, des sols, de l’eau et de l’air, mais aussi à la séquestration accrue du carbone dans les sols.

Des arguments qui font de cette pratique une solution centrale et basée sur la nature pour lutter contre le dérèglement climatique.

Participer à des activités environnementales

La participation à des activités environnementales diversifiées peut également inclure des solutions basées sur la nature pour lutter contre le dérèglement climatique.

Le ramassage de déchets sur les plages, au-delà de son impact immédiat sur la propreté, prévient la pollution marine, préservant ainsi les écosystèmes marins fragiles.

Le reboisement et la plantation d’arbres sont des actions concrètes pour accroître la couverture forestière, constituant des puits de carbone vitaux, en plus de restaurer la biodiversité et d’augmenter les capacités de dépollutions des écosystèmes.

Les initiatives de restauration d’écosystèmes naturels, telles que la création de corridors écologiques, rétablissent des connexions vitales entre habitats fragmentés, favorisant la migration d’espèces et la biodiversité.

La création et la conservation des habitats naturels, y compris la protection des zones de reproduction d’espèces menacées, sont fondamentales pour maintenir l’équilibre délicat des écosystèmes.

Les jardins communautaires et urbains contribuent à la sécurité alimentaire locale tout en dynamisant la biodiversité en milieu urbain.

Les projets éducatifs, tels que des programmes dans les écoles, sont cruciaux pour sensibiliser les générations futures à l’importance de la nature dans la lutte contre le changement climatique.

Ces différents exemples d’activités, en promouvant une interaction continue entre les populations et la nature, renforcent le tissu social tout en créant des solutions basées sur la nature pour lutter contre le dérèglement climatique.

Quelles sont les approches pour contrer le dérèglement climatique ?

En plus des solutions basées sur la nature pour lutter contre le dérèglement climatique, d’autres pratiques, applicables au quotidien, permettent de réduire notre impact environnemental.

Réduire les déchets

La réduction des déchets constitue une stratégie environnementale fondamentale pour atténuer le dérèglement climatique.

En limitant la production de déchets, on diminue les émissions associées à leur traitement, telles que la combustion et la décomposition, qui libèrent des gaz à effet de serre.

De plus, la réduction des déchets permet une utilisation plus efficace des ressources et limite la nécessité de produire de nouveaux biens, réduisant ainsi l’empreinte carbone globale.

Enfin, adopter des pratiques écoresponsables telles que le recyclage, la réutilisation et le compostage, contribue non seulement à préserver l’environnement, mais constitue également une action directe contre le changement climatique.

Lutter contre la pollution numérique

La réduction de la pollution numérique est cruciale pour enrayer le dérèglement climatique. La surconsommation de ressources informatiques, que nous parlions des équipements informatiques quotidiens, des infrastructures de réseau ou des data centers contribuent chacune aux émissions de gaz à effet de serre.

Parti de ce constat, adopter des comportements écoresponsables tels que l’utilisation de moteurs de recherche écoénergétiques, l’élimination des e-mails superflus et le recyclage des équipements électroniques diminue l’impact écologique du numérique.

Des initiatives comme l’hébergement de sites web sur des serveurs alimentés par des énergies renouvelables ou le développement de technologies écoresponsables montrent que des choix conscients peuvent contribuer à la préservation de l’environnement et à la lutte contre le changement climatique.

Réduire la consommation d’électricité

Réduire notre consommation d’électricité constitue un acte essentiel dans la lutte contre le dérèglement climatique. En modérant notre empreinte énergétique, nous contribuons à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Dans cette optique, l’utilisation d’ampoules à faible consommation, l’adoption d’appareils électroménagers écoénergétiques, ou encore le fait d’éteindre systématiquement les appareils en veille font partie des gestes concrets qui limitent notre impact environnemental.

Enfin, régler le chauffage ou la climatisation à des niveaux au strict nécessaire, ou utiliser des sources d’énergie renouvelables comme le solaire sont autant de mesures qui contribuent à une utilisation plus responsable de l’électricité, participant ainsi à la lutte contre le dérèglement climatique.