Recyclage des déchets : tour d’horizon des meilleures initiatives pour valoriser nos déchets

Car c’est un fait, cela a été révélé et attesté par de nombreux rapports scientifiques, la quantité de déchets générés dans le monde a augmenté au fil des années. Une augmentation liée notamment aux innovations technologiques et à la surconsommation, qui génèrent toujours plus de pollution !

Et notamment de la pollution de l’air, engendrée par les décharges. Lorsqu’il pleut, l’eau qui tombe sur les déchets organiques présents dans les décharges provoque une réaction chimique qui génère du gaz à effet de serre. Mais l’incinération, elle aussi, pollue, par les fumées qu’elle rejette. Sans parler des déchets qui se retrouvent dans nos mers et nos océans et qui viennent faire grossir toujours un peu plus le 7^ème continent de plastique.

Heureusement, nous sommes de plus en plus conscients du fléau que représentent les déchets pour la planète. Des déchets qui peuvent mettre jusqu’à 4 000 ans pour disparaître (source Les cahiers du développement durable)… C’est pourquoi les initiatives pour réduire et/ou valoriser les déchets se multiplient. Focus sur les chiffres des déchets et du recyclage aujourd’hui et sur les initiatives positives pour valoriser nos déchets.

Les chiffres clés des déchets et du recyclage en France

Avant de se pencher sur le recyclage des déchets, il est intéressant de connaître les chiffres clés en France à propos des déchets, du tri des déchets et du recyclage. En 2019, l’ADEME publiait les résultats d’une enquête menée sur la production des déchets entre 2008 et 2018.

Le premier chiffre clé qui est ressorti de cette enquête, c’est 342 millions de tonnes. Un chiffre qui correspond à la quantité de déchets produits en France au cours de l’année 2018. Cela équivaut à 5,1 tonnes par habitant sur un an. Si l’on entre un peu plus dans le détail, il est possible de scinder ces déchets en trois groupes, qui sont les trois secteurs qui génèrent ces déchets.

D’abord, les entreprises (hors construction), qui génèrent 72 millions de tonnes de déchets par an, soit 950 kg de déchets par habitant. Un chiffre qui a augmenté de 13 % en dix ans. Ensuite, le secteur de la construction, le plus gros générateur de déchets avec 240 millions de tonnes en 2018, soit 3 600 kg par habitant. Plus grosse source de déchet en France, certes, mais néanmoins en baisse de 9 % sur les dix dernières années. Enfin, les ménages, eux aussi, génèrent des déchets, à hauteur de 39 millions de tonnes, soit près de 600 kg par habitant et par an. Un secteur qui a connu une légère baisse également sur les dix dernières années (-1 %).

Ce qu’il est également intéressant de constater, au-delà de la quantité et de la source de ces déchets, c’est leur gestion. En 2018, 66 % des déchets étaient recyclés, soit 11 % de plus qu’en 2008. La valorisation des déchets, quant à elle, avait augmenté de près de 50 % pour atteindre 6 %. Enfin, seulement 28 % des déchets étaient éliminés en 2018 contre 49 % 10 ans auparavant (source ADEME).

Pour l’année 2021, c’est le site CITEO qui publiait de nouveaux chiffres sur la gestion des déchets. L’année dernière, 89 % de la population française affirmait trier ses emballages. On estimait ainsi à 54 kg le poids des déchets triés par habitant et par an. Pour découvrir tous les chiffres du recyclage en 2021, cliquez ici.

Que ce soit dans le tri ou la collecte des déchets, on constate donc une nouvelle gestion, qui permet, in fine, de réduire la pollution, bien qu’il reste encore beaucoup d’efforts à faire.

Comment améliorer le recyclage des déchets ?

Repenser la conception des produits pour faciliter leur recyclage

Cela semble être le B.A.-BA, pourtant ce n’est pas encore évident pour tout le monde : réduire la pollution générée par les déchets, c’est avant tout repenser les modes de conception et de production des produits. Cela permettrait, dès la phase de création, de produire moins de déchets.

C’est le principe même de l’économie circulaire, sur laquelle avait misé l’ancienne ministre de la Transition Ecologique, Barbara Pompili. Fin 2021, elle annonçait une augmentation du budget dédié à la transition vers une économie plus circulaire de 370 millions d’euros. Mais, l’économie circulaire, qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit de produire de façon plus durable et plus écologique, et ce, tout au long de la chaîne. Mais pas seulement. L’économie circulaire regroupe des enjeux à la fois environnementaux, économiques et sociaux. Les fondements de l’économie circulaires sont l’approvisionnement durable, l’écoconception, l’écologie industrielle et territoriale, l’économie de la fonctionnalité, la consommation responsable, la fin de l’obsolescence programmée et enfin, l’amélioration de la prévention, de la gestion et du recyclage des déchets.

En développant ces sept domaines au sein des entreprises partout en France, cela permettra à coup sûr de réduire la production de déchets (source Ministère de la Transition Ecologique).

Augmenter le tri sélectif

Et si le recyclage est important, le tri sélectif l’est tout autant. Car c’est grâce au tri que le recyclage est facilité, voire rendu possible ! Et au-delà des centres de tri qui sont indispensables à la bonne gestion des déchets, chacun doit aujourd’hui contribuer à augmenter le tri sélectif, que ce soit en tant que citoyen, dans son propre foyer, ou même au sein des entreprises.

De la qualité de ces actions mises en place en amont, dépendra le volume des déchets recyclés ensuite dans les centres. C’est pourquoi nous devons tous agir pour la communauté.

La responsabilité revient aux mairies de fournir les bonnes informations, afin que chacun puisse ensuite trier de façon autonome et responsable. Il s‘agit donc de bien séparer les matières organiques du reste, ou encore, mettre de côté les déchets toxiques… Les habitants, quant à eux, par le biais de ce processus, deviennent responsables du tri de leurs déchets, dans le respect des consignes. Enfin, les entreprises doivent, de leurs côtés, respecter leur obligation de tri à la source.

Semaine européenne de la réduction des déchets

Zoom sur 5 innovations pour valoriser nos déchets

Si les efforts à faire pour recycler sont encore nombreux, il existe d’ores et déjà des innovations, pensées pour faciliter le tri, la gestion et la valorisation énergétique des déchets.

Des poubelles connectées pour améliorer le tri et la collecte des déchets

Cette innovation concerne directement les premiers outils de tri, disponibles pour tous, à savoir : les poubelles. Et c’est la start-up Heyliot, une société française basée à Rennes, qui a eu l’idée de mettre la technologie au service d’une meilleure gestion des déchets. Leurs mots-clés : réduire, recycler, réutiliser.

Ils ont donc voulu créer la poubelle du futur, capable de savoir à votre place, comment trier vos déchets. En effet, si aujourd’hui nous nous posons encore trop souvent la question de savoir quel déchet va dans quelle poubelle, les poubelles connectées Heyliot sauront distinguer une boîte de conserve d’une bouteille de verre.

Et ce n’est pas la seule innovation. Pour réduire le nombre de trajets des camions-poubelles, les poubelles connectées compressent elles-mêmes les déchets et envoient un signal quand le conteneur est plein. Cela permet aux camions de faire moins de trajets et donc d’émettre moins de CO².

Transformer ses déchets en matériaux de construction

Une autre façon de mieux gérer ses déchets, c’est de les réutiliser. Cette nouvelle innovation nous emmène à l’autre bout du monde, en Nouvelle-Zélande. Cela aura pris dix ans à Peter Lewis, le créateur, pour développer sa machine. Mais aujourd’hui, elle permet de recycler 100 % des plastiques.

Le concept ? Transformer les déchets en brique de construction ! Pour ce faire, les déchets sont récoltés, lavés puis séchés. Et c’est un système plutôt efficace puisque la machine créée par Peter Lewis est capable de fabriquer une brique de 10 kilos toutes les 40 secondes.

Une machine d’avenir, qui n’a que des avantages, puisqu’en plus de débarrasser la planète de ses déchets, elle permet de les recycler en un nouveau matériau utile. Et désormais, Peter Lewis va pouvoir développer son concept puisqu’il a finalement obtenu des subventions de la part du gouvernement, ainsi qu’un partenariat avec la déchetterie de sa ville.

Innover pour améliorer le recyclage des batteries lithium-ion

Cocorico ! Nous resterons en France pour cette dernière invention. Nous partons cette fois-ci entre Grenoble et Chambéry, à la rencontre du Laboratoire d’Innovation pour les Technologies des Énergies Nouvelles et les Nanomatériaux (LITEN), qui se définit comme le « Créateur de solutions, en réponse aux enjeux climatiques, énergétiques & environnementaux ».

Ce laboratoire a réussi à développer une technologie permettant de mieux recycler les batteries lithium-ion, qui restent à ce jour encore une grande question pour notre avenir.

Le laboratoire LITEN a donc mis au point un procédé permettant de dissoudre et séparer les métaux critiques constituant les batteries lithium-ion, c’est-à-dire le cobalt, le nickel, le manganèse et, bien sûr, le lithium. Pour ce faire, beaucoup de recherches et un savant mélange de plusieurs facteurs : 40 % d’effluents, 35 % d’étapes et 40 % de réactifs chimiques en moins (source LITEN).

Pour cette innovation, son créateur, le chercheur Emmanuel Billy, a remporté le premier prix des Trophées d’Innovation Recyclage en 2018 dans la catégorie innovation académique, organisés par la Fédération des Entreprises de Recyclage (FEDEREC).