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07 novembre 2022

Que peut-on attendre de la COP 27 ?

Afin de lutter contre le réchauffement climatique, des mesures fortes doivent être prises. Cette conférence pour le climat doit aboutir à un réel consensus en faveur de la planète et de la protection de la biodiversité.

À quoi servent les COP ?

Depuis 1995, les COP réunissent 30 000 personnes autour d’une même thématique : le changement climatique. Ces conférences pour le climat, menées par l’ONU, ont pour but de trouver des solutions au réchauffement climatique. Depuis bientôt 30 ans, les représentants de près de 200 pays agissent pour la protection de l’environnement et alertent l’opinion publique sur l’urgence climatique.

En quoi consiste une COP ?

Le terme « COP » est un acronyme anglais qui signifie Conférence des Parties (Conferences of the Parties). C’est une réunion internationale réunissant les représentants de plusieurs pays. Cette conférence annuelle, organisée par l’ONU, a pour but de trouver des solutions au réchauffement climatique.

La COP a été adoptée en 1992 dans le but de maîtriser l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre (GES) causés par l’homme. Cette année-là, plus de 178 pays se réunissent à Rio de Janeiro pour la conférence de l’ONU sur l’environnement. Cette conférence aboutit à la signature de la Déclaration de Rio de Janeiro qui présente une convention sur le climat. C’est la reconnaissance par ces États de l’existence d’un changement climatique d’origine humaine.

Cette convention met alors en lumière la nécessité de réduire les émissions de GES afin de lutter contre le changement climatique. De plus, en signant la Déclaration de Rio, les pays s’engagent à se retrouver chaque année afin de trouver des solutions au réchauffement climatique.

Depuis, chaque année, les représentants de près de 200 pays se réunissent dans une ville différente pour évoquer l’urgence climatique. La COP permet ainsi de faire « vivre » la lutte contre le changement climatique dans une démarche progressive et dynamique.

Quelles ont été les COP les plus importantes ?

La COP 3 a été l’une des premières conférences sur le climat à marquer l’histoire. Organisée en 1997 à Kyoto au Japon, elle a vu naître le protocole de Kyoto. C’est l’un des premiers traités contraignant en matière de réduction de GES. En effet, les signataires se sont engagés à réduire leurs émissions de GES d’au moins 5 % durant la période de 2008 à 2012. Néanmoins, le protocole de Kyoto a rapidement montré ses limites. Certains pays l’ont ainsi signé sans pour autant mettre en place de véritables actions.

Ainsi en 2009, lors de la COP 15 à Copenhague, l’objectif principal est de réussir à imposer un texte juridiquement contraignant. Malgré de grandes ambitions, cette COP fut un échec. Les pays n’ont pas réussi à se mettre d’accord et la COP 15 n’imposera finalement aucune contrainte juridique.

Lors de la COP 21 organisée à Paris en 2015, l’enjeu est de taille. Il est urgent d’imposer des mesures aux pays industrialisés afin de lutter contre le réchauffement du climat. La COP 21 aboutit finalement à l’Accord de Paris, le premier traité international de réduction des émissions de GES. La COP 21 marque ainsi un tournant dans l’histoire de la lutte contre le changement climatique. En effet, le traité engage les pays à réduire leurs émissions afin de contenir le réchauffement climatique à 2 °C voire 1,5 °C d’ici 2100.

Enfin en 2018, 200 pays se sont réunis en Pologne pour une nouvelle conférence pour le climat. 3 ans après l’accord de Paris, la COP 24 a permis d’adopter les règles d’application et ainsi recueillir les modalités de suivi des actions.

Qui est présent aux COP ?

Les COP réunissent environ 30 000 personnes dont 197 pays et des représentants de la société civile. Parmi les représentants de la société civile, la COP accueille des délégations d’entreprises, d’ONG, de scientifiques, de collectivités territoriales, de populations autochtones et de syndicats.

Pour faciliter les échanges entre les différents représentants, deux zones ont été créées : la zone bleue et la zone verte. La zone bleue est administrée par l’ONU et regroupe les différents lieux de réunion et de négociations. La zone verte est dédiée à la société civile. Expositions, ateliers, débats s’adressent au grand public afin de sensibiliser l’opinion à l’action climatique.

Quels impacts les COP ont-elles sur la cause environnementale ?

Les COP permettent aux différents pays de faire le point sur les actions mises en place pour lutter contre le réchauffement climatique. Ces conférences pour le climat sont essentielles pour maintenir les efforts et faire face à l’urgence climatique. En effet, elles permettent d’analyser les résultats des mesures prises et donc d’évaluer l’avancée globale vers les objectifs fixés.

Mais au-delà de l’analyse et de la mise en place de nouvelles mesures, les COP permettent de mobiliser la société civile. En effet, les conférences sur le climat sont l’occasion de rappeler à chacun l’urgence et la nécessité d’agir pour protéger le climat.

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Quel est le bilan de la COP 26 ?

La COP 26 s’est tenue à Glasgow au Royaume-Uni fin 2021. Les 30 000 participants ont, une nouvelle fois, eu l’occasion d’agir ensemble pour lutter contre le réchauffement climatique. Petit tour des actions les plus marquantes de cette conférence sur le climat.

Adoption du pacte de Glasgow

Le pacte de Glasgow est le fruit de négociations intenses entre près de 200 pays. Il vient dans un premier temps conforter l’accord de Paris.

Le pacte de Glasgow mentionne également pour la première fois les énergies fossiles comme principales responsables du réchauffement du climat. Il met en avant une disposition prévoyant une réduction progressive de l’électricité produite à partir du charbon. D’autre part, cette mesure est accompagnée d’une suppression progressive des subventions aux combustibles fossiles.

Des efforts supplémentaires pour réduire les émissions de GES

La majorité des représentants des pays présents reconnaissent que les mesures actuelles sont insuffisantes pour réduire de manière conséquente les émissions de GES. C’est pourquoi il a été convenu que les pays doivent accentuer leurs efforts en revoyant leurs ambitions à la hausse. Ainsi les CDN (Contributions Déterminées au niveau National) doivent être revues tous les cinq ans. Ces nouvelles données doivent être transmises à l’ONU afin qu’un suivi puisse être fait.

De nouveaux financements pour le climat

Afin d’aider les pays les plus pauvres à faire face aux conséquences du changement climatique, une enveloppe de 100 milliards avait été votée en 2009. Cette somme devait être versée par les pays développés chaque année entre 2020 et 2025. Or, le dernier bilan réalisé par l’OCDE indique que seulement 80 milliards de dollars ont été versés.

La COP 26 a donc été l’occasion de revenir sur cette mesure et de mettre en place un véritable dialogue entre les différents pays donateurs. De plus, les pays développés se sont mis d’accord pour doubler leur contribution. Cela a pour but d’aider à l’accélération de la diminution des GES.

Une réduction des énergies fossiles

La COP 26 mentionne pour la première fois les énergies fossiles comme principales responsables du réchauffement climatique. Par cette mention, les États actent officiellement pour la première fois que les énergies fossiles sont néfastes pour la planète. Ainsi, les parties sont invitées à “accélérer les efforts vers la diminution progressive de l’énergie au charbon”. Bien que non contraignante, cette résolution est une première et ouvre la porte à de nouvelles discussions.

La finalisation de la mise en application de l’accord de Paris

La COP 26 a aussi été l’occasion de finaliser la mise en application de l’accord de Paris. En effet, les parties sont parvenues à un accord sur les trois derniers éléments bloquants concernant notamment les CDN. Grâce à ce travail, l’accord de Paris est désormais applicable.

Que peut-on espérer de la COP 27 ?

La prochaine conférence sur le climat se tiendra à Charm El Cheik en Égypte fin 2022. Après un bilan en demi-teinte de la COP 26, les espoirs sont grands. En effet, l’urgence climatique est de plus en plus présente dans les esprits.

 La publication du rapport du GIEC en 2021 a mis en avant des chiffres alarmants. Avec +1,1 °C la planète s’est déjà trop réchauffée pour espérer contenir le réchauffement climatique à +1,5 °C d’ici 2100 sans mesures drastiques.

Les attentes de l’Afrique, prochaine terre d’accueil de la COP 27

L’Afrique a émis le souhait de participer davantage à la transition écologique. Le président Égyptien souhaite que la COP 27 soit “une véritable conférence africaine pour progresser dans les domaines prioritaires tels que le financement climatique, l’adaptation et les pertes et dommages”.

Selon l’ONU, le réchauffement climatique coûte à l’Afrique entre 7 et 15 milliards de dollars par an. Ainsi, l’enjeu majeur de la COP 27 sera d’obtenir les financements promis par les pays développés.

Des engagements à la hauteur des préconisations du rapport du GIEC

Pour les experts du GIEC, l’objectif de limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C est hors de portée avec les engagements internationaux actuels. Ils estiment que les politiques écologiques actuellement mises en place mèneront à un réchauffement de +3,2 °C d’ici 2100.

Le GIEC estime qu’il reste trois années pour inverser la courbe des émissions de GES et ainsi limiter la hausse des températures. Parmi les préconisations, le GIEC met en garde sur l’utilisation des énergies fossiles. Celles-ci doivent être fortement réduites d’ici à 2050. De plus, il est primordial que les pays atteignent la neutralité carbone d’ici 2050 grâce aux énergies renouvelables. En parallèle, il est essentiel que les États investissent dans la captation des émissions carbones. Enfin, le GIEC préconise de réduire la demande énergétique.

Réduire la demande énergétique mondiale

La réduction de la demande énergétique mondiale passe par plusieurs actions. La première consiste à proposer une meilleure isolation des logements et bâtiments publics. Car le chauffage représente la plus grande part de consommation d’énergie dans l’habitat. Avec un logement bien isolé, les pertes de chaleur sont moins conséquentes et la consommation diminue.

Le trafic routier est également responsable de la pollution de l’air. Ainsi pour lutter contre le réchauffement climatique, les gouvernements peuvent mettre en place des mesures favorisant le covoiturage. En effet, le covoiturage divise la quantité d’émissions de gaz à effet de serre par le nombre de covoitureurs présents au sein du véhicule.

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Accroître le financement pour la lutte contre le réchauffement climatique

Afin d’aider les pays à faire face aux conséquences désastreuses du réchauffement climatique, il est essentiel d’accroître le financement. En effet, les pays les plus riches sont les principaux responsables du réchauffement de la planète. C’est pourquoi, il devient urgent que les pays développés apportent une aide financière conséquente aux pays vulnérables.

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Sortir des énergies fossiles

Afin de limiter la hausse des températures et préserver la biodiversité, le GIEC préconise de remplacer dès maintenant les énergies fossiles par des sources d’énergie neutres. D’ailleurs, pour sortir des énergies fossiles, les experts du GIEC recommandent d’entamer une transition énergétique le plus tôt possible. Pour cela, les États ont à leur disposition les énergies renouvelables comme l’éolien ou le solaire.

Mieux capter les émissions de carbone

Parmi les solutions énumérées pour lutter contre le réchauffement climatique, le rapport du GIEC insiste sur la nécessité de mieux capter les émissions de carbone. Afin de capter efficacement le carbone, il est possible de se tourner vers des méthodes naturelles comme la plantation d’arbres. Mais les nouvelles technologies peuvent également être utilisées. En effet, ces dernières années plusieurs technologies prometteuses ont vu le jour. Elles promettent, par exemple, de capter les émissions de carbone dans l’atmosphère. Une fois captées, celles-ci sont converties en forme solide et enfouies sous terre.

Conclusion

Le climat et la biodiversité sont au cœur des préoccupations de nombreux citoyens du monde. Sensibles au rapport du GIEC, ils attendent de la COP 27 des actions fortes en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique.

Sortie des énergies fossiles et diminution des gaz à effet de serre seront les principaux sujets de cette conférence sur le climat. Mais pour que la COP 27 soit synonyme de réussite, il faudra réussir à faire adopter un accord juridiquement contraignant. Faute de quoi la COP 27 risque de décevoir.

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Crédit photos : Ikbal Alahmad, Pixabay

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