Quelles sont les conséquences de la déforestation amazonienne pour le reste de la planète ?
Quelles sont les conséquences sur la biodiversité ?
Pour prendre la mesure des conséquences de la déforestation sur la biodiversité, il faut rappeler que l’Amazonie abrite 40 % de la forêt tropicale humide mondiale et 25 % de la biodiversité terrestre.
Selon l’étude publiée par Nature, les incendies de la forêt amazonienne auraient largement fragilisé les 11 000 espèces végétales et 3 000 espèces animales étudiées. Qui plus est, des espèces dont plus de la moitié (64 % exactement) sont menacées figurent sur la Liste rouge de l’UICN.
Des espèces fragilisées par la disparition de leur habitat naturel. En effet, en moins de 20 ans, entre 2001 et 2019, 77 à 85 % de ces espèces ont vu disparaître une grande partie de leur habitat naturel. D’ailleurs, les scientifiques à l’origine de l’étude précisaient alors : « il y a 263 à 700 espèces pour lesquelles plus de 10 % de leur aire de répartition a disparu ».
Mais les espèces animales et végétales ne sont pas les seules à faire partie de cette biodiversité. Les peuples autochtones sont aussi durement touchés par ces incendies. Xiao Feng, biogéographe et auteur principal de l’étude, complète : “une perte de 20 à 25 % des forêts amazoniennes pourrait précipiter une transition rapide vers une végétation de type savane”.
Quel est l’impact direct sur le réchauffement climatique ?
Si les conséquences de la déforestation amazonienne sont concrètes et directes au niveau local et national, elles le sont aussi au niveau mondial. Plusieurs études publiées confirment que, si encore récemment (avant 2020), la forêt amazonienne était l’un des principaux puits de carbone du monde, la tendance s’est désormais inversée.
À cause des actions néfastes de l’Homme au cœur de la forêt amazonienne, cette dernière émet désormais plus de CO² qu’elle n’en absorbe. Des émissions de CO² qui contribuent donc à augmenter le réchauffement climatique global de la planète.
Quelles sont les conséquences sur les ressources en eau douce ?
En plus des conséquences sur la biodiversité et sur le réchauffement climatique global, la déforestation de l’Amazonie a également des conséquences sur les ressources planétaires en eau. C’est ce qu’affirmait Philippe Grandcolas, directeur de recherches au CNRS, interrogé par Numerama.
Selon lui, « plus de 10 % des eaux douces de la planète sont liées au fonctionnement de l’Amazonie ». La forêt amazonienne est un grand ensemble forestier très humide. Humidité provoquée par un cycle qui retient et recycle l’eau sur place. C’est d’ailleurs de cette façon qu’est alimenté le fleuve Amazone. La disparition d’une grande partie de la forêt ne fait que perturber ce cycle naturel.
Il ajoute aussi : « Plus vous diminuez l’ensemble forestier, plus vous diminuez la quantité d’eau résidente. Au bout d’un moment, vous allez avoir un basculement : même s’il reste de la forêt, elle va souffrir, car le climat ne sera plus adéquat pour maintenir le climat tropical humide ». Le plus gros risque, en plus de la destruction de la biodiversité et du réchauffement climatique, est donc celui d’un assèchement du fleuve. Un assèchement qui viendra renforcer la menace du manque d’eau, qui pèse déjà sur un quart de la population mondiale.