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Les zones humides sont des espaces naturels où les espèces végétales et animales vivent en harmonie avec l’eau. Il s’y développe une riche biodiversité. D’ailleurs, les milieux humides sont indispensables au cycle de vie de nombreuses espèces. Or, depuis plusieurs décennies, ces espaces naturels sont victimes de dégradations.
Protéger les zones humides est donc un enjeu majeur des politiques de développement durable. Car au-delà du maintien de la biodiversité des milieux humides c’est aussi de la sécurité alimentaire de certains pays et de la lutte contre le changement climatique qu’il s’agit.
Ces territoires entre terre et mer présentent en effet différentes facettes. Néanmoins, ils ont tous en commun une biodiversité riche et variée. De façon générale, une zone humide est une portion de terre, naturelle ou artificielle, caractérisée par la présence de l’eau. Mais cette définition très vague a été plusieurs fois revue et peut être plus ou moins restrictive en fonction des pays.
Au niveau international, la Convention de Ramsar définit les « zones humides » comme des étendues saturées d’eau ou inondées, temporairement ou en permanence.
En France, la réglementation est plus restrictive. Une zone humide est définie comme “des terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire”. Mais pour compléter cette définition, il faut également prendre en compte les caractéristiques de la flore en milieux humides. En effet, pour être défini comme un terrain humide, la végétation présente sur le territoire doit être dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année.
Ainsi, deux critères permettent de définir une zone humide en France. Tout d’abord, la morphologie des sols. Ces derniers sont liés à la présence prolongée d’eau d’origine naturelle. Puis, l’existence de plantes hygrophiles sur le territoire. Enfin, les zones humides sont présentes sur tout le territoire, des sommets des montagnes au littoral.
Les zones humides représentent environ 6 % des terres de la planète. Elles se retrouvent sur tous les continents. De plus, les milieux humides peuvent mesurer moins d’un hectare, tout comme ils peuvent atteindre plusieurs milliers d’hectares.
Et la France possède de nombreuses zones humides variées par sa présence sur plusieurs continents. En France métropolitaine, près de 3 % du territoire est recouvert par une zone humide. Parmi les plus fréquentes : tourbière, landes, marais, forêts humides. L’Outre-mer possède également une richesse incroyable de milieux humides. Les récifs coralliens, les mangroves et les herbiers marins abritent une faune et flore des milieux humides remarquables.
La fonction des milieux humides est vaste. En effet, les zones humides sont de véritables réservoirs de biodiversité abritant de multiples écosystèmes et espèces. Les milieux humides sont aussi de précieux alliés dans la lutte contre le changement climatique et la pollution atmosphérique. Enfin, ils participent à nourrir l’homme et certains pays dépendent de ces territoires pour assurer leur sécurité alimentaire.
Les milieux humides abritent une biodiversité riche et variée. Ce sont des habitats naturels multifonctionnels qui abritent une grande diversité de vie.
En effet, ils accueillent plus de 100 000 espèces d’eau douce connues et ce chiffre ne cesse de croître. Ils sont vitaux pour de nombreux amphibiens ainsi que pour les oiseaux nicheurs et migrateurs. Libellules, amphibiens, oiseaux, poissons (…) y accomplissent certaines étapes cruciales de leur vie.
De plus, certaines zones humides abritent des espèces emblématiques dont certaines sont menacées de disparaître. C’est le cas du butor étoilé, dont la population a chuté de près de 45 % en 30 ans en France.
En plus d’être l’habitat de nombreuses espèces animales et végétales, les zones humides participent à la lutte contre le changement climatique. En effet, ces écosystèmes réalisent plusieurs grandes fonctions nécessaires au bon fonctionnement de notre planète.
Tout d’abord, les zones humides sont de précieuses alliées dans la bonne gestion de l’eau. En effet, elles absorbent l’eau et freinent sa circulation, ce qui réduit le risque d’inondations. Puis, l’été, elles participent à soutenir les débits des fleuves et rivières et à lutter contre la sécheresse en relâchant l’eau stockée en hiver. De plus, les zones humides agissent comme des filtres naturels qui épurent les cours d’eau.
Enfin, les zones humides du littoral participent à lutter contre l’érosion. Elles sont une barrière naturelle qui freine l’énergie des vagues et limite l’érosion du littoral.
Les milieux humides sont également des réservoirs naturels de CO2. En effet, ils séquestrent le carbone ce qui empêche de grandes quantités de CO2 de rejoindre l’atmosphère.
À travers le monde, plus de 660 millions de personnes dépendent de la pêche et de l’aquaculture pour leur subsistance. Et les zones humides fournissent un environnement propice à l’agriculture.
En effet, elles sont une source d’eau pour les cultures et le bétail. C’est aussi l’environnement de prédilection pour la riziculture. D’ailleurs, le riz cultivé dans les rizières des zones humides nourrit près de 3 milliards de personnes sur Terre.
Les milieux humides fournissent donc une large variété de produits nécessaires à la survie de l’homme. Depuis toujours, ils permettent à l’homme de se nourrir mais aussi d’avoir accès à l’eau douce. Ils servent également de support à de nombreuses activités agricoles indispensables à la sécurité alimentaire de nombreux pays. Agriculture, élevage, pisciculture… De nombreux pays dépendent des zones humides pour se nourrir.
Les zones humides sont des milieux naturels fragiles. Ils sont aujourd’hui menacés par de nombreux facteurs, principalement liés à l’homme. En effet, l’urbanisation, l’agriculture et l’aménagement des cours d’eau ont pour conséquence la disparition des zones humides entamée depuis plusieurs décennies.
Les zones humides sont des environnements menacés. En effet, au cours du dernier siècle, plus de la moitié des zones humides à travers le monde a disparu.
En France, la disparition des zones humides a connu son apogée entre les années 60 et 90. À cette époque, près de 50 % des milieux humides ont disparu. Les décennies suivantes ont connu un ralentissement de cette tendance de régression. Cela s’explique certainement par une prise de conscience de l’importance de ces milieux naturels et d’un renforcement des mesures en faveur de la protection des milieux humides. Néanmoins, cet écosystème reste fragile. Seulement 6 % des milieux humides sont considérés dans un état de conservation favorable sur tout le territoire.
Cette dégradation des milieux humides ne concerne pas seulement la France. Au niveau mondial, les zones humides sont également menacées. Les scientifiques estiment que 64 % des zones humides de la planète ont disparu depuis le début du XXe siècle. Dans certaines régions, notamment sur le continent asiatique, ce chiffre est encore plus élevé. Et les milieux humides menacés concernent tous les types de zones humides. À noter toutefois que celles situées à l’intérieur des terres disparaissent plus vite que celles situées sur les côtes.
La faune et la flore des zones humides sont aujourd’hui menacées par l’urbanisation galopante qui entraîne la destruction de ces milieux naturels.
Selon les derniers chiffres connus, l’urbanisation consomme 60 000 hectares de terrain naturel par an en France. Et les zones humides sont particulièrement menacées. En effet, l’urbanisation et les aménagements du territoire associés sont la principale cause de l’imperméabilisation des sols. Cette artificialisation des sols a pour conséquence directe la perturbation, voire la disparition des milieux humides.
Lorsque les aménagements du territoire n’ont pas pour conséquences directes l’imperméabilisation des sols des zones humides, ils participent à leur pollution. En effet, les gaz, les pesticides, les lessivages des chaussées sont la cause d’une dégradation de ces milieux naturels et pèsent sur les milieux humides menacés.
Les zones humides ont depuis toujours été des terres agricoles et piscicoles importantes pour les populations. L’utilisation agricole des milieux humides a d’ailleurs permis de trouver un certain équilibre favorisant la biodiversité locale. Or, depuis plusieurs décennies, cet équilibre est fragilisé par une intensification de l’agriculture et le changement des méthodes.
Tout d’abord, certains pays ont mis en place des politiques d’aménagement rural qui ont eu pour conséquence d’intensifier les productions aux dépens des milieux naturels. Cette nouvelle agriculture a pour conséquence la dégradation des milieux naturels voire leur disparition. Effectivement, l’assèchement des zones humides par drainages et la transformation des prairies en labours menacent tout l’écosystème de ces milieux naturels. Sans oublier la pollution. Car l’utilisation de pesticides et l’apport excessif d’engrais pèsent lourd sur la flore et la faune milieux humides.
Enfin, l’aquaculture est également une menace pour les zones humides. En effet, les milieux humides sont propices à la production de poissons ou de coquillages. Mais l’intensification de cette agriculture a de lourdes conséquences sur les écosystèmes et la biodiversité des milieux humides. Par exemple, elle peut être la cause de l’arrivée d’espèces envahissantes ou bien même changer la dynamique sédimentaire des sols.
En France, la plupart des cours d’eau ne sont pas d’origine naturelle. Ils ont été façonnés par l’homme afin de créer des barrages, protéger les villes des inondations ou gagner des terres agricoles fertiles. Mais ces modifications perturbent le fonctionnement hydraulique et écologique des cours d’eau.
Par exemple, certains aménagements de cours d’eau ont pour conséquence un assèchement des zones humides riveraines. Cet assèchement entraîne la perte d’une biodiversité variée qui n’y trouve plus les ressources nécessaires à son cycle de vie. De plus, les barrages entravent le déplacement des animaux ce qui déséquilibre davantage ces milieux déjà fragiles.
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Les zones humides menacées font l’objet d’une attention particulière. Afin de mieux les préserver, plusieurs actions ont été mises en place, que ce soit au niveau international ou national. La convention de Ramsar réunit plusieurs pays du globe autour de la protection des milieux humides tandis que la France lance le plan national des milieux humides 2022-2026.
Cette convention engage ses membres à diverses actions envers la protection des milieux humides parmi lesquelles :
En 2009, plus de 1 800 zones humides ont été inscrites sur la liste Ramsar. En 2022, la France a de son côté désigné 52 zones humides, ce qui représente environ 3,7 millions d’hectares.
Le 4e plan national français des milieux humides a pour objectif de préserver et restaurer les milieux humides en France grâce à des actions concrètes de gestion durable. En parallèle, l’État s’engage à restaurer 50 000 hectares de zones humides d’ici 2026 ainsi qu’à en acquérir 8 500 hectares. Ces acquisitions ont pour but de créer de nouvelles aires protégées dont un douzième parc national dédié aux zones humides.
Biodiversité : tour du monde des meilleures initiatives pour préserver la biodiversité
Les milieux humides sont depuis plusieurs années menacés par l’activité de l’homme. Or ces milieux cachent un trésor de biodiversité. Ils abritent également de nombreuses cultures indispensables à la survie de nombreuses populations. De plus, les zones humides sont un allié de taille dans la lutte contre le changement climatique.
Les États conscients de l’importance des milieux humides ont décidé d’agir pour préserver les zones humides. Et il est temps, car la proportion de zones humides à la surface du globe ne cesse de diminuer depuis 100 ans.
