Car la flore dépend des insectes pollinisateurs. Si ces derniers voient leur nombre diminuer en raison de la pollution lumineuse, la végétation est alors impactée de manière indirecte. La protection de la biodiversité doit tenir compte de tous les paramètres modifiables, à commencer par la pollution lumineuse.
Zoom sur les dérèglements engendrés par la pollution sonore
Il n’existe pas d’étude montrant l’impact direct de la pollution sonore sur la flore. Mais cela ne veut pas dire que le monde végétal est épargné. La biodiversité est un équilibre facilement rompu si un maillon de la chaîne se brise.
Le bruit sur terre est présent presque partout. Il atteint même des zones dites “protégées” des activités humaines. Une réserve naturelle préservée de toute construction, de commerce ou de chasse n’échappe pas toujours au passage d’une route. Et cette route engendre du bruit audible dans un rayon de 1,5 kilomètre par les oiseaux.
Résultat, certaines espèces n’arrivent plus à communiquer et désertent les zones en question. D’autres, comme les mésanges, arrivent à modifier leur voix pour émettre des sons sur une fréquence plus aiguë. Mais tous les animaux ne sont pas capables de telles prouesses d’adaptation.
Autrefois appelé “le monde du silence”, le milieu sous-marin n’est aujourd’hui plus qu’une jungle bruyante, polluée de manière sonore par les activités humaines. Sonars des bateaux, parcs éoliens et hydroliens, forages sous-marins, moteurs… Les bruits ne manquent pas pour perturber la faune marine, aux quatre coins du globe.
D’autant que sous l’eau, le son voyage cinq fois plus vite que dans l’air. Chaque bruit émis peut atteindre un nombre incroyable d’individus, perturbant, au passage, leur quotidien. Ils communiquent moins bien entre eux, rencontrent des problèmes pour se nourrir, pour se reproduire et même pour se reposer. L’exposition permanente à la pollution sonore dans les océans provoque du stress et menace la biodiversité marine.
Quand la Biodiversité s’invite au Patrimoine mondiale de l’ONU. Le “Cercle Immense” de La Saline Royale d’Arc-et-Senans
Comment lutter contre ces formes de pollution ?
Mieux éclairer les villes pour réduire la pollution lumineuse
Pour lutter contre la pollution lumineuse, il n’est pas nécessaire de se forcer à vivre dans le noir. Il faut simplement éclairer moins mais mieux. Afin d’y arriver, plusieurs paramètres sont modulables.
- L’intensité : l’ensemble des luminaires d’un paysage doit éclairer de manière uniforme toute la zone. Il vaut mieux multiplier les sources lumineuses d’intensité modérée à faible, plutôt que d’en implanter peu, mais de les faire fonctionner à pleine puissance.
- L’orientation : la lumière émise doit être dirigée vers le sol. Cela limite l’éblouissement et n’impacte pas la migration des oiseaux qui se repèrent à la Lune et aux étoiles.
- La période et la durée : les lumières extérieures ne sont pas nécessaires à chaque heure de la nuit. Certaines périodes peuvent être préservées d’une luminosité artificielle. L’installation d’un minuteur permet également de diminuer le temps d’éclairage.
Qu’est-ce qu’une trame noire ?
À l’instar des trames vertes (coulées vertes) et bleues (ruisseaux et étangs) qui représentent des zones sans obstacle artificiel pour préserver la biodiversité, il existe des trames noires. Ce sont des espaces protégés, comme les trames vertes et bleues, mais qui prennent en compte la dimension nocturne des espaces. Là où aucun obstacle n’est créé par l’homme, une zone de lumière peut devenir une barrière infranchissable pour certaines espèces animales.
Afin d’éviter ce phénomène, il est nécessaire de limiter les temps d’éclairage ainsi que l’intensité lumineuse. Pour cela, il est possible d’utiliser des détecteurs de présence, pour éclairer le sol uniquement lorsqu’une personne passe à proximité.
Des solutions pour réduire le bruit en ville
Il existe deux leviers majeurs qui permettent de réduire le bruit en ville. Le premier consiste à diminuer les sources de pollution sonores dont la plus importante reste les transports routiers. On peut agir sur les revêtements des rues, la vitesse des véhicules ou encore leur motorisation en encourageant l’électrique.
Le deuxième levier est dirigé vers la réduction de la propagation du bruit. Les constructions urbaines peuvent évoluer vers l’implantation d’îlots sans voiture qui coupent l’avancée des sons. Cela amène de la quiétude au cœur de la ville pour le bien-être de tous.
Conclusion
La pollution sonore et lumineuse est un véritable fléau pour la faune et la flore. Mais il a fallu du temps pour en prendre conscience car les efforts étaient concentrés sur l’écologie appliquée à l’air et aux sols. Aujourd’hui, la communauté scientifique alerte sur la nécessité de réduire la lumière comme le bruit, et ce, dès que possible. Sinon, c’est l’ensemble de la biodiversité qui sera impacté.
Comment agir pour améliorer la qualité de l’air qu’on respire ?