Vers une architecture bioclimatique : intégrer le végétal dans les constructions publiques
Les bâtiments publics font aujourd'hui face à un double défi : assurer le confort des usagers tout en réduisant leur empreinte environnementale.
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Avec plus de 30 ans d’expérience dans la création et l’entretien des espaces verts, idverde assure le bien-être des utilisateurs et la préservation de l’environnement dans chacune de ses activités. Chaque jour, nos 8 000 collaborateurs transforment des endroits gris en lieux verts et respectueux de l’environnement.
La multiplication des vagues de chaleur et des événements climatiques extrêmes pose une question majeure.
Comment créer des espaces verts résilients face aux canicules et aux inondations ?
Nos villes, dans lesquelles résident près de 80 % des Français, sont en première ligne du changement climatique.
Les canicules s’y manifestent de plus en plus tôt, fréquemment et intensément, exacerbant l’îlot de chaleur urbain qui rend la nuit plus chaude qu’en périphérie (jusqu’à +10 °C à Paris lors de certaines vagues de chaleur)1.
En journée, les températures y sont généralement 4 à 12 °C plus élevées qu’en dehors des centres-villes.
Parallèlement, l’imperméabilisation des sols amplifie le risque d’inondations par ruissellement lors de pluies extrêmes.
Face à ces défis, urbanistes et collectivités engagent d’ambitieux chantiers pour garder les zones urbaines vivables.
La clef est de désimperméabiliser et de végétaliser la ville afin d’atténuer les fortes chaleurs, tout en limitant les inondations et en stockant l’eau en cas de sécheresse.
Tour d’horizon des principaux aménagements envisageables pour créer des espaces verts résilients à toutes les échelles.
La végétalisation des toitures figure parmi les aménagements innovants pour créer des espaces verts résilients en milieu urbain dense.
Recouvrir les toits-terrasses d’un substrat et de plantes permet en effet d’abaisser la température de surface des bâtiments en été mais aussi d’améliorer le confort intérieur et de réduire le recours à la climatisation.
En agissant comme une isolation naturelle, une toiture végétalisée limite la surchauffe du bâtiment et contribue à la lutte contre l’îlot de chaleur.
Elle sert également de tampon pour la pluie (augmentation de la rétention des eaux pluviales), car les plantes et le substrat peuvent retenir une partie des précipitations et réduire le ruissellement vers les égouts lors des orages.
Ces effets bénéfiques ne sont toutefois optimaux qu’à certaines conditions.
Les études montrent ainsi que l’efficacité d’un toit végétal dépend du choix des plantes.
Mais aussi de l’épaisseur du substrat et de l’irrigation.
Une couverture végétale dense et suffisamment humide est nécessaire pour réellement rafraîchir l’air et protéger le bâtiment.
En France, l’ADIVET (Association des toitures végétalisées) publie à ce titre des recommandations techniques pour la conception de ces toitures durables.
Bien conçue et entretenue, la toiture végétalisée est donc un atout pour créer des espaces verts résilients sur des surfaces urbaines jusqu’ici inutilisées.
Tout en renforçant la résilience thermique et hydrique des immeubles.
À l’échelle des quartiers, créer des espaces verts résilients passe par l’aménagement de jardins urbains qu’il s’agisse de petits parcs de proximité, de jardins partagés ou de poches de verdure au pied des immeubles.
Ces espaces végétalisés jouent un rôle crucial pour rafraîchir le microclimat local en période de canicule, grâce à l’ombre des plantes et à l’évapotranspiration.
Même de superficie modeste, ils créent de véritables îlots de fraîcheur accessibles aux riverains.
En été, la température y est notablement plus agréable qu’au milieu du béton environnant : l’ajout de verdure contribue systématiquement à faire baisser la température ambiante en ville.
Au-delà de la fraîcheur, les jardins urbains apportent une perméabilité bienvenue dans un tissu urbain souvent trop minéral.
Ce qui aide à absorber l’eau de pluie et à réduire le risque d’inondation local.
Ces aménagements renforcent, de plus, la résilience sociale du quartier.
Un jardin partagé favorise le lien, par exemple, entre les habitants et la sensibilisation aux enjeux climatiques. Tout en améliorant le cadre de vie.
Conçus avec les riverains, les jardins urbains se révèlent donc essentiels pour créer des espaces verts résilients au cœur des villes.
Les parcs urbains et les massifs boisés constituent le souffle vert des cités.
Et contribuent de manière significative à la création d’espaces verts résilients à grande échelle.
Lors des vagues de chaleur, leur vaste étendue de végétation diminue en effet nettement les températures alentour.
Une étude a par exemple relevé un écart de près de 6 °C entre la température au cœur d’un parc et celle mesurée dans le quartier bétonné voisin.2
Grâce à l’ombrage des arbres et à l’évapotranspiration, un grand parc crée un microclimat plus frais de jour comme de nuit.
L’ombre d’un arbre peut réduire jusqu’à 7 °C la température de surface d’un sol exposé.
Un seul arbre peut ainsi offrir le même rafraîchissement que cinq climatiseurs fonctionnant en continu pendant vingt heures, d’après l’expert Jérôme Champres.
Ces îlots de fraîcheur urbains sont vitaux pour la population en cas de canicule : certaines villes ouvrent d’ailleurs leurs grands parcs au public la nuit afin d’offrir un refuge lorsque la température nocturne peine à redescendre.
Au-delà de la chaleur, les parcs renforcent également la résilience face aux excès d’eau. Leurs sols non bâtis, souvent aménagés avec des zones humides, des noues ou des bassins, absorbent les pluies intenses et limitent le ruissellement.
Un parc bien conçu peut ainsi temporairement stocker une partie des eaux pluviales lors d’un orage et jouer le rôle de réservoir naturel pour protéger les quartiers avoisinants des inondations.
En France, de nombreuses grandes villes ont d’ores et déjà accru leurs investissements dans de tels espaces verts.
Des programmes ambitieux de création ou d’extension de parcs et de plantations d’arbres sont par ailleurs en cours pour multiplier ces oasis de verdure.
Créer des espaces verts résilients à l’échelle urbaine est donc devenu un pilier des stratégies d’adaptation locales et nationales, avec le soutien d’entreprises spécialisées en aménagement paysager.
La généralisation des surfaces imperméables (béton, bitume) dans les villes amplifie les risques lors des épisodes pluvieux extrêmes.
Pour créer des espaces verts résilients, il est donc indispensable de redonner une place au sol naturel et à l’eau.
La désimperméabilisation, c’est-à-dire le remplacement de revêtements étanches par des sols perméables ou végétalisés, est devenue une priorité pour de nombreuses collectivités.
Concrètement, il s’agit par exemple de remplacer une cour ou un parking asphalté par un revêtement drainant, du gazon ou des dalles engazonnées, ceci afin que l’eau de pluie puisse s’infiltrer sur place au lieu de ruisseler.
Des aménagements spécifiques complètent cette approche.
La création de noues végétalisées, de jardins de pluie ou la remise à ciel ouvert de ruisseaux enterrés font partie des solutions, fondées sur la nature, préconisées pour absorber les précipitations et limiter le ruissellement.
En absorbant l’eau à la source, ces infrastructures vertes allègent la charge sur les égouts et diminuent le risque d’inondation lors d’orages violents.
Renaturer les sols urbains procure, en outre, un bénéfice climatique additionnel.
Un sol végétalisé ou humide reste en effet bien plus frais qu’une surface bitumée en plein soleil.
Ainsi, la désimperméabilisation contribue doublement à la résilience urbaine en limitant à la fois les îlots de chaleur et les îlots de ruissellement.
De nombreuses villes françaises ont d’ailleurs engagé des programmes de « déminéralisation » de leurs espaces publics (places, pieds d’immeubles, voiries) afin de créer des espaces verts résilients face aux extrêmes climatiques, tout en embellissant le cadre de vie urbain.
Les enfants figurent parmi les publics les plus vulnérables aux fortes chaleurs.
Or, nombre de cours de récréation scolaires sont encore d’immenses dalles minérales sans ombre, au sein desquelles la température grimpe fortement l’été.
Créer des espaces verts résilients dans les écoles est donc devenu un enjeu prioritaire pour les collectivités.
À Paris, le programme des cours Oasis lancé en 2017 transforme ainsi progressivement les cours d’écoles et de collèges en îlots de fraîcheur végétalisés.
Concrètement, le bitume y est remplacé par des sols clairs et perméables.
Des arbres et des jardins pédagogiques sont plantés et des points d’eau (fontaines, brumisateurs) rafraîchissent l’atmosphère.
Depuis 2017, 165 cours Oasis ont déjà été aménagées dans la capitale.
Et 360 autres le seront d’ici à 2030.
Ces nouvelles cours de récréation offrent alors aux élèves un environnement plus sûr et plus frais en été, tout en servant de terrain d’apprentissage sur la nature en ville.
En cas de canicule, elles peuvent même s’ouvrir au public hors temps scolaire et constituer alors des refuges de proximité pour les habitants les plus fragiles.
Cette dynamique s’observe partout en France.
À Grenoble, par exemple, le projet « Libre Cour » a métamorphosé une cour d’école en un véritable îlot de fraîcheur de plus de 2 000 m².
Il intègre des pelouses, des arbres, des potagers et des espaces de jeu ombragés.
Partout, l’objectif est le même : végétaliser les espaces éducatifs pour protéger les enfants des canicules comme des épisodes orageux, tout en les sensibilisant aux bienfaits du végétal.
Ces cours d’école résilientes montrent l’importance d’aménagements paysagers innovants dans l’adaptation aux extrêmes climatiques.
Créer des espaces verts résilients à l’échelle de la rue sous-entend agir sur l’ombrage, le sol et l’eau.
Les alignements d’arbres structurent le paysage et apportent de la fraîcheur.
Les systèmes de sols porteurs « arborés » permettent aux racines de se développer sous les voiries.
Les surfaces comptent.
Pavés drainants, dalles alvéolaires engazonnées et enrobés clairs réduisent l’échauffement.
La désimperméabilisation s’accompagne donc de noues végétalisées, de décrochages de bordures et de jardins de pluie.
L’eau de chaussée est alors guidée vers des zones d’infiltration paysagères. Les places minérales gagnent en confort grâce à des pergolas végétalisées, des treilles et des micro-boisements.
Des brumisateurs basse consommation et des fontaines à recirculation peuvent compléter cette approche.
Le mobilier se place à l’ombre des houppiers.
L’ensemble crée des îlots de fraîcheur accessibles, sans surcoût énergétique durable.
Créer des espaces verts résilients exige une stratégie de gestion.
La collectivité formalise un schéma directeur : objectifs chiffrés, priorités par quartiers, calendrier pluriannuel.
Les indicateurs suivent donc le pourcentage de surfaces désimperméabilisées, les volumes infiltrés, le nombre d’arbres plantés et leur taux de survie.
Le choix végétal privilégie ainsi des essences locales, tolérantes à la sécheresse et aux canicules.
Les strates sont diversifiées : arbres, arbustes, vivaces, couvre-sols.
Les floraisons échelonnées soutiennent les pollinisateurs.
Les sols vivants deviennent également une priorité : apports de matière organique, paillage, limitation du travail mécanique, micro-topographies retenant l’eau.
L’arrosage est raisonné : récupération des eaux de pluie, réemploi possible d’eaux grises non sanitaires, sondes d’humidité du sol et pilotage par alertes.
En période de tension, place à la hiérarchisation.
Priorité est donc donnée aux jeunes plantations et aux arbres structurants.
Les outils numériques (GMAO, cartographie, capteurs) facilitent le ciblage et réduisent les tournées inutiles.
Enfin, la résilience se construit avec les usagers : information pendant les épisodes extrêmes, ouverture de refuges de fraîcheur, co-gestion de jardins partagés.
L’objectif est constant : garantir, dans la durée, des espaces plus frais, plus perméables et plus vivants, capables d’absorber les chocs climatiques sans perdre leur qualité d’usage.
Créer des espaces verts résilients face aux canicules et aux événements climatiques extrêmes s’impose donc comme un impératif pour les villes françaises et européennes.
Toitures végétalisées, jardins de proximité, grands parcs urbains, sols perméables ou cours d’école rénovées, chaque type d’aménagement vert renforce à sa manière l’adaptation au changement climatique du milieu urbain.
Ces interventions conjuguent atténuation de la chaleur, gestion durable de l’eau et amélioration du bien-être des citadins.
Elles favorisent aussi la biodiversité.
Les collectivités locales jouent donc un rôle moteur pour planifier et financer ces transformations.
Elles ne sont pas seules.
Le succès de ces projets repose aussi sur le savoir-faire technique et la capacité d’innovation d’acteurs spécialisés.
Chez idverde, nous concevons, réalisons et entretenons ces infrastructures vertes à grande échelle.
Notre accompagnement permet, ensuite, de pérenniser les bénéfices attendus.
Et de garantir la qualité des plantations, la maîtrise des coûts et la cohérence d’ensemble.
Relever le défi des canicules et des intempéries en ville passe alors par un changement de modèle urbain où le végétal et l’eau reprennent leurs droits.
1 et 2 Adaptation changement climatique.gouv « Ville : un modèle à repenser face aux canicules et aux inondations »