Années 80 : une décennie décisive pour la couche d’ozone
1985 : première observation d’un trou dans la couche d’ozone
En 1985, des scientifiques britanniques se rendent compte que l’ozone a disparu au-dessus du pôle Sud. C’est un immense choc car la vie sur Terre ne peut rester ce qu’elle est sans la protection de l’ozone.
Après différentes recherches, ils se sont rendu compte que des « substances appauvrissant la couche d’ozone » (SAO) étaient en grande partie responsables de ce phénomène, notamment les chlorofluorocarbures (CFC). Mais quels sont ces produits et comment sont-ils arrivés là ?
Les CFC sont des éléments chimiques très utilisés par les industriels, dans les années 70, en particulier comme fluides réfrigérants. Les systèmes de climatisation et le boom des réfrigérateurs individuels ont été friands de CFC. Mais c’est surtout leur utilisation sous la forme de solvants et de gaz propulseurs d’aérosols qui a provoqué le début du désastre. Une fois vaporisée, une large partie de ces produits s’est évaporée dans l’atmosphère, détruisant ainsi l’ozone.
Disparition de la couche d’ozone : quels risques pour l’environnement
Outre les conséquences négatives touchant les êtres vivants, la destruction de la couche d’ozone a un impact important sur l’environnement. On parle de réchauffement climatique dû aux gaz à effet de serre (GES) mais ils ne sont pas les seuls responsables. L’ozone, en préservant la surface de la Terre des rayons UV, contribue à la maintenir à une température homogène. Si la couche d’ozone diminue, le bouclier thermique qu’elle représente sera moins efficace et la température moyenne augmentera, avec tous les effets que l’on connaît.
De plus, les CFC, à l’origine de la destruction de l’ozone, possèdent un pouvoir de réchauffement plus élevé que le CO2. Il devenait donc urgent de faire quelque chose pour arrêter cet appauvrissement en ozone et sauvegarder l’environnement.
Le protocole de Montréal : un tournant dans la protection de la couche d’ozone
En septembre 1987, soit 2 ans après la découverte du trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique, la communauté internationale adopte un protocole. Cet accord vise à enrayer le processus de destruction de l’ozone. La rapidité avec laquelle le problème est traité, montre l’importance de la prise de conscience. En conséquence, le traité de Montréal est devenu le premier traité international signé par tous les pays du monde.
C’est une immense réussite pour la communauté internationale car cet accord a été très bien respecté par les pays signataires et le résultat commence à se montrer. Cela prend du temps mais le processus est bel et bien en train de s’inverser.
Pour preuve, après la signature de l’accord, le trou dans la couche d’ozone représentait environ 10 % de la surface totale de la stratosphère. Mais depuis les années 2000, « la couche d’ozone dans certaines parties de la stratosphère s’est rétablie à un rythme de 1 à 3 % par décennie » mentionne un communiqué de l’ONU.
C’est donc que l’accord est respecté et surtout, que les obligations qu’il impose sont utiles et efficaces. Mais il ne faut surtout pas se croire sortis d’affaire et penser que le trou s’est résorbé. Le travail est encore long et pour ne pas l’oublier, l’ONU a désigné le 16 septembre comme étant la journée mondiale pour la préservation de la couche d’ozone.
Comment agir contre le changement climatique
Une situation en voie d’amélioration
Le processus lent de reconstitution de la couche d’ozone
Le trou dans la couche d’ozone évolue au fil des mois et les observations ont montré qu’il disparaissait en automne pour réapparaître au moment du printemps austral. Ces étapes se répètent et sont les mêmes depuis les premières observations des scientifiques au milieu des années 80.
Avant le printemps, le pôle Sud est dans le noir complet car le soleil n’atteint pas cette zone de la planète. Les conditions météorologiques, qui en découlent, entraînent une configuration telle que les substances chimiques incriminées, les CFC, s’accumulent dans un tourbillon appelé “vortex”. Lorsque le soleil se lève enfin, la chaleur toute relative suffit pour activer les atomes contenus dans ce vortex. Ils détruisent alors les molécules d’ozone à grande vitesse et forment ainsi un immense trou.
Maintenant que les pays se sont mis d’accord pour stopper l’utilisation de CFC dans leurs industries, le plus grand problème reste la durée de vie de ces éléments chimiques. Une fois libérés dans l’atmosphère, ils peuvent rester actifs pendant plusieurs dizaines d’années. C’est d’ailleurs pour cette raison que le trou dans la couche d’ozone a continué d’augmenter pendant 15 ans après la signature de l’accord de Montréal. La courbe s’est ensuite inversée au début des années 2000 et continue sa descente, mais de manière très lente.
Les scientifiques estiment que les mesures de protection de la couche d’ozone, si elles continuent à être observées, apporteront un rétablissement complet de ce gaz à l’horizon 2060.
Les efforts doivent donc se poursuivre et les pays ne respectant pas leurs obligations, car il en existe, doivent être repérés et sanctionnés.
Protection de la couche d’ozone : les défis qu’il reste à relever
Au sein l’UE, les mesures sont encore plus strictes que celles du protocole de Montréal. Là où Montréal réglemente la production et le commerce de vrac des substances appauvrissant la couche d’ozone, le “Règlement sur l’ozone” de l’Union Européenne interdit leur utilisation, sauf cas exceptionnels. Il porte également sur le contrôle des SAO commercialisées en vrac mais aussi sur le contrôle de celles contenues dans des équipements tels que les réfrigérateurs ou les climatiseurs.
L’accord de Montréal autorise la consommation des substances dangereuses pour l’environnement, mais il serait intéressant de réduire a minima ces utilisations, pour que les mesures prises par l’Union Européenne révèlent l’étendue de leurs effets. Car aujourd’hui encore, ces effets sont limités en raison des autres continents qui n’appliquent pas la même prudence.
L’Union Européenne montre l’exemple mais il est possible d’aller encore plus loin. Certaines mesures sont connues mais difficiles à mettre en place :
- Il faut veiller à appliquer correctement les restrictions sur les SAO ;
- Il est nécessaire de poursuivre la diminution de l’utilisation de ces substances nocives ;
- Les SAO existantes, celles vendues en vrac comme celles contenues dans des équipements, doivent être détruites par un traitement respectueux de l’environnement ;
- Les SAO déjà utilisées doivent être remplacées par des substances non toxiques pour le climat ;
- Il faut surveiller les entreprises qui se servent de SAO pour leurs activités, afin que l’utilisation autorisée ne soit pas détournée pour générer un profit plus important mais de manière illégale.
Il faut également penser aux nouvelles substances dangereuses pour la couche d’ozone. Avec l’évolution de l’industrie chimique, de nouveaux produits sont développés et utilisés. Ces substances n’étant pas connues au moment de l’accord de Montréal, elles ne sont pas mentionnées dans les textes et entrent, par conséquent, dans un vide juridique. Naturellement, certains industriels en profitent pour s’engouffrer dans la brèche et utiliser ces produits avant que la loi ne s’y intéresse.
Les gaz à effet de serre ne sont pas en reste dans la destruction de la couche d’ozone. Si le monde entier reconnaît leur capacité à empêcher la libération de la chaleur l’espace, les scientifiques savent maintenant qu’ils participent à la disparition des particules d’ozone. Un des plus destructeurs d’entre eux est le protoxyde d’azote. Il est libéré par diverses activités humaines comme la production de carburant provenant de ressources fossiles, l’agriculture intensive ainsi que le traitement des eaux usées.
Au niveau international comme local, de nombreuses mesures visent à limiter les émissions de GES, mais il reste encore du chemin à parcourir pour arriver à un bilan carbone équilibré.