Au cœur de l’évaluation environnementale, l’empreinte carbone permet de mesurer la quantité de CO2 émise par différents types d’entités. Définition, méthodologie, exemples… Aujourd’hui, découvrons comment évaluer et réduire l’empreinte carbone d’un territoire !
Zoom sur l’empreinte carbone d’un territoire
Qu’est-ce qu’une empreinte carbone ?
L’empreinte carbone fait référence à la mesure des émissions totales de gaz à effet de serre émanant directement ou indirectement des activités humaines.
Bien que souvent exprimée en CO2, l’empreinte carbone englobe plusieurs gaz à effet de serre. Parmi eux, le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), et le protoxyde d’azote (N2O), représentant 97 % des GES pris en compte par le protocole de Kyoto.
Ainsi, l’évaluation de l’empreinte carbone permet de quantifier l’impact environnemental de différents types d’entités, de l’individu aux plus grands territoires.
L’empreinte carbone individuelle représente les émissions de GES attribuées à une personne. Celles-ci résultent de ses choix de vie, de sa consommation énergétique, de ses modes de déplacements ou encore de ses habitudes alimentaires.
Au niveau des produits, l’évaluation de l’empreinte carbone s’étend de la production à la fin de vie utile. Elle inclut les émissions générées lors de la fabrication, du transport, de l’utilisation, et de l’élimination.
Ensuite, il est question de l’empreinte carbone du secteur des services. Ceux-ci englobent notamment l’hébergement, la restauration, la santé et l’éducation, ainsi que les différents services basiques aux processus énergivores importants.
L’évaluation de l’empreinte carbone des organisations, des entreprises ou de l’industrie englobe les émissions de gaz à effet de serre dans leurs opérations, leurs chaînes d’approvisionnement, les déplacements professionnels ou encore les processus de fabrication.
Pour terminer, l’empreinte carbone territoriale permet la synthèse de tous les types d’empreinte carbone d’échelle inférieure que nous avons découverts précédemment.
Ainsi, l’empreinte carbone d’un territoire peut être à l’échelle d’une ville, d’un département, d’une région, d’un pays, d’un ensemble de pays, d’un continent ou de la planète.
Calculer l’empreinte carbone d’un territoire
Le calcul de l’empreinte carbone s’applique à différentes échelles, secteurs et niveaux de complexité.
Les individus peuvent utiliser des simulateurs en ligne pour évaluer leurs habitudes de vie, tandis que les entreprises peuvent faire appel à des experts ou des outils spécifiques comme le Bilan Carbone.
À l’échelle territoriale, des méthodes reconnues intègrent des variables plus complexes et englobent une multitude de sources d’émissions à additionner.
Celles-ci vont des particuliers aux activités industrielles, en passant par les déplacements, le BTP, les secteurs tertiaires et résidentiels, la production de biens et services, l’agriculture et la pêche, le fret et les déchets, sans oublier les importations/exportations.
Des normes spécifiques existent pour les collectivités, les villes et les pays, offrant une évaluation précise adaptée aux contextes respectifs.
Le choix d’outils dépend de la portée, du secteur d’activité et du niveau de détail souhaité, garantissant une mesure fiable et pertinente.
Deux principaux standards réglementaires, définis par l’ADEME en France et le GHG Protocol à l’échelle internationale, encadrent ces démarches.
Les méthodes varient entre analyses mono-critères et multi-critères, orientées produits ou organisation, quantitatives ou qualitatives, démontrant la diversité des approches disponibles pour une évaluation exhaustive de l’empreinte carbone.
À une échelle plus petite, les collectivités, villes et campus doivent également calculer leur bilan carbone, intégrant des données relatives à l’assainissement, à la gestion des déchets, aux transports, aux espaces et services publics, aux écoles, etc.
En résumé, le calcul de l’empreinte carbone d’un territoire, qu’elle soit à l’échelle d’une ville, d’une région ou d’un pays, offre une perspective globale sur les émissions de gaz à effet de serre. Par la suite, ces données permettent la mise en place d’actions ciblées pour réduire l’impact environnemental à différentes échelles.
L’empreinte carbone en France
En 2014, l’empreinte carbone de la France atteint 712 millions de tonnes d’équivalent CO2, dont 45 % proviennent des émissions intérieures et 55 % des biens et services importés.
Ce schéma se modifie en 2017, où l’on observe une réduction de 9 % de l’empreinte carbone nationale par rapport à 1995.
Les émissions intérieures diminuent de 27 %, mais les émissions associées aux importations augmentent de 20 % sur la même période.
Malgré cela, l’empreinte carbone par personne baisse de 20 % entre 1995 et 2021, estimée à 9,5 tonnes d’équivalent CO2 en 2017.
En 2018, l’empreinte carbone personnelle d’un Français se stabilise à 11.2 tCO2e, principalement due aux transports (2.9 tonnes par personne chaque année) et au logement. Cette même année, la France se classe 10ᵉ parmi les pays moins carbonés de l’UE.
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Comment réduire l’empreinte carbone d’un territoire ?
Pourquoi réduire l’empreinte carbone d’un territoire ?
La nécessité de réduire l’empreinte carbone d’un territoire découle de multiples impératifs environnementaux et sociaux.
Premièrement, la diminution des émissions de gaz à effet de serre est cruciale pour atténuer les effets du changement climatique, préservant ainsi la biodiversité, les écosystèmes et limitant les événements climatiques extrêmes.
Selon les projections du GIEC, en l’absence de diminution des émissions de gaz à effet de serre (GES) résultant des activités humaines, la température moyenne mondiale pourrait dépasser les + 3 °C d’ici à 2100, entraînant des conséquences dévastatrices.
De plus, la réduction de l’empreinte carbone contribue à améliorer la qualité de l’air, réduisant les risques de maladies respiratoires et améliorant la santé publique.
Sur le plan économique, l’adoption de pratiques durables favorise l’innovation, génère des emplois verts et renforce la résilience des communautés face aux défis climatiques.
Enfin, agir pour réduire l’empreinte carbone témoigne d’une responsabilité collective envers les générations futures, promouvant un mode de vie durable et éthique.
En unissant les efforts au niveau local, il est possible de créer des territoires résilients, respectueux de l’environnement et socialement équitables.
Les sources d’émissions de CO2
Les émissions de dioxyde de carbone (CO2) issues des activités humaines sont réparties à travers plusieurs secteurs d’activité.
En France, les émissions de l’année 2020 s’élevaient à un peu moins de 400 millions de tonnes de CO2.
Celles-ci étaient réparties entre le secteur des transports (28 %), de l’industrie manufacturière, des procédés industriels et de la construction (21 %), de l’agriculture (18 %), du résidentiel et du tertiaire (15 %), suivis par le secteur de l’énergie (10 %) et des déchets (5 %).
Une répartition similaire à l’échelle de l’Union Européenne (3,3 Gt au total), mais qui diffère à l’échelle mondiale (environ 50 Gt en 2020) avec une nette domination du secteur de la production d’électricité pour cette dernière.