Ennemie invisible, la pollution de l’air est une menace peu perceptible qui a pourtant des effets considérablement nocifs, que ce soit sur l’environnement ou sur notre santé.
La pollution de l’air correspond aux émissions dans l’atmosphère de substances nocives pour l’homme et l’environnement. Elle est la conséquence directe ou indirecte de l’activité humaine. Lorsque la part de particules présente dans l’air est importante, on parle de pollution atmosphérique.
La qualité de l’air est aujourd’hui un sujet de préoccupation majeure en ce qui concerne les questions environnementales. Et pour cause ! Nous inhalons quotidiennement 15 000 litres d’air et avec lui, toutes les particules toxiques qui vont ensuite se répandre dans notre corps.
L’OMS estime qu’en 2016, plus de 4 millions d’individus dans le monde sont morts prématurément à cause de la pollution atmosphérique. Et malgré cela, la quantité de polluants atmosphériques ne cesse d’augmenter dans les trois quarts des villes de la planète.
Pourquoi notre air est-il pollué ? Quelles sont les conséquences de cette pollution ? Par quels moyens pouvons-nous y remédier et améliorer la qualité de l’air ?
Quels sont les principaux facteurs responsables de la pollution de l’air ?
Le transport routier
Les transports représentent le facteur principal de pollution de l’air, et c’est particulièrement le cas du trafic routier. En effet, des gaz et des particules fines sont émis dans l’atmosphère quotidiennement par les nombreux véhicules circulant sur la route, impactant ainsi considérablement la qualité de l’air.
Ce rejet provient notamment des pots d’échappement, des pneus et de l’utilisation excessive de la climatisation. De plus, les particules émises par les véhicules sont particulièrement dangereuses, car elles sont capables de rester présentes dans l’air et de s’infiltrer très profondément dans les poumons du fait de leur dimension microscopique.
Dans les villes, près de la moitié des trajets en voiture concernent de courtes distances. Ces trajets courts sont considérés comme bien plus polluants que les trajets longs, car ils impliquent notamment de nombreux redémarrages et freinages.
De plus, les polluants émis sur la route peuvent se déplacer et ainsi impacter d’autres endroits même s’il n’y a pas eu de passage de véhicule. Le vent, par exemple, facilite la dispersion des polluants.
Le transport aérien
L’avion est le moyen de transport le plus polluant et donc le plus nocif pour la qualité de l’air. Ceci est dû à sa forte consommation de carburant, mais également au fait que les gaz polluants qu’il rejette sont injectés instantanément dans les strates supérieures de l’atmosphère.
Les trajets en avion produisent des gaz à effet de serre comme l’azote, mais surtout du CO2 qui résulte de la combustion du carburant. Libérés dans l’atmosphère, ces gaz influent négativement sur le réchauffement de notre planète.
À titre d’exemple, l’OACI (organisation de l’aviation civile internationale) a calculé qu’un vol de New York à Londres émet dans l’atmosphère 0,67 tonne de dioxyde de carbone par passager.
Notons que le transport aérien est responsable de 2 % des émissions de carbone mondiales. C’est pour cette raison que la militante suédoise Greta Thunberg se rend dans de nombreuses villes européennes en train plutôt qu’en avion.
Le chauffage au bois ou au charbon
Le chauffage individuel et collectif est également responsable de la dégradation de la qualité de l’air. Ainsi, en se chauffant, on émet des polluants tels que le monoxyde de carbone, le dioxyde de soufre, l’oxyde d’azote, mais également des particules fines.
Le chauffage au charbon est à l’origine de l’émission de nombreuses particules fines. En plus d’accroître la pollution avec l’émission de gaz à effet de serre, la combustion du charbon émet de nombreuses substances toxiques dans l’atmosphère comme le mercure, le plomb ou l’arsenic, affectant ainsi notre santé.
Selon l’INERIS, la combustion du bois participe, elle aussi, avec ses émissions, à la pollution atmosphérique. En effet, la combustion de bois génère une quantité importante de particules fines, ainsi que du monoxyde de carbone, possiblement dangereux pour la santé.
Il faut savoir que près de 8 millions de foyers utilisent le bois pour se chauffer en France, que ce soit avec des chaudières, des cuisinières ou encore des cheminées. Cela constitue un réel danger pour la qualité de l’air que nous respirons.
L’incinération des déchets ménagers
Saviez-vous que détruire des déchets par la combustion ne détruit pas pour autant leurs polluants ?
Les incinérateurs émettent des toxines et des polluants qui nuisent à la qualité de l’air local. Ainsi, la combustion des ordures ménagères émet des substances dans l’air telles que des métaux, des dioxines ou encore de l’acide chlorhydrique.
La France détient un des parcs d’incinération les plus importants d’Europe avec 126 usines d’incinération en activité. Plus de 14 millions de tonnes de déchets y sont brûlées chaque année.
L’incinération des déchets est largement utilisée, car elle est moins onéreuse que le recyclage et le compostage. Pourtant, de nombreux déchets envoyés à l’incinérateur pourraient être recyclés, ce qui constitue une solution plus écologique.
Précisons également que l’incinération entraîne des conséquences plus néfastes sur la qualité de l’air local que la mise en décharge.
L’activité agricole
L’agriculture est source de pollution atmosphérique à travers ses pratiques d’élevage et de culture. En plus d’utiliser des véhicules et machines qui contribuent à la pollution de l’air, les agriculteurs se servent également de produits phytosanitaires.
Ainsi, l’activité agricole contribue à émettre dans l’atmosphère de l’ammoniac, des oxydes d’azote, des particules et des pesticides, impactant de la sorte la qualité de l’air. La pollution atmosphérique agricole se présente principalement sous la forme d’ammoniac, qui pénètre dans l’air sous forme de gaz provenant de champs fortement fertilisés et de déchets d’élevage.
En France, l’agriculture est responsable de 97 % des émissions d’ammoniac, ce qui lui confère la première place en Europe concernant ce type d’émissions toxiques. Également, avec l’utilisation de machines agricoles, l’hexagone émet 10 % des émissions d’oxyde d’azote.
Enfin, l’agriculture contribue très largement à l’émission de pesticides dans l’air lors de l’épandage par pulvérisation.
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Les dangers de la pollution de l’air
L’air pollué est nocif pour nos voies respiratoires mais également pour l’eau, les sols, la végétation ainsi que les animaux et les fruits et légumes que nous ingérons.
Des effets néfastes sur les végétaux
Les polluants atmosphériques (en particulier le dioxyde de soufre, l’ozone et les oxydes d’azote) altèrent les processus physiologiques des plantes, affectant ainsi leurs modes de croissance.
À cause de la pollution atmosphérique, les plantes se fragilisent. Elles deviennent moins résistantes face aux infections et leur croissance s’affaiblit. En effet, la pollution attaque la photosynthèse, provoquant progressivement le dépérissement des forêts.
Or, les végétaux constituent le socle des écosystèmes et ils contribuent largement à purifier l’air que l’on respire. Donc si les végétaux sont dégradés, ils ne pourront plus jouer leur rôle de purificateur d’air.
Une pollution qui perturbe toute la chaîne alimentaire
Les sols et les cours d’eau sont intoxiqués par les polluants provoquant ainsi la détérioration des habitats de nombreuses espèces. Cela engendre par voie de conséquence une perte considérable de biodiversité.
De plus, en se nourrissant des végétaux pollués, les animaux se contaminent, contaminant ainsi leurs prédateurs. Cela peut provoquer une intoxication à grande échelle, avec l’homme en haut de la chaîne alimentaire.
Par exemple, comme les polluants passent par la voie alimentaire, un ver de terre qui ingère des résidus de plomb dans la terre les transmettra à l’oiseau qui le mangera et ainsi de suite. Ainsi, les polluants ingérés en début de chaîne par les petits animaux se retrouvent de fil en aiguille chez l’homme. On parle alors de phénomène de « bioaccumulation ».
Des risques sérieux sur notre santé
Saviez-vous que plus de 40 000 personnes par an meurent de la pollution de l’air en France ? C’est un constat de l’Agence européenne pour l’environnement, qui décompte plus d’un demi-million de morts prématurés en Europe à cause de la pollution de l’air chaque année.
Cela montre bien que la qualité de l’air exerce une influence considérable sur notre santé. À long terme, l’exposition à la pollution peut provoquer des dommages importants sur notre santé et particulièrement sur les personnes ayant un organisme fragile comme les personnes âgées, les enfants ou encore les femmes enceintes.
En effet, les polluants intoxiquent directement les cellules de notre corps en créant des inflammations et en affaiblissant notre système immunitaire. Cela favorise le développement des maladies cardiovasculaires, des maladies respiratoires et du cancer du poumon. On commence également à constater que la pollution serait responsable de troubles de la fertilité, d’affections neurologiques ou encore de diabète de type 2.
Adoptez les bonnes habitudes pour préserver la qualité de l’air
Privilégiez un mode de transport vert
Pour les courtes distances, pourquoi ne pas opter pour la marche à pied ou le vélo qui n’émettent aucun polluant ? De nombreux trajets de moins de 3 kilomètres ne nécessitent pas l’utilisation de la voiture.
Par ailleurs, de plus en plus de pistes cyclables voient le jour en ville afin de favoriser l’utilisation du vélo par les citadins.