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05 mai 2025

Zoom expertise : le soin des arbres et la protection du système racinaire

Comment assurer le soin des arbres dans le cadre d’un projet de construction ?

Les travaux menés en milieu urbain, parfois en conditions difficiles, exercent une forte pression sur le sol et mettent en péril le système racinaire.

Pourtant, la protection de ce réseau est essentielle pour la vie du sol, la régulation du climat local et la préservation de la biodiversité.

Au regard des enjeux écologiques et économiques, il est impératif de protéger les arbres existants et de minimiser les dommages causés aux racines.

Quelles sont alors les bonnes pratiques à adopter pour concilier la réalisation du chantier et la conservation des arbres?

Comprendre le rôle capital du système racinaire

Même si un arbre peut vivre plusieurs dizaines d’années, son système racinaire demeure vulnérable.

En évoluant dans la partie superficielle du sol, il y capte l’eau et les nutriments nécessaires à sa croissance.

Les racines principales s’ancrent ainsi en profondeur pour stabiliser l’arbre, tandis que les racines secondaires et les radicelles collectent la matière organique et l’oxygène, indispensables à la santé du végétal.

Lorsqu’un compactage du sol réduit les espaces poreux, la respiration racinaire devient impossible, ce qui met en péril la survie de l’arbre.

Les racines se trouvent alors privées d’eau, de circulation d’air et de nutriments.

Une situation de stress prolongée conduit à l’affaiblissement général de l’arbre, voire à son dépérissement partiel ou total.

Des travaux mal anticipés peuvent aussi modifier brutalement le niveau du terrain.

Un apport de remblai au-dessus du tronc, même peu épais, étouffe les radicelles et altère la vie biologique de la zone.

À l’inverse, un décaissement trop proche du collet sectionne les racines charpentières et compromet alors la stabilité de l’arbre.

Plus le sujet est âgé, plus son système racinaire est étendu.

Pour de nombreux arbres, la profondeur d’enracinement reste faible. La majeure partie des racines s’étale dans les 50 premiers centimètres de terre.

Ces racines sont donc susceptibles d’être endommagées par la circulation d’engins ou le stockage de matériaux.

Prévoir un plan d’action adapté permet de préserver ces organes vitaux lors du chantier.

Facteurs de risque : entre travaux et conditions de sol

Dès le début d’un chantier, plusieurs facteurs peuvent perturber le système racinaire.

Le plus courant est le compactage du sol. Le passage répété de véhicules ou d’engins, souvent lourds, tasse la couche superficielle et prive les racines d’oxygène.

Ce phénomène s’accompagne d’une dégradation de l’humidité du sol, car l’eau s’évacue moins bien et crée parfois des zones asphyxiées.

Les travaux de construction impliquent aussi des creusements (tranchées, fondations, canalisations) qui sectionnent directement les racines.

Une seule grosse racine coupée peut fragiliser l’ancrage du fut..

Les vibrations provoquées par la machinerie engendrent également des microfissures dans la structure racinaire et la proximité de produits chimiques (béton, hydrocarbures) est toxique.

Enfin, l’excès de remblais ou de revêtements imperméables aux abords du tronc aggrave le problème en bloquant l’irrigation naturelle.

Certains sites urbains subissent déjà une double contrainte : physique et hydrique (pollution, salinité, chaleur excessive).

Dans de telles conditions, l’arbre est affaibli. Le moindre impact additionnel peut alors mener à un dépérissement rapide.

Seules une observation et une planification rigoureuses peuvent éviter une perturbation majeure du système racinaire.

Bonnes pratiques de protection avant et pendant le chantier

Chez idverde, nous savons que la mise en œuvre d’un plan global de protection des sites permet de limiter les risques.

Avant l’ouverture d’un chantier, nous programmons donc plusieurs étapes clés.

Analyse préalable

Il s’agit d’identifier chaque arbre existant et de réaliser un diagnostic de son état. Cette étape nous permet de déterminer la manière dont ses racines se développent (extension, profondeur, zones charpentières). Elle nous aide aussi à évaluer la structure du sol : compacité, matière organique, capacité d’irrigation et de drainage.

Délimitation de la zone racinaire

Nous délimitons la zone racinaire, en plaçant une clôture solide autour de l’arbre qui couvre au moins la projection du houppier, voire davantage.

La circulation d’engins et le stockage de matériaux sont ensuite interdits dans cet espace.

Chaque acteur est alors informé via des panneaux ou une page d’information de la nécessité de ne pas piétiner cette zone.

Plan de circulation adapté

L’organisation des cheminements de véhicules permet de contourner la zone sensible.

Si la proximité directe est inévitable, l’installation de plaques de répartition des charges permet d’atténuer les pressions.

Il convient d’éviter tout dépôt ou remblai lourd au pied du tronc.

Techniques de fouille appropriée

L’utilisation de l’« Airspade », à air comprimé, est indiquée pour extraire la terre sans léser les racines fines.

De même le forage dirigé permet de passer sous la zone racinaire, plutôt que de creuser une tranchée en surface.

Enfin, un travail manuel ou semi-mécanisé limite les coupes involontaires.

Ajustements en temps réel

Stopper la pelle mécanique et dégager la terre à la main dès qu’une racine apparaît préserve les dommages.

Si le chantier se prolonge en saison sèche, un dispositif temporaire d’arrosage permet de maintenir l’humidité nécessaire.

Ajouter un paillage ou un apport organique soutient enfin la vie microbienne du sol.

Adopter ces méthodes se révèle plus simple lorsqu’un cahier des charges clair est établi dès la phase de projet.

Chaque corps de métier (maçon, terrassier, paysagiste) collabore alors pour protéger l’arbre et éviter tout dommage irréversible.

Considérer l’enjeu écologique et la biodiversité

Les arbres, en particulier les plus grands, interviennent dans la régulation thermique, la gestion des eaux pluviales et le maintien de la faune locale.

Ils contribuent également à la production de bois et renforcent la présence d’insectes pollinisateurs et/ou d’oiseaux.

À lire aussi : l’importance des végétaux pour l’air

Lorsqu’un chantier est organisé en tenant compte de la protection arborée, il s’inscrit dans une démarche écologique globale, au sein de laquelle le cadre paysager existant est valorisé.

Les racines favorisent en effet la conservation du sol grâce à leur structure étendue. Elles soutiennent la stabilité des parcelles et préviennent l’érosion.

La matière organique accumulée dans les premiers centimètres du sol abrite par ailleurs de nombreuses bactéries bénéfiques, indispensables pour la décomposition de la litière et la libération de nutriments.

Lorsque l’enracinement est préservé, l’arbre conserve ses capacités de croissance et de résistance aux aléas.

À l’échelle urbaine, le soin des arbres participe à l’amélioration de la qualité de l’air et la proximité avec la nature pour les habitants.

Il s’agit donc d’un service public précieux, qui exige des pratiques de chantier responsables et un entretien soigné par la suite.

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Travaux et gestion du sol : leviers de préservation

Le sol dans lequel évoluent les racines mérite une attention particulière.

S’il est trop tassé ou pollué, l’arbre subit un stress hydrique et physique. Plusieurs leviers permettent de maintenir un sol en bonne santé, propice au développement racinaire, même en phase de construction :

  • Limiter le remblai
    • Un ajout excessif de terre au pied du tronc entrave la respiration racinaire
    • La forme de la fosse initiale doit être adaptée à l’arbre concerné
    • Toute surcharge est à proscrire pour éviter l’asphyxie
  • Protéger la couche superficielle
    • Cette zone abrite la majorité des radicelles, essentielles pour l’absorption d’eau et de nutriments
    • Un stockage de gravats en surface détruit cette couche, d’où la nécessité de baliser l’emplacement
  • Gérer l’irrigation
    • Installer, si nécessaire, un système d’arrosage régulé
    • Orienter le ruissellement des eaux de pluie pour ne pas inonder ou assécher la zone racinaire
    • Pailler ou couvrir le sol avec des substrats protecteurs pour maintenir l’humidité du sol
  • Éviter la pollution
    • Les rejets de béton, d’hydrocarbures ou de solvants nuisent à la microfaune
    • Un plan de collecte des eaux usées en phase de travaux empêche leur infiltration près du tronc.

Grâce à une gestion scrupuleuse du sol, il est possible de préserver son intégrité et de garantir la survie des arbres déjà en place, même dans un milieu urbain dense.

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Collaboration et communication entre les acteurs

Un projet d’aménagement mobilise plusieurs compétences : activités de génie civil, paysagère, ingénierie, architecture, etc.

Il est utile que chacun puisse avoir une vision claire des mesures de protection instaurées.

Une bonne communication facilite alors le respect du plan :

  • Les opérateurs savent où circuler et où déposer les matériaux
  • Les paysagistes veillent au maintien de la zone racinaire sensible
  • Les ingénieurs adaptent les solutions techniques (forage horizontal, allègement des charges).

Un « guide de chantier » peut recenser les consignes de protection arboricole.

Des réunions préalables encouragent ainsi la prise en compte des arbres dès l’étude du site.

À l’issue des travaux, des retours d’expérience partagés entre professionnels permettent également d’ajuster les pratiques et de réduire, à l’avenir, les dommages portés à la flore.

Gestion raisonnée après le chantier

Une fois le chantier finalisé, l’entretien de l’arbre ne doit pas être négligé.

Les racines, parfois blessées ou comprimées, nécessitent un suivi.

Une période d’observation permet de détecter rapidement un éventuel affaiblissement (feuillage clairsemé, branches mortes, attaques fongiques).

Si besoin, il est important de procéder à une taille adaptée des branches abîmées.

Nous veillons aussi à la stabilité de l’arbre dans le temps :

  • En assurant un bilan régulier de la santé du tronc
  • En vérifiant que la couche superficielle ne s’est pas compactée au fil des mois
  • En réalisant, si nécessaire, un apport organique supplémentaire (compost, mulch) pour nourrir la microfaune.

Cette gestion raisonnée doit inclure la possibilité de reboisement si l’arbre est trop endommagé.

Il demeure toutefois préférable de conserver et de maintenir un sujet déjà mature. Un arbre de grande taille offre en effet un service écologique incomparable (ombrage, filtration de l’air, refuge pour la faune).

Intérêt économique et social de la sauvegarde arboricole

Lorsque la protection du système racinaire est anticipée, chacun y gagne à bien des égards.

D’un point de vue économique, limiter les coupes ou les dépérissements évite des coûts de remplacement, de plantation ou d’entretien curatif.

Un milieu verdoyant contribue, en outre, à valoriser l’immobilier et l’image du site auprès des usagers ou des investisseurs.

Sur le plan social, les arbres apaisent l’ambiance urbaine et améliorent la qualité de l’air.

Ils régulent la température et créent des espaces plus agréables lors de fortes chaleurs. Les citoyens apprécient un jardin arboré ou une avenue ombragée.

Selon Ernst Zürcher, ingénieur forestier réputé, un seul grand arbre adulte équivaut aux bienfaits de plusieurs jeunes plants, tant pour la production d’oxygène, que pour la capacité de stockage du carbone.

La mise en place d’un plan de protection simple, incluant des techniques d’excavation douces, est souvent suffisante pour éviter la coupe des racines maîtresses. Un tel processus permet de maintenir la survie et la vitalité de l’arbre durant et après la phase de construction.

En résumé, un chantier bien préparé limite les conflits entre développement urbain et conservation des arbres.

Statistique scientifique et prévention

Une étude récente révèle que 40 % des arbres urbains dépérissent dans les cinq années suivant des travaux de voirie*.

Cette donnée alarmante souligne l’urgence d’intervenir pour protéger le système racinaire dès la phase d’élaboration du projet.

Une prévention intelligente est en effet plus rentable que les interventions tardives.

Abattre et remplacer un arbre imposant coûte cher et n’offre pas la même maturité écologique qu’un sujet installé depuis longtemps.

Les collectivités intègrent donc désormais des clauses contraignantes dans les permis de construction.

Elles imposent un balisage strict autour de la zone racinaire, veillent à la mise en œuvre de techniques comme l’« Airspade »et encouragent l’utilisation d’amendements organiques pour favoriser la résilience du sol.

Cet encadrement s’inscrit dans un cadre législatif plus large qui vise à maintenir la biodiversité et à lutter contre le réchauffement climatique.

Conclusion

Chez idverde, nous sommes convaincus que la protection des arbres et des systèmes racinaires commence bien avant le début d’un chantier.

Préserver le système racinaire, c’est garantir la pérennité du végétal, mais aussi celle de tout un projet.

Un arbre sain participe activement à l’équilibre d’un site, en offrant à la fois ombre, fraîcheur, biodiversité et valeur paysagère.

Cette démarche, portée par plus de 30 ans d’expérience, repose sur une exigence simple : chaque arbre compte et mérite de croître dans un environnement adapté à sa croissance, même en milieu contraint.

Nous travaillons main dans la main avec les maîtres d’ouvrage, les collectivités et les aménageurs pour anticiper au maximum notre impact, protéger les zones sensibles, et assurer la survie des sujets en place.

Il ne s’agit pas un choix, mais d’une responsabilité partagée.

* Guide protection des arbres en phase de chantier – Nantes Métropole https://metropole.nantes.fr/files/pdf/espace-public/guide-espaces-verts.pdf?utm_source=chatgpt.com

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