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05 novembre 2025

Zoom expertise : la maîtrise de la végétation sur infrastructure et routes

Comment concilier la sécurité des infrastructures de transport et le respect de la biodiversité le long de nos routes et voies ferrées ?

La végétation occupe une place indispensable aux abords des routes, des infrastructures de transport et des voies ferrées.

Elle contribue à l’intégration paysagère. Et peut même servir d’outil d’aménagement écologique.

Des études montrent ainsi que la gestion des abords végétalisés poursuit de multiples objectifs: sécurité routière, qualité paysagère, écologie, stabilisation des sols et optimisation des travaux d’entretien1.

Cependant, sans une maîtrise de la végétation sur infrastructure et routes par un entretien adapté, cette végétation peut présenter des risques sérieux pour la sécurité des usagers et la pérennité des ouvrages.

Pourquoi maîtriser la végétation sur les voies et les infrastructures ?

La végétation sur les voies routières, ferrées ou autour d’autres réseaux (canaux, digues, lignes électriques) remplit un rôle écologique et paysager indéniable.

Elle peut cependant, si elle n’est pas contrôlée, entraîner des problèmes de sécurité et d’intégrité pour les infrastructures.

Maîtriser la végétation sur les routes et les autres réseaux revient à éviter ces écueils en assurant un entretien régulier.

Quels sont les principaux enjeux environnementaux et de sécurité qui justifient une telle gestion ?

Enjeux de sécurité publique et routière

L’un des premiers dangers liés à une végétation non maîtrisée est l’obstruction de la visibilité pour les usagers de la route.

Des branches ou des herbes hautes qui occultent un panneau de signalisation, un virage ou une intersection peuvent, en effet, empêcher les conducteurs d’anticiper correctement, et augmenter le risque d’accident.

Cette croissance de la végétation mal gérée peut entraîner des situations dangereuses, en particulier, sur les routes à intersections fréquentes ou aux abords des écoles et des zones urbaines.

Il en va de même pour le réseau routier national, mais aussi départemental, sur lesquels une mauvaise visibilité aux intersections ou aux ronds-points constitue un facteur d’accidentologie élevé.

Les arbres qui bordent les routes ou le réseau ferré national présentent, de plus, des risques en cas d’intempéries.

La chute d’une branche morte sur la chaussée peut provoquer un accident ou bloquer la circulation, tandis qu’une branche tombée sur une infrastructure ferroviaire (caténaire, voie) peut interrompre le trafic ferroviaire.

Par exemple, en 2022, pas moins de 336 000 minutes de retard de trains ont été attribuées à des incidents liés à la végétation. 2

Ce chiffre illustre à quel point la végétation sur le réseau doit être gérée de façon professionnelle pour garantir la sécurité ferroviaire.

Certaines régions à climat sec doivent aussi composer avec le risque d’incendie en été.

Des accotements envahis par de la végétation sèche favorisent la propagation du feu.

Enfin, un embroussaillement excessif au bord des voies crée des refuges pour la grande faune sauvage (sangliers, cerfs…) qui peut alors surgir sur la route ou la voie ferrée, causant alors collisions ou retards.

Préservation des infrastructures et des ouvrages

Lorsqu’elle pousse sans contrôle, la végétation peut aussi endommager les ouvrages eux-mêmes.

Le système racinaire puissant de certains arbres peut, par exemple, fissurer et soulever le revêtement des routes, des trottoirs ou des pistes cyclables et déformer la chaussée autour du tronc.

Des racines infiltrées sous une voie ferrée ou autour d’un pont peuvent, à terme, compromettre la stabilité de la structure.

La végétation envahissante obstrue, de plus, les fossés de drainage et les caniveaux, ce qui nuit à l’évacuation de l’eau de pluie.

Un défaut de drainage accélère alors la dégradation de la chaussée (érosion, nids-de-poule) et augmente les risques d’aquaplaning sur la route.

En milieu ferroviaire, un ballast3 (les graviers sous la voie) enherbé d’adventices4 perd en efficacité drainante et élastique, ce qui peut nécessiter des travaux de réparation plus fréquents.

Nous le voyons, maîtriser la végétation sert donc aussi à assurer la longévité et la qualité des infrastructures.

Contraintes réglementaires et responsabilités des gestionnaires

Au-delà des enjeux techniques, la maîtrise de la végétation le long des infrastructures est encadrée par des obligations réglementaires.

Garantir la sécurité des usagers de la route est en effet une obligation légale en France.

L’entretien régulier de la végétation en bord de voirie relève alors de la responsabilité de la collectivité ou du gestionnaire concerné.

Concrètement, cela signifie qu’une commune, un département ou tout gestionnaire d’infrastructure peut voir sa responsabilité engagée si un accident est causé par un manque d’entretien des abords (par exemple, un carrefour dont la vue est masquée par des hautes herbes).

Pour prévenir ces drames et éviter des procès coûteux, il est donc impératif, pour les acteurs publics, de planifier des travaux réguliers de fauchage, d’élagage et de débroussaillage.

La réglementation environnementale a d’autre part évolué pour limiter l’usage de produits chimiques dans l’entretien des espaces publics.

Depuis la loi Labbé de 2014 (entrée en vigueur en 2017), les collectivités n’ont plus le droit d’utiliser de pesticides chimiques pour l’entretien des espaces verts publics, sauf quelques exceptions très limitées.

Les gestionnaires d’infrastructures doivent donc mettre en place des méthodes alternatives durables pour contenir la végétation sans herbicides classiques.

La loi MOP (loi sur la maîtrise d’ouvrage publique) incite également à intégrer dès la conception d’un projet routier ou ferroviaire les mesures d’entretien futur, afin qu’une meilleure prise en compte de la végétation soit prévue avant même l’achèvement des travaux de construction.

En effet, anticiper dès le projet sommaire les contraintes d’entretien et les enjeux du développement durable permet d’éviter de « subir » la végétation plus tard, selon le mot de Claire Couvrechef (spécialiste maîtrise de la végétation à SNCF Réseau), qui préconise de choisir la végétation plutôt que de la subir dans les projets d’infrastructures.

Méthodes techniques et opérationnelles pour la gestion de la végétation

Face à ces défis, quelles solutions concrètes permettent de maîtriser la végétation sur les infrastructures ? Et ce, tout en respectant l’environnement ?

Les acteurs publics et les entreprises spécialisées, comme idverde, déploient un éventail de choix techniques complémentaires.

Du fauchage mécanique aux innovations high-tech, en passant par des traitements écologiques, ces méthodes assurent une gestion efficace et adaptée à chaque situation.

Entretien mécanique régulier : fauchage, élagage, débroussaillage

La base de la gestion végétale reste un entretien mécanique périodique et structuré.

Il s’agit de réaliser des travaux de fauchage des accotements pour contrôler les herbes hautes, ou encore d’élaguer les arbres pour dégager la voirie et de débroussailler les fourrés envahissants.

Ce traitement mécanique présente l’avantage d’être sélectif et immédiat.

En pratique, les équipes spécialisées procèdent à plusieurs campagnes de fauchage par an le long des routes, avec des tracteurs équipés de bras faucheurs sur les routes départementales et des épareuses pour tailler les haies.

L’exécution des travaux doit se faire en veillant à la sécurité des opérateurs (signalisation de chantier, équipements de protection) et des usagers.

L’objectif est de réaliser ces travaux en toute sécurité pour le personnel comme pour les usagers, tout en protégeant les ouvrages.

Du point de vue technique, ces méthodes mécaniques bien rodées fournissent la première ligne de défense contre l’embroussaillement des infrastructures.

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Limitation de l’usage des herbicides : des produits adaptés et homologués

L’entretien mécanique ne suffit pas toujours. Notamment sur le réseau ferré national où l’objectif est d’avoir des voies quasiment exemptes de végétation pour des raisons de sécurité.

Dans ces cas, l’utilisation de produits phytosanitaires peut compléter le dispositif, mais de façon limitée et maîtrisée. Les gestionnaires recourent alors à des produits homologués et plus respectueux de l’environnement.

Par exemple, un mélange de produits phytopharmaceutiques composé à 95 % de substances de biocontrôle (d’origine naturelle) pour traiter la végétation entre les rails.

Ces produits de biocontrôle, associés à des inhibiteurs de germination, ralentissent la repousse des herbes tout en réduisant l’impact écologique.

Ils restent cependant moins efficaces que les herbicides chimiques classiques et nécessitent souvent plusieurs passages.

Sur route, l’usage de désherbants est de plus en plus restreint.

Seules certaines zones très spécifiques (comme les pistes cyclables ou les trottoirs en stabilisé) peuvent encore faire l’objet de traitements ponctuels, en dernier recours.

La priorité est donc donnée aux méthodes alternatives : fauchage tardif, paillage, désherbage mécanique ou thermique, etc.

L’objectif est de respecter la réglementation « zéro phyto » en vigueur pour les collectivités, tout en maintenant un niveau de sécurité acceptable.

On assiste ainsi à une véritable évolution des pratiques : passer « du tout chimique » à une palette de solutions écologiques pour maîtriser la végétation.

Innovation et technologies

La maîtrise de la végétation sur infrastructure et routes est donc primordiale.

Elle permet en effet de conjuguer sécurité, continuité du service et respect de l’environnement. Les nouvelles technologies offrent aujourd’hui des solutions puissantes.

Chez idverde, l’innovation occupe une place centrale.

L’entreprise déploie donc des outils numériques de pointe afin d’assurer une gestion plus fine et plus durable.

L’utilisation de systèmes d’information géographique (SIG) permet, par exemple, de croiser les relevés de terrain avec les prévisions météorologiques. Ce suivi en temps réel facilite alors la mise en œuvre d’actions ciblées. Il optimise aussi les tournées d’équipes et garantit enfin des interventions au moment opportun.

L’objectif est d’assurer la sécurité des infrastructures en réduisant l’empreinte environnementale des travaux.

Les méthodes de cartographie 3D et l’analyse de données massives offrent une vision précise de la dynamique de la végétation.

Ces technologies permettent en effet de localiser les arbres ou arbustes susceptibles de compromettre la visibilité, ou d’endommager les équipements routiers et électriques.

En fournissant une information géolocalisée, les ingénieurs peuvent prioriser les interventions et concentrer les moyens là où les risques sont les plus élevés.

Un savoir-faire appliqué sur le terrain

À Coevorden, aux Pays-Bas, idverde a conduit un projet pilote de gestion des bords de route entre 2018 et 2022.

L’objectif était d’assurer la maîtrise de la végétation sur infrastructure et routes tout en renforçant la biodiversité.

Les équipes ont alors appliqué des pratiques différenciées, comme le fauchage tardif et la création de bandes fleuries linéaires, afin de préserver des habitats pour les insectes pollinisateurs et la petite faune.

Résultat : le nombre de plantes nectarifères a augmenté de 71 %. L’indice global de biodiversité, de 122 % le long des emprises routières.

Ce projet démontre qu’une gestion raisonnée de la végétation permet d’allier sécurité, optimisation des coûts d’entretien et préservation des corridors écologiques.

Une expertise tournée vers l’avenir

Comme le rappelle Francis Hallé, botaniste reconnu : « Les arbres sont indispensables à l’équilibre des villes. Tant pour la santé des habitants que pour la stabilité des sols ».

Ce qui souligne que la maîtrise de la végétation sur infrastructure et routes ne peut se limiter à une approche technique.

Elle s’inscrit nécessairement dans une logique plus large. La gestion raisonnée des espaces plantés sécurise à la fois les réseaux et lutte contre le réchauffement climatique. Elle contribue, de surcroît, à la préservation du patrimoine arboré.

En associant numérique, savoir-faire paysager et équipements de nouvelle génération, idverde contribue à faire évoluer les pratiques.

La profession s’oriente ainsi vers une gestion connectée où la mise en place d’outils innovants assure à la fois la fiabilité des réseaux, la protection des usagers et la préservation des écosystèmes.

Conclusion

L’entretien et la maîtrise de la végétation sur les infrastructures et les routes constituent bien une nécessité impérieuse de sécurité publique.

Mais loin d’être incompatible avec les objectifs écologiques, la gestion de ces espaces verts linéaires a su évoluer vers des pratiques plus durables.

Nous l’avons vu, il est possible de maîtriser la végétation tout en favorisant la biodiversité.

Les pratiques actuelles tendent à allier régénération de la biodiversité, sécurité et économie.

En choisissant les bonnes stratégies et des partenaires experts pour les mettre en œuvre, les gestionnaires d’infrastructures parviennent aujourd’hui à un équilibre gagnant-gagnant entre la route et la nature.

La sécurité des usagers peut être assurée telle que la loi le prévoit, tout en respectant le vivant sur nos territoires.

La maîtrise de la végétation sur infrastructure et routes s’affirme ainsi comme un exemple concret où l’innovation technique et l’innovation sociale et environnementale se rejoignent.

1 Cerema – « La végétation, outil d’aménagement : Guide technique ».

2 SNCF Réseau – « Notre défi : maîtriser la végétation sans nuire à la biodiversité ».

3 Couche de pierres concassées placée sous les voies ferrées pour stabiliser les rails, drainer l’eau et répartir les charges.

4 Plantes spontanées, souvent appelées « mauvaises herbes », qui poussent dans les cultures ou les espaces aménagés sans y avoir été semées.

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