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12 janvier 2024

À la rencontre de la biodiversité amazonienne

S’étendant sur 6,9 millions de kilomètres carrés, l’Amazonie abrite la plus vaste zone de forêt tropicale ancienne au monde.

La forêt amazonienne, riche en biodiversité, est malheureusement victime de la déforestation, mettant en péril son statut de trésor écologique. En effet, les ressources de cette région sont exploitées sans retenue, menaçant l’équilibre délicat de la biodiversité amazonienne, pourtant vitale pour notre planète.

En quoi la biodiversité amazonienne est-elle primordiale pour notre planète ? Quelles sont les conséquences de la déforestation en Amazonie ?

Situation de la biodiversité amazonienne

Les caractéristiques de la forêt amazonienne

La forêt amazonienne s’étend sur neuf pays d’Amérique du Sud : le Brésil, le Pérou, la Colombie, le Venezuela, l’Équateur, la Bolivie, le Guyana, le Suriname et la Guyane française. L’Amazonie a un climat équatorial caractérisé par des températures chaudes et humides tout au long de l’année. Les précipitations y sont abondantes, contribuant à la densité de sa végétation.

Cette immense forêt est traversée par le fleuve Amazone, le deuxième plus long fleuve du monde, qui joue un rôle essentiel dans la régulation du climat et l’approvisionnement d’eau douce de la région.

Ce fleuve s’étend sur 6 762 km, recevant les eaux de 1 100 affluents. Avec un débit de 200 000 m³ par seconde, l’Amazone déverse un cinquième de l’eau douce mondiale dans l’océan, créant des marées perceptibles jusqu’à 800 km.

L’Amazonie est la plus grande forêt tropicale du monde, souvent surnommée le « Poumon Vert » de la Terre en raison de sa riche diversité biologique. En effet, la biodiversité amazonienne comporte un nombre incroyable d’espèces de plantes, d’animaux, d’insectes et de micro-organismes.

Une biodiversité primordiale pour la planète

L’Amazonie offre une multitude de services écosystémiques et représente une immense réserve de biodiversité pour les pays qui la composent ainsi que pour l’ensemble de l’humanité.

L’Amazonie, abritant 40 % de la forêt tropicale humide restante, 25 % de la biodiversité terrestre et une profusion de poissons, joue un rôle crucial dans l’équilibre planétaire.

En effet, la biodiversité amazonienne, comprenant des espèces endémiques menacées et encore inconnues, offre des solutions biologiques essentielles pour l’humanité. Par exemple, la découverte d’inhibiteurs d’enzyme dérivés du venin de la vipère tropicale fer-de-lance en Amazonie a conduit à des traitements efficaces contre l’hypertension pour des millions de personnes dans le monde.

En plus de son impact global, la biodiversité amazonienne revêt une importance locale en tant que capital naturel soutenant les activités humaines et les moyens de subsistance des populations.

Elle joue également un rôle clé dans les grands systèmes terrestres, influençant le cycle mondial du carbone, le changement climatique et les systèmes hydrologiques dans l’hémisphère sud. Reconnaître ces contributions est essentiel pour la préservation de la biodiversité amazonienne.

C’est pour cette raison que la Banque Mondiale, en collaboration avec le Fonds pour l’environnement mondial (GEF) vise à améliorer la gestion de 82 millions d’hectares de forêts au Brésil, en Colombie et au Pérou à travers le Programme pour des paysages durables en Amazonie.

Les ressources de la forêt amazonienne

La biodiversité amazonienne se manifeste à travers ses 40 000 espèces de plantes, 3 000 espèces de poissons d’eau douce, 300 espèces de mammifères, 1 300 espèces d’oiseaux, plusieurs millions de variétés d’insectes, et plus de 370 espèces de reptiles.

Les 550 millions d’hectares de forêts denses, qui équivalent au tiers des forêts tropicales humides restantes sur la planète, et les 6 600 kilomètres de rivières sinueuses contribuent à faire de l’Amazonie un acteur crucial pour l’équilibre planétaire.

En outre, l’Amazonie se distingue par son statut de refuge pour des centaines de milliers d’espèces, dont beaucoup restent inconnues. L’écorégion du Plateau des Guyanes, avec sa diversité d’habitats et de zones humides, abrite une variété impressionnante d’espèces forestières, allant du héron Agami au paresseux, en passant par le jaguar, le saki satan, l’aigle harpie et les dauphins roses, toutes menacées d’extinction.

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Zoom sur la biodiversité amazonienne

Les espèces animales

La forêt amazonienne est le foyer d’une incroyable diversité d’animaux. Parmi les félins, le jaguar et le puma dominent en tant que maîtres des forêts brésiliennes, tout en étant peu menaçants pour les humains. D’autres membres de la famille des félins, tels que le jaguarondi, l’ocelot et le chat margay, s’ajoutent à cette diversité.

La variété de la faune comprend également des espèces telles que le pécari à collier, cousin du sanglier, et le tapir, un animal solitaire capable de traverser les rivières en marchant.

Les rongeurs, dont le grand Cabiaï ou Capybara, vivent en groupes, tandis que des nocturnes solitaires comme le Tatou et le Tamanoir apportent leur propre charme à la région.

Parmi les singes, des spécimens uniques habitent les arbres amazoniens, tels que le Singe-Lion, le Sapajou jauneou encore le Douroucouli.

On dénombre 1 300 espèces d’oiseaux, comprenant des toucans, des colibris et des perroquets. L’Amazonie abrite également des reptiles impressionnants, comme le serpent Anaconda et le Caïman pouvant mesurer jusqu’à 6 mètres de long.

La forêt dissimule des insectes étonnants, dont le coléoptère Dynaste Hercule, mesurant 17 cm de long et le papillon Morpho aux ailes bleu métallique. Les eaux de l’Amazone comptent 3 000 espèces de poissons, allant du redoutable piranha au légendaire dauphin d’Amazonie.

Cette diversité étonnante fait de l’Amazonie un véritable trésor de la nature.

Les espèces végétales

Au cœur de l’incroyable diversité de la forêt amazonienne, les plantes jouent un rôle essentiel. Ces joyaux verts ne cessent de surprendre par leurs pouvoirs extraordinaires, connectant les habitants de l’Amazonie à une nature prodigieuse.

On estime qu’il existe des centaines de milliers d’espèces de plantes en Amazonie, y compris de nombreuses espèces d’arbres, d’orchidées et de plantes médicinales.

Par exemple, la Catuaba est une plante énergisante bien connue pour ses vertus aphrodisiaques. Originaire du nord du Brésil, elle s’inscrit dans la lignée du Guarana et de l’Açaï. L’Urucu, avec son fruit rouge vif, n’est pas seulement une épice pour la cuisine, mais aussi un allié de la médecine traditionnelle, aidant à traiter les troubles respiratoires et l’anémie, tout en agissant comme une crème solaire naturelle.

Le Cupuaçu, fruit acidulé, est un véritable traitement pharmaceutique. Il traite les problèmes gastro-intestinaux et trouve également sa place en dermatologie. Le Cipo-d’Alho, une fleur à l’odeur d’ail, offre non seulement une saveur unique en cuisine, mais aussi des bienfaits médicinaux contre la fièvre et le rhume.

La racine de Suma, promet une solution contre divers maux, de la jouvence à la prévention des cancers. Le Carapanaúba se distingue par son écorce aux bienfaits variés, allant de la perte de poids à la protection contre les gastrites.

Enfin, le Jambú, plante anesthésiante typique des régions amazoniennes, s’impose comme une alliée contre les douleurs dentaires et les allergies, en plus d’offrir une expérience unique dans la cuisine locale.

En somme, la forêt amazonienne dévoile une grande richesse de plantes aux nombreuses vertus.

Les conséquences de la déforestation en Amazonie

Malheureusement, l’Amazonie est confrontée à des taux élevés de déforestation, principalement dus à l’exploitation forestière et à l’agriculture. Cela a des implications importantes pour la biodiversité amazonienne, mais pas que !

L’Amazonie constitue un écosystème crucial pour la santé de la planète, contribuant à la régulation du climat mondial, à la conservation de la biodiversité et au maintien des cycles hydrologiques. La protection de cette région revêt une importance capitale pour la préservation de la vie sur Terre.

Dérèglement du cycle de l’eau

La déforestation de la forêt amazonienne entraîne des conséquences importantes sur le cycle de l’eau en mettant en péril l’équilibre naturel.

En Amazonie, la majeure partie des précipitations est directement liée à l’évaporation de l’eau présente dans la forêt. La disparition de milliers d’hectares d’arbres perturbe ce cycle vertueux, pouvant entraîner à long terme un assèchement sévère des régions environnantes.

Cela se traduira par la disparition progressive des arbres, privés de la quantité nécessaire d’eau de pluie essentielle à leur survie et à leur croissance.

Les répercussions sur l’approvisionnement en eau seront également considérables, affectant la santé globale de la planète. Les fleuves et rivières ne seront plus correctement alimentés en eau de pluie, compromettant directement l’approvisionnement mondial en eau, qui dépend largement du cycle fermé de l’eau.

Cette menace met en lumière l’urgence de préserver la biodiversité amazonienne pour maintenir l’équilibre vital du cycle de l’eau.

Disparition des espèces animales et végétales

La dévastation de la forêt amazonienne engendre inévitablement la disparition d’une multitude d’espèces animales et végétales qui y trouvaient refuge. Dans cette vaste réserve de biodiversité qu’est l’Amazonie, les conséquences sont dramatiques.

Parmi les 11 000 espèces végétales et 3 000 espèces animales étudiées, 64 % sont considérées comme menacées et répertoriées sur la Liste rouge de l’UICN. De 2001 à 2019, entre 77 et 85 % de ces espèces menacées ont perdu une partie significative de leur habitat naturel à cause des incendies.

Les scientifiques soulignent que 263 à 700 espèces ont vu disparaître plus de 10 % de leur aire de répartition. Les espèces occupant des zones plus restreintes sont les plus vulnérables, accentuant la menace qui pèse sur la biodiversité amazonienne et sur les communautés autochtones dépendantes de cet écosystème fragile.

Changement climatique

Les répercussions de la déforestation sur le changement climatique sont considérables, car les forêts tropicales agissent comme des puits de carbone. Les arbres, en tant que réservoirs de carbone, absorbent le CO2 tout au long de leur existence. De ce fait, la destruction des arbres diminue la capacité de l’écosystème mondial à stocker le CO2, entraînant une augmentation des gaz à effet de serre.

Or, la séquestration de carbone par la végétation amazonienne contribue significativement à la stabilisation des conditions climatiques à l’échelle planétaire. En effet, en tant que réservoir majeur de carbone, l’Amazonie joue un rôle crucial dans le maintien de l’équilibre climatique mondial, capturant une quantité estimée entre 80 et 120 milliards de tonnes de carbone par le biais de son réseau végétal.

À l’échelle planétaire, la déforestation contribue à hauteur de 11,3 % des émissions de CO2 d’origine anthropique, rivalisant ainsi avec le transport routier et la consommation énergétique des bâtiments en tant que principal moteur du réchauffement climatique.

Les rapports récents du GIEC soulignent la lutte contre la déforestation comme un levier crucial dans la bataille contre le changement climatique.

Les tribus d’Amazonie en danger

Les tribus de l’Amazonie sont menacées à cause de la déforestation croissante. Vivant en harmonie avec la nature depuis des générations, ces communautés voient leur mode de vie traditionnel gravement compromis. La déforestation détruit leurs terres ancestrales, mettant en péril leurs ressources naturelles et leurs traditions séculaires.

Ces tribus, souvent isolées, dépendent étroitement de la forêt pour leur alimentation, leur habitat, et leur bien-être spirituel. La perte de cet écosystème les expose à des menaces multiples, allant de la destruction de leurs sources de nourriture à la perte de leur identité culturelle.

C’est le cas de la tribu des Muras dont le mode de vie dépend intégralement de la forêt. Ils sont prêts à tout pour défendre la biodiversité amazonienne qui représente leur vie et leurs traditions. Cependant, la déforestation progresse chaque jour, mettant en danger non seulement les Muras mais aussi d’autres communautés voisines.

Les conséquences de la déforestation vont au-delà de la simple disparition des arbres ; elles touchent le cœur même de ces communautés autochtones.

Conclusion

La biodiversité amazonienne, avec ses 40 000 espèces de plantes, ses 3 000 espèces de poissons et ses 300 espèces de mammifères, représente un véritable trésor écologique pour notre planète.

Cependant, la déforestation rapide menace cette diversité biologique exceptionnelle, avec des conséquences graves sur le cycle de l’eau, la disparition d’espèces animales et végétales, et même des implications dans la lutte contre le changement climatique.

La dégradation de la biodiversité amazonienne touche également les communautés autochtones qui dépendent étroitement de cet écosystème pour leur mode de vie traditionnel.

Ainsi, la préservation de la diversité biologique en Amazonie devient impérative à tous les niveaux. Reconnaître la valeur inestimable de la biodiversité amazonienne est crucial pour assurer la survie de cet écosystème unique et préserver l’équilibre vital de notre planète.

Pourquoi la déforestation de l’Amazonie ne cesse de s’accélérer ?

Crédits photos Vladimircech, kireyonok yuliya

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