Les Mashrabiyas en Afrique du Nord
Le second exemple de climatiseur naturel nous provient du monde arabe, il s’agit des mashrabiyas ou musharrabiyas.
Il s’agit de fenêtres ornées de treillis en bois sculpté. Les mashrabiyas sont conçues pour réguler la lumière, la chaleur, la ventilation tout en préservant l’intimité des occupants.
Originaires des régions arabes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, ces éléments ont été une réponse astucieuse aux conditions climatiques chaudes et sèches, créant des espaces intérieurs confortables et esthétiques en utilisant les ressources naturelles.
Le mashrabiya est une fenêtre typique de l’architecture arabe traditionnelle. Elle fait son apparition au XIIᵉ siècle et connaît son pic de développement entre le XIX et le XXᵉ siècle, notamment en Irak.
Adapté aux climats désertiques, le mashrabiya offre une solution architecturale innovante pour créer un environnement interne confortable malgré les conditions extrêmes de chaleur.
Sa construction intègre des motifs de treillis et des formes géométriques complexes spécifiques à chaque région. Dans certains cas, des pots en argile remplis d’eau, de sable ou de paille humide sont intégrés et servent à renforcer l’effet de climatiseur naturel.
Les mashrabiyas ont des utilisations variées. Socialement, ils assurent la confidentialité tout en permettant aux occupants de voir la rue, tandis qu’au niveau environnemental, ils fournissent de l’ombre et permettent la circulation de l’air.
Au niveau architectural, ils corrigent les formes des pièces et ajoutent une dimension ornementale à la rue.
En tant que climatiseur naturel, le mashrabiya permet de réguler la température, d’augmenter le taux d’humidité, mais aussi de contrôler le flux d’air.
La cour intérieure des maisons dans le sud de la Chine
Le troisième exemple de climatiseurs naturels ancestraux est les cours intérieures des maisons anciennement utilisées dans le sud de la Chine.
Les cours intérieures, ou tiān jǐng (littéralement “puits vers le ciel” en mandarin), sont courantes entre le XIIIᵉ et le XXe siècle dans les maisons traditionnelles du sud et de l’est de la Chine.
Alors que la Chine est au cœur d’une période d’urbanisation rapide, les impératifs climatiques et environnementaux offrent un regain d’intérêt pour ces climatiseurs naturels ancestraux.
Tout d’abord, lorsque le vent souffle sur la terrasse d’une maison, la brise descend à travers les murs, créant alors un flux d’air frais qui remplace l’air chaud qui lui sort par l’ouverture. La cour intérieure fonctionne alors comme une cheminée qui laisse s’échapper l’air chaud vers le haut.
De plus, les cours intérieures étaient équipées de systèmes de récupération pour l’eau de pluie, généralement sous forme de canaux pour acheminer l’eau en provenance des toits.
Les cours intérieures disposaient également d’une grande cuve pour stocker l’eau en vue d’un usage quotidien en encore pour faire face aux incendies.
À l’aide de ces systèmes d’acheminement et de stockage, l’eau était en permanence au cœur des cours intérieures. Lors des périodes de fortes chaleurs, l’évaporation de cette dernière permettait alors le rafraîchissement de la température.
Grâce à ces différentes fonctions de climatiseurs naturels utilisant l’air et l’eau, la température moyenne des cours intérieures est inférieure entre 2,6 et 4,3 °C par rapport à l’air extérieur.
Des climatiseurs naturels liés à la nature