En France, environ 60 000 hectares sont artificialisés chaque année anéantissant le rôle vital de régulation biologique et physico-chimique du sol qui lui permet de fournir un habitat propice à la vie. En effet, l’artificialisation implique l’imperméabilisation du sol, créant une barrière étanche qui entrave les échanges d’eau et de matière entre la surface et le sol. Ce phénomène est causé majoritairement par l’étalement urbain notamment lors de la construction de parkings, de bâtiments ou encore de routes. Pour contrer ce phénomène, la renaturation des sols apparait comme une stratégie inverse, visant à restaurer la fonctionnalité des sols, les ramenant ainsi à leur état naturel.
Cette démarche s’inscrit dans la volonté de recréer des environnements naturels, en cohérence avec les objectifs de préservation de la biodiversité, notamment dans le cadre du plan de biodiversité et de son ambition de Zéro Artificialisation Nette. En faisant revivre la nature dans les espaces artificialisés, la désimperméabilisation et la renaturation des sols sont essentielles pour lutter contre le changement climatique.
Quel est le lien entre la renaturation des sols et le changement climatique ? Quel est l’impact du changement climatique sur les sols ?
Zoom sur le changement climatique et le sol
Quels sont les rapports entre le changement climatique et les sols ?
L’artificialisation des sols a plusieurs impacts sur le changement climatique :
Perte de capacité de stockage de carbone : Les sols naturels sont d’importants puits de carbone, mais lorsqu’ils sont artificialisés, cette capacité de stockage est réduite, voire perdue, contribuant ainsi à augmenter les concentrations de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.
Perte de biodiversité : L’artificialisation des sols entraîne la destruction ou la fragmentation des habitats naturels, ce qui réduit la diversité des espèces végétales et animales. Cette perte de biodiversité peut perturber les équilibres écologiques et rendre les écosystèmes moins résilients aux changements climatiques.
Modification des cycles hydrologiques : L’imperméabilisation des sols limite l’infiltration de l’eau de pluie dans le sol, augmentant ainsi le ruissellement et le risque d’inondations. Cela peut également affecter la disponibilité de l’eau pour les plantes et les aquifères souterrains.
Effet d’îlot de chaleur urbain : Les surfaces urbaines imperméables absorbent et retiennent la chaleur, ce qui entraîne des températures plus élevées dans les zones urbaines.
En résumé, l’artificialisation des sols contribue à intensifier le changement climatique en altérant les cycles naturels du carbone, de l’eau et de l’énergie, ainsi qu’en réduisant la capacité des écosystèmes à s’adapter aux variations climatiques. La renaturation des sols apparait ainsi comme une stratégie essentielle pour atténuer les effets du changement climatique.
Comment le climat a un impact sur les sols ?
Les sols sont le résultat de processus géologiques et météorologiques s’étalant sur des millénaires. Toute variation des conditions climatiques entraîne des altérations dans la composition, la structure et la fertilité des sols. Les sols, interface vitale entre l’atmosphère et la biosphère, subissent les contrecoups des variations climatiques. Ainsi, la sécheresse, la canicule et les précipitations extrêmes compromettent leur santé et leur fonctionnement. La fonte accélérée du permafrost libère des gaz à effet de serre, contribuant à un cercle vicieux de réchauffement. Les sécheresses exacerbent l’imperméabilité des sols, augmentant le risque d’inondations et d’effondrements.
Les changements dans les schémas de précipitations, exacerbés par le dérèglement climatique, représentent une préoccupation majeure. L’accroissement des précipitations perturbe l’absorption et la rétention d’eau dans les sols, augmentant ainsi le risque d’érosion et de dégradation des terres arables. En somme, le changement climatique perturbe les services essentiels fournis par les sols, menaçant la sécurité alimentaire et la stabilité des écosystèmes terrestres. La renaturation des sols émerge comme une stratégie prometteuse pour restaurer leur résilience face aux défis du changement climatique.
Chiffres clés
Le service statistique du ministère de la Transition écologique a publié les chiffres clés du climat, afin d’offrir une vue d’ensemble permettant de comprendre les enjeux climatiques. Ces indicateurs mettent en évidence l’aggravation du changement climatique : les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, la fonte des glaciers s’accélère et le niveau moyen des mers continue d’augmenter, principalement en raison des activités humaines.
À l’échelle mondiale, les émissions de GES ont augmenté de 58 % entre 1990 et 2021, tandis qu’elles diminuent en Europe (-27 %) et en France (-23 %). L’Union européenne s’engage à réduire ses émissions de 55 % d’ici 2030 pour atteindre l’objectif de l’Accord de Paris. En France, les transports représentent le principal secteur émetteur en 2022, suivis par l’agriculture, l’industrie manufacturière, les activités résidentielles et tertiaires, l’industrie de l’énergie et le traitement des déchets. L’empreinte carbone des Français, évaluée à 9,3 tonnes par habitant en 2019, dont la moitié est liée aux importations, souligne l’importance de prendre en compte les émissions induites par la consommation nationale et internationale.
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