La nouvelle pelouse Mixto® de MMArena Le Mans a été transplantée de Nice. Une première en Europe. Sébastien Ranson revient sur les caractéristiques de ce chantier. Interview de Sébastien Ranson pour Ouest-France.
Ouest-France : Pouvez-vous nous dire la différence entre l’ancien gazon et l’actuel ?
Sébastien Ranson : “L’ancien gazon est un gazon en terre/sable traditionnel, c’est-à-dire juste composé de terre végétale et de sable mélangé.
Aujourd’hui et depuis l’Euro 2016, beaucoup de stades s’équipent de terrains hybrides. C’est-à-dire qu’on essaie de renforcer, par un système synthétique, le gazon naturel. On a un tapis, comme une moquette synthétique, qui se trouve sous le gazon naturel.
Il n’y a que 5% de matière synthétique et 95% de matière naturelle. On obtient alors un système renforcé où la moquette vient aider le gazon à être plus solide. Par exemple, quand il y a des efforts des joueurs, des crampons, des tacles, maintenant le terrain ne s’abîme plus.”
Ouest-France : Combien de temps au total a duré ce chantier ?
Sébastien Ranson : “On avait une contrainte de planning très forte puisque c’était les 24 Heures du Mans. Les essais commençaient dès le lundi avant le week-end des 24 Heures du Mans. Donc on a sorti les 3 000 tonnes de matériaux et rentré les 3 000 tonnes de sable, la première semaine avant les 24 Heures du Mans.
Ensuite on a travaillé à l’intérieur du stade pendant que les 24 Heures du Mans avaient lieu. Donc en 4 semaines on avait fini de décaper et recaper le nouveau sable, placé le nouveau substrat et replaqué. Ce chantier a duré au total 5 semaines.”
Ouest-France : Quelle a été, selon vous, l’étape la plus délicate de ce chantier ?
Sébastien Ranson : “ L’étape la plus délicate c’était le stress dû à la chaleur. C’est-à-dire qu’on a déplaqué le terrain à Nice le mardi matin, où il faisait 16 degrés et on l’a transporté dans 24 camions frigorifiques qui ont fait 1 000 km à travers la France. On a sorti un gazon qui était à 11 degrés et qui a été semé sur du sable qui était à 30 degrés.
Il faisait très chaud au Mans cette semaine et cela n’était pas prévu dans notre planning. Cela a été le stress de savoir si le gazon allait faire une réaction à la chaleur ou pas. Il aurait pu mourir. Cette étape a été la plus délicate du chantier.”